Parcours – Alpe d’Huez en dernier souffle : pourquoi l’étape 20 du Tour 2026 va entrer dans la légende

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Parcours Alpe d'Huez en dernier souffle pourquoi l'étape 20 du Tour 2026 va entrer dans la légende
Image : @ASO_letour

À la veille des Champs-Élysées, le Tour de France 2026 place l’étape la plus redoutable de son histoire. 171 kilomètres, 5600 mètres de dénivelé positif, quatre cols mythiques et une arrivée inédite à l’Alpe d’Huez par l’arrière. Une folie calculée qui promet un règlement de comptes final d’une intensité rare.

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Le Tour de France a toujours cultivé le sens du spectacle. Mais en 2026, les organisateurs franchissent un seuil. En programmant l’étape la plus ambitieuse de l’histoire moderne à la 20e position, à la veille de la traditionnelle parade parisienne, ils inventent un nouveau niveau de dramaturgie sportive.

Une journée pour l’histoire, un parcours pour les légendes

Christian Prudhomme, le directeur du Tour, ne cache pas son ambition : « Placer la plus grosse étape de montagne à la veille de l’arrivée, c’est inédit. L’énoncé des cols donne le vertige. Nous écrivons l’histoire sur un terrain en partie vierge. » Le tracé, concentré en Isère et Savoie, est une machine à créer des écarts et à révéler les failles.

Le samedi 25 juillet, les coureurs s’élanceront du Bourg-d’Oisans pour 171 kilomètres d’un périple alpin titanesque, cumulant 5600 mètres de dénivelé positif. Un chiffre qui place cette étape au sommet de la hiérarchie de la difficulté, surpassant les légendaires étapes des Pyrénées ou des Dolomites du Giro.

L’enchaînement infernal : des géants alpins jusqu’au toit du Tour

La stratégie de l’étape se lit dans son ordre des ascensions, conçu pour une érosion progressive des forces.

Le Col de la Croix de Fer (2067m) : L’entrée en matière

Premier choc de la journée. Depuis le Bourg-d’Oisans, ses 24 kilomètres à 5.2% constituent un réveil musculaire brutal. Ses longues portions à plus de 7% dans la forêt et ses vues dégagées sur le massif de Belledonne en font un juge de paix. Les équipes des favoris y mèneront déjà un train d’enfer pour éliminer les moins en forme.

Le duo Télégraphe (1566m) / Galibier (2642m) : Le cœur de l’épreuve

Après une descente technique et un bref passage à Saint-Michel-de-Maurienne, l’enchaînement classique mais impitoyable commence. Le Télégraphe (11.9 km à 7.1%) sert de préchauffeur à la vraie souffrance. Sans répit, dans la même pente, commence l’ascension vers le Col du Galibier, le toit du Tour 2026 à 2642 mètres d’altitude.

Ses 17.7 kilomètres à 6.9% sous le regard des névés, avec l’emblématique passage du tunnel, sont le terrain de chasse traditionnel des grands grimpeurs. C’est ici, dans l’air raréfié, que les attaques décisives seront très probablement lancées.

La révolution : l’Alpe d’Huez par l’arrière

C’est la grande nouveauté stratégique et médiatique. Habituellement abordée par ses 21 lacets bondés de spectateurs, l’Alpe d’Huez sera ici gravie par son versant opposé, sauvage et méconnu.

Le Col de Sarenne (1999m) : La porte dérobée

Après la descente vertigineuse du Galibier vers le Bourg-d’Oisans, la route tourne à gauche vers la discrète vallée de la Sarenne. L’ascension vers le col (12.8 km à 7.3%) est plus étroite, plus technique, avec des pourcentages irréguliers. Elle n’a été empruntée qu’une fois en course, en descente lors de l’étape de 2013. La gravir en fin d’étape, avec près de 5000 mètres de dénivelé dans les jambes, relève de l’inconnu pur.

L’arrivée sur les hauteurs de la station

Une fois le Col de Sarenne franchi, une courte descente mène au hameau de l’Herpie. De là, il restera environ 4 kilomètres ascendants sur la route des Pistes pour rejoindre la ligne d’arrivée, située non pas au centre-ville traditionnel, mais plus haut, près du départ des remontées mécaniques. Une arrivée en apothéose, dans un décor minéral saisissant.

Stratégie et pronostics : qui peut survivre à ce marathon ?

Ce scénario bouleverse la tactique habituelle. Les favoris au général ne pourront pas se contenter de marquage. Avec une étape aussi longue et dure, les écarts peuvent se chiffrer en minutes, pas en secondes. Le maillot jaune devra peut-être défendre sa tunique sur la route de Sarenne. Les grimpeurs purs voient là une opportunité en or. Une attaque lointaine au Galibier, si elle est menée avec un coéquipier, peut être payante sur un tel parcours.

L’imprévisible météo alpin (vent, froid en altitude, orages) pourrait devenir le principal acteur de cette journée, ajoutant une couche de complexité et de danger.

Une étape-reine qui honore son titre

En déplaçant l’étape-reine à l’avant-dernier jour, les organisateurs prennent un risque calculé. Ils sacrifient la tradition d’une étape de transition pour offrir un final alpin d’une pureté et d’une exigence extrêmes. Cela pourrait décider du Tour, ou au contraire, voir un leader cracker et tout remettre en jeu à la veille de Paris.

Une chose est certaine : le samedi 25 juillet 2026, le cyclisme mondial aura les yeux rivés sur les routes de l’Oisans. Entre Bourg-d’Oisans et Alpe d’Huez, ce n’est pas seulement une étape qui se jouera, mais un chapitre entier de l’histoire du Tour qui s’écrira.

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