Le 23 juillet 2026, la 18e étape du Tour de France plonge dans les Alpes du Sud. Entre Voiron et la station mythique d’Orcières-Merlette, un parcours de 185 km attend les rescapés du général. Objectif ? Offrir une dernière chance de gloire aux grimpeurs éliminés de la course au maillot jaune. Une journée de règlement de comptes en altitude.
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La troisième semaine du Tour de France 2026 s’annonce décisive. Après les premiers chocs dans les Alpes, le parcours propose, lors de la 18e étape, une configuration classique mais redoutablement efficace : une étape de transition alpine taillée pour les baroudeurs.
Ce jeudi 23 juillet, le départ sera donné de Voiron, dans l’Isère, pour une boucle de 185 kilomètres qui s’achèvera en altitude à Orcières-Merlette (Hautes-Alpes). Une station qui reste dans les mémoires pour la prise de pouvoir spectaculaire de Luis Ocaña sur Eddy Merckx en 1971, avant que le destin ne bascule dans la descente du col de Menté. Le lieu est donc chargé d’histoire, propice aux revanches et aux exploits solitaires.
Comme le souligne Christian Prudhomme, le directeur du Tour, le timing est parfait : « À ce stade, le podium est souvent verrouillé, mais pas définitivement. En revanche, on identifie clairement ces grimpeurs de grand talent, distancés au général mais encore en forme. Cette étape est leur ultime recours pour inscrire leur nom au palmarès. Une explication entre aiglons est inévitable. »
Un parcours en trois actes au cœur des Alpes du Sud
Le tracé, exigeant sans être infernal, est une invitation à l’attaque.
L’entrée en matière dans le Vercors : Dès la sortie de l’agglomération grenobloise, la côte d’Engins (11,4 km à 5,4%) lance les hostilités. Cette longue montée régulière vers le plateau du Vercors servira de tremplin pour une éventuelle échappée matinale. La descente vers la vallée de l’Isère offre peu de répit.
L’enchaînement dans le Trièves : Le peloton file ensuite vers le sud pour affronter la côte de Monteynard (9,7 km à 5%). Plus courte mais technique, elle surplombe les eaux turquoise du lac du même nom. C’est un endroit idéal pour relancer les offensives et scinder un éventuel groupe d’échappés.
Le final dans le Champsaur : Après le passage à La Mure et Corps, la route pénètre dans les Hautes-Alpes. Le terrain vallonné du massif du Champsaur use les jambes avant l’ascension finale. La montée vers Orcières-Merlette (7,1 km à 6,7%) n’est pas la plus rude du Tour, mais sa pente moyenne insidieuse et son arrivée à 1825 mètres d’altitude en font un jugement dernier. La sélection sera impitoyable dans les derniers kilomètres.
Une étape-catapulte pour les spécialistes
Cet acte alpin n’est pas destiné à bouleverser le classement général. Il représente plutôt la dernière grande opportunité pour des puncheurs-grimpeurs ou des aventuriers éloignés au classement général. De décrocher une victoire d’étape prestigieuse.
Pensez au profil d’un Julian Alaphilippe en recherche de renaissance sur le Tour (sa dernière victoire d’étape date de 2021), d’un Tom Pidcock en quête d’exploit, ou d’un jeune loup avide de confirmer son talent. La composition de l’échappée et les écarts accordés par les équipes leaders seront les clés du spectacle.
Orcières-Merlette, pour sa sixième apparition sur le Tour (après 1971, 1972, 1982, 1989, 2020), est prête à écrire un nouveau chapitre. Loin des regards braqués sur le maillot jaune, c’est ici que se joueront les drames personnels et les moments de pure émotion. L’histoire du Tour se nourrit aussi de ces victoires de l’obstination. Le 23 juillet 2026, un nouvel aigle pourra y prendre son envol.


