Dans un scénario pour le moins surprenant, la septième étape du Giro 2023 a souri aux baroudeurs. Plus costaud, Davide Bais (EOLO-Kometa) s’est imposé à Gran Sasso d’Italia après 218 kilomètres aux dépends de Karel Vacek (Team Corratec – Selle Italia) et Simone Petilii (Intermarché – Circus – Wanty). Du côté des prétendants au classement général, ce fut le statu quo. Ils sont tous arrivés groupés.
Ce n’est clairement pas une journée qui restera dans les annales du Tour d’Italie. Mais la huitième étape de cette 106e édition restera un moment inoubliable pour Davide Bais, décrochant son premier succès chez les professionnels. Membre d’une échappée seulement composée de quatre coureurs, l’Italien de 25 ans a su profiter d’un scénario de course étonnant avec un peloton qui a laissé jusqu’à 13 minutes aux hommes de tête.
Dans l’ascension finale menant à Gran Sasso d’Italia, sans accélération de la part des équipes des leaders pour le général, il était clair que la victoire allait revenir à l’un des baroudeurs du jour. Un peu plus frais que ses rivaux, Bais n’a eu aucun mal à se détacher au sprint pour l’emporter en solitaire. Cette victoire n’est pas sa seule récompense du jour, car il devient également le nouveau leader du classement de la montagne aux dépends de Thibaut Pinot (Groupama – FDJ), resté avec le reste des favoris. D’ailleurs, le Français a coupé la ligne d’arrivée en troisième position dans ce groupe derrière Remco Evenepoel (Soudal – Quick Step) et Primoz Roglic (Jumbo – Visma). Arrivé dans le même temps que ces coureurs, Andreas Leknessund (Team DSM) est parvenu à conserver son maillot rose de leader.
Classement du Tour d’Italie – Etape 7
1 – BAIS Davide (EOLO-Kometa) les 218 km en 6:08:40 (35,5 km/h)
2 – VACEK Karel (Team Corratec – Selle Italia) + 0:09
3 – PETILLI Simone (Intermarché – Circus – Wanty) + 0:16
4 – EVENEPOEL Remco (Soudal – Quick Step) + 3:10
5 – ROGLIČ Primož (Jumbo-Visma) m.t
6 – PINOT Thibaut (Groupama – FDJ) m.t
7 – CHAMPION Thomas (Cofidis) m.t
8 – ALMEIDA João (UAE Team Emirates) m.t
9 – DUNBAR Eddie (Team Jayco AlUla) m.t
10 – SCARONI Christian (Astana Qazaqstan Team) m.t
Classement général du Tour d’Italie
1 – LEKNESSUND Andreas (Team DSM) en 29:02:38
2 – EVENEPOEL Remco (Soudal – Quick Step) + 0:28
3 – PARET-PEINTRE Aurélien (AG2R Citroën Team) + 0:30
4 – ALMEIDA João (UAE Team Emirates) + 1:00
5 – ROGLIČ Primož (Jumbo-Visma) + 1:12
6 – THOMAS Geraint (INEOS Grenadiers) + 1:26
7 – VLASOV Aleksandr (BORA – hansgrohe) m.t
8 – GEOGHEGAN HART Tao (INEOS Grenadiers) + 1:30
9 – KÄMNA Lennard (BORA – hansgrohe) + 1:54
10 – CARUSO Damiano (Bahrain – Victorious) + 1:59
On retiendra de cette journée une échappée qui finit en tête et le travail très très intelligent de l’équipe DSM, on dirait bien qu’ils viennent de gagner 2 jours de plus en rose. Bravo à BAIS qui après 6 heures de selle, sous la pluie, le froid, le vent, a su finir vainqueur.
Heureuse surprise en effet de voir cette échappée demeurer ainsi à l’avant, sans qu’aucune équipe ne désire vraiment revenir, hormis les DSM désireux de préserver le maillot rose. Il est rare de voir de telles étapes escamotées par les principaux prétendants au général… Un giro en première semaine, extrêmement difficile sur sa fin de parcours en troisième semaine, des organismes déjà éprouvés par le mauvais temps ou les chutes, le vent défavorable dans les longues parties à découvert de la fin de cette étape, un contre la montre à venir, de 30 km, dans deux jours, pour jauger l’évolution des formes de chacun, etc… tout contribua donc à la réussite des hommes de l’avant, habituels et vaillants combattants de l’ombre…
Et pourquoi donc chasser s’il s’agit d’emmener Evenepoel ou Roglic à la victoire… Car même du sprint de ce peloton ayant rangé les armes, les deux inséparables arrivent encore devant, Evenepoel 4é devançant Roglic 5é et T. Pinot 6é, toujours fort à l’aise… Il nous resterait à décortiquer au ralenti les cinquante derniers mètres de cette si longue et difficile étape… Observer, tenter de déceler certains signes de faiblesse ou de force dans le final de cette étape d’observation, voir comment chacun parcourt ces derniers mètres !…
Alberto, Vincezo, Marco, où êtes vous? En dehors de l’échappée et de la victoire surprise de Bais qui ni ‘en revenait pas, on peut dire que la course aujourd’hui a manqué de panache. Aucune attaque dans le groupe des favoris qui se sont marqués à la culotte. Chacun gère avec ses oreillettes, le wattmètre, les capteur de puissance, la course devient asseptisée, mis à part les 50 derniers mètres de la plus longue étape. Où sont l’instinct, l’envie, la volonté, la pugnacité? Rien de tout ça. Une étape que l’organisation avait sans doute voulu belle est qui s’est déroulée sans le moindre intérêt. Les leaders se sont-ils neutralisés? Pas du tout, aucun d’eux n’a tenté le moindre mouvement. ça fait le jeu d’Evenepoel qui a passé une journée cool et qui pourra tout donner sur le chrono dimanche. Attaquez jeunes gens, attaquez.
Effectivement je me suis presque assoupi . On dit toujours que se sont les coureurs qui font la course , je confirme . Malgré une arrivée en altitude à 2130 mètres , les favoris sont restés au chaud dans un groupe d’une trentaine de coursiers . Pour Evenepoel , c’est une journée parfaite . Roglic est un point d’interrogation il semble en retrait , ou veut il le faire croire . Pour les autres, cette journée a été longue. Au bout de 218 kilomètres , la route au bout de cette longue sortie était cinématographiquement impeccable , nos vaillants coursiers finissants cette étape entre des murs de neige . Une journée sans mouvement , sans attaque , sans batailles et pourtant le décor et le relief d’un autre monde étaient présents . Bravo à nos trois braves de l’échappée mais un seul avait la banane au visage , le vainqueur en la personne de Bais, qui chipe par la même occasion à Pinot le maillot du meilleur grimpeur .