Chez les cyclistes, on trouve de tout, des rouleurs des baroudeurs, des sprinteurs, des grimpeurs… Au delà des caractéristiques purement physiques, différents tempéraments s’expriment et parmi tous ces profils, s’en trouve un propice à susciter l’ire de la foule, associée à celle de bon nombre de coureurs adverses, à savoir : le suceur de roues.
D’abord, qu’est ce qu’un « suceur de roues » ? il est communément admis qu’il s’agit d’un cycliste qui se place dans le sillage d’un autre sans jamais le relayer. Soyons un brin urbain quelque seconde et ne les vouons pas tous aux gémonies, car il y a bien des façons de pratiquer cette technique : la volontaire, la récurrente , la stratégique, l’attentiste, encore et la subie…etc et
« Des mecs comme ça, ça m’énerve«
Du coup, comment définir le mauvais suceur de roue ? il s’agit du cycliste communément surnommé le « parasite », qui va rester derrière, profiter de l’aspiration durant des kilomètres et sauter sur la ligne d’arrivée celui qui l’a tracté bien malgré lui . Fort heureusement, ce type de succès demeure assez rare mais peut donner un goût un peu amer à certaines victoires de prestiges. Que dire par exemple de celle obtenue au sprint par Simon Gerrans, généreusement traîné par Fabian Cancellara du Poggio jusqu’à la ligne d’arrivée, lors du Milan San Remo 2012 ? A vaincre sans péril on triomphe sans gloire…
Parfois, le suceur de roue se pare d’une excuse toute faite pour justifier son comportement: il protège son leader, prétend un problème mécanique, une blessure ou la fatigue. Ce qui peut être vrai, soit dit en passant. Le hic, c’est que la récurrence du comportement chez certains peut amener quelques soupçons quand à la véracité du propos. « Kelderman, lui, il ne roule jamais. C’est un attentiste. Des mecs comme ça, ça m’énerve. J’étais énervé car il n’avait qu’à passer un peu pour me soulager, ça aurait été sympa » évoque ainsi Warren Barguil le 9 juillet, lors du dernier Tour de France, après une énième tentative de collaboration avortée avec le Hollandais.
« Derrière Thibaut (Pinot), j’étais à la rupture (…) Je me suis accroché pour rester dans les roues »
Il y a donc les profiteurs, d’un jour ou d’une carrière. Mais il y a aussi des cas plus nobles. En effet, si un coureur s’échine à vouloir rester collé au cuissard du cycliste qui se trouve devant lui, ce n’est pas forcément volontaire, ou tout du moins ce n’est pas forcément pour lui planter un couteau dans le dos. Pour certains, il s’agit avant tout d’un instinct de survie. On a longtemps reproché à Cadel Evans son manque de panache avant de se rendre compte qu’il faisait parti des rares coureurs susceptibles de remporter de grandes courses et sur lequel ne pesait aucun soupçon lié au dopage. Au sein de cette génération maudite, le simple fait de peser dans la course était donc déjà un exploit en soit.
En effet, pour certains, ce n’est pas le coté clinquant de leurs faits d’armes que l’Histoire retiendra. Le tout récent retraité Jean-Christophe Péraud, valeureux sportif mais peu adepte au demeurant des jaillissements à l’avant de la course , racontait le 24 juillet 2014, date à laquelle se déroulait le Tour de France qui le verrait figurer sur la 2e marche du podium sur les Champs: « Je n’avais pas les jambes pour suivre Nibali aujourd’hui. Derrière Thibaut (Pinot), j’étais à la rupture. Heureusement, il y avait du vent, parfois de face. Je me suis accroché pour rester dans les roues. » Seul la volonté, la hargne lui permettent alors d’éviter le franchissement du point de rupture. Certains coureurs n’ont tout simplement pas les capacités pour être en tête et faire le spectacle ou alors connaissent un jour sans. Quand on reprochait au recordman des places de 2 sur le podium du tour de France, Joop Zoetemelk, de ne pas rouler avec Bernard Hinault, l’Hollandais répondait qu’il était déjà content ne serait-ce que d’arriver à tenir la roue du Blaireau.
Même si le spectateur s’époumone derrière son canapé devant le manque supposé de panache de ces quelques cyclistes attentistes de prime abord, pour certains, cet attitude confine au véritable exploit sportif, malheureusement peu vendeur, et loin des envolées lyriques sur lesquelles aime se reposer l’inconscient populaire. Mais il faut rendre grâce à ces coureurs qui font rêver aussi à leur façon.
le droit moral
Un cas d’école nous intéresse ici : Thibault Pinot fut décrié par certains pour avoir remporté l’étape reine du Dauphiné 2016, face à Romain Bardet qui l’avait attaqué à 3 kilomètres de l’arrivée. Voici ce que le Franc-Comtois déclarait aux micros, à l’arrivée: (…) on a collaboré. Je n’ai pas bluffé, j’étais un peu plus usé que lui (…) Je pensais qu’on allait vraiment collaborer jusqu’à l’arrivée. Moi pour la victoire d’étape et lui pour le général. Mais il a décidé d’attaquer, il voulait peut-être tout gagner aujourd’hui. Moi ce n’est pas la tactique que j’aurais adoptée. « Suite à cette attaque , le grimpeur de la FDJ décida de cesser de rouler avec l’Auvergnat, pour remporter l’étape au sprint. Peut-on le lui reprocher ? Assurément, pas. Pourquoi collaborer avec une personne susceptible de vous planter à nouveau une banderille dans le dos, alors que vous êtes vraisemblablement en position de faiblesse ?
Ainsi, au sein d’une échappée, le suçage de roue peut faire appel à un « droit moral » en fonction du contexte de la course. Une victoire d’étape ou une collaboration fait donc l’objet de marchés implicites (ici, pour Pinot l’étape et pour Bardet, le général) entre les coureurs voir les directeurs sportifs, en fonction du contexte. De prime abord, cela peut sembler un peu agaçant, car fausse sensiblement le déroulé de la course, mais ce genres d’échanges stratégiques appartiennent à l’ ADN du cyclisme. C’est lorsque que ce « gagnant -gagnant » est « trahie » par l’une des partie, que le droit à « sucer la roue » acquiert sa légitimité morale.
Encore et toujours la faute à l’UCI ?
Dans un contexte ou l’accent est mis sur les fameux points UCI, la part belle est faite aux suiveurs de tous bords, attentistes préférant préserver une 6e place acquise « au train », plutôt qu’un éventuel meilleur classement qui nécessiterait un coup d’audace de leur part. On en aura vu, des abonnés aux top 10, jamais devant, mais toujours placés. Cela étant, était-ce pour autant fondamentalement différent auparavant ? Non assurément non. Joop Zoetemelk fut considéré comme un des plus grand suceur de roue de l’histoire du cyclisme, mais jusqu’à preuve du contraire, l’UCI n’avait pas encore mis en place son système aux effets pervers.
N’oublions pas que derrière le système il y a des hommes, et que certains, malgré un talent parfois supérieur à la moyenne, n’adopteront pas pour autant forcement un comportement particulièrement offensif. Et ce, peu importe le système mis en place. On pense ainsi à Alejandro Valverde, coureur à la réputation bien accrochée de suceur de roue dont la façon de rouler a toujours semblé donner l’impression de ne pas vouloir prendre plus de risques que le nécessaire. Ainsi, il aura accumulé les podiums à la pelle et de très belles victoires, mais sans jamais tenter des coups de folies à la Contadoir, ou Nibali, qui auraient peut-être pu lui permettre de remporter un nouveau grand tour depuis son retour de suspension.
Au final, quelque soit l’opinion qu l’on peut avoir sur ce type de comportement, il suffit de paraphraser les Inconnus : Y’a le mauvais suceur de roue : y voit un truc qui bouge : y suit. Le bon suceur de roue : Y voit un truc : y suit.
Après, tout est question d’interprétation.
Les sprinteurs qui ne mettent le nez à la fenêtre que dans les derniers 200 mètres pourraient être considérés comme des suceurs de roue, c’est pourtant eux qui ont les palmarès les plus fournis !
Les sprinters peuvent en effet difficilement être considérés par ce terme péjoratif de « suceurs de roues », puisqu’ils font partie intégrante des stratégies d’équipes établies au départ . En fait je suis en désaccord total avec la présentation de cet article, l’expression « suceur de roue » est employée à tort et à travers, en particulier par ceux qui n’ont pas vraiment pratiqué la compétition…En fait, un coureur qui ne serait qu’un « suceur de roue », au sens où il est employé dans le peloton par les coureurs dignes de ce nom, ce type de coureur ne peut pas se constituer de palmarès ! Un coureur du top 10 qui n’attaque pas, un gars qui attend le moment opportun pou produire son effort, etc…,ne sont pas forcément des « suceurs de roue »! Et encore heureux que l’UCI accorde le maximum de point aux classements généraux des courses par étapes pour ne pas fausser davantage le cours des épreuves ! Un peu de respect aussi à l’égard par exemple de ce fantastique champion que fut J.Zoeltelmelk !…L’utilisation erronée de cette expression me fait bondir, non pas de l’arrière où je serais rester planqué, sans d’ailleurs que cette position soit forcément une position de « suceur de roue », mais bel et bien bondir d’indignation par l’usage impropre de l’expression ! En fait, l’expression « suceur de roue » ou « sucer la roue » ne peut être utilisée que de façon ponctuelle, en certaines situations de courses…Et si un gars vous dérange parce qu’il vous »suce la roue » ou « suce les roues », il n’appartient qu’à vous de vous en défaire avant l’arrivée…Et c’est d’ailleurs ce qui se passe le plus souvent, la course cycliste supplantant toujours sur ce point le monde du travail et de l’entreprise où, plus que jamais, règnent les profiteurs de tout poil !
Après le vélo électrique de ROCCO qui procure des sensations(pardon MARIO)CIPOLLINI voila maintenant les « suceurs »(de ROUES biensur)…….?
Récemment certains articles parlaient de recettes de cuisine(Blanquette de veau gratin ) ce site était devenu
TODAY KITCHEN……..!
Maintenant en roulant sur les vélos de Mario nous vibrons(de bonheur ou de douleur…?) et certains profitent de la situation pour nous sucer(les ROUES)….?
Vive TODAY ……….?
Que tu sois devant ou derriere l’essentiel est de prendre du plaisir ……!
Ne vous inquiétez pas Je parlais uniquement de vélo et rien d’autre car seule la victoire est belle.
Le sexe et le fric étant devenus les deux valeurs cardinales de l’époque, il est assez logique que les questions de fric encombrent le site, avec par exemple le nombre d’articles réservés aux transferts, etc …Quand au sexe, il ressort avec cette formule « suceur de roues », utilisée à toute les sauces par les marmitons amateurs, même s’il est vrai que sexe et vélo font souvent bon ménage dans le jargon…Je ne me risquerais pas à déparer Todaycycling en dérapant sur le sexe ou le mouillé avec ces expressions ambigues ! Combien de fois a-t-on assisté ou participé impuissant à ces arrivées où on se fait baiser par un suceur de roue même pas capable de gagner une course de pissotière et qui vient vous enfiler en vous sautant sur la ligne , etc…?