L’ancien président controversé de l’UCI entre 1991 et 2005 critique via une lettre son institution.
Un manque de vision à long terme
Celui qui tient à conserver son titre de « président d’honneur (sic) de l’UCI » profite d’une lettre dont le contenu est évoqué par le site internet cyclingnews, pour tirer un constat sévère sur la politique de l’UCI et sa fameuse réforme du World Tour 2017.
Il pointe tout d’abord la fragilité du système qui demeure : « ce ne sont pas seulement les équipes qui restent financièrement instables (…), mais également les emplois des coureurs qui sont précarisés. » Il poursuit un peu plus loin : « si ajouter des courses n’est pas le résultat d’une stratégie long terme bien définie (…) alors ce n’est pas faisable, voir inapproprié. Une décision comme celle-là ne peut être prise sans le consensus des équipes« . La réduction des équipe l’interpelle également : « peut-on m’expliquer ce que va apporter de bon au développement de notre sport le fait de passer le nombre d’équipes World tour de 18 à 17 ?
« L’UCI devrait se situer au-dessus des partis »
Le Hollandais enchaîne et évoque les liens noués entre l’actuel président de l’organisation avec ASO d’un côté et VELON de l’autre. Tout en faisant allusion au rôle du président de la Fédération française de cyclisme, David Lappartient dans la crise qui a opposé ASO avec l’organisation de Bryan Cookson: « L’UCI ne devrait pas ‘faire équipe’ avec quiconque. (…) L’UCI devrait se situer au-dessus des partis et présenter des propositions qui seraient le résultat d’une vision à long terme et d’une stratégie visant la réalisation de ses objectifs. Les politiques ne devraient avoir aucune influence !! (…) beaucoup de personnes croient que le changement d’orientation de Mr. Cookson, qui serait passé d’un soutien vis à vis de VELON à un soutien vis à vis d’ASO, serait dû à la réception d’un courrier écrit par Mr. Lappartient, dans lequel ce dernier se plaindrait de la mauvaise relation entre l’UCI et ASO. Si cela est vrai, comment vouloir des différentes parties qu’elles soutiennent cette réforme drastique?
Hein verbruggen achève sa lettre de la sorte : »je peux comprendre pourquoi votre réforme ne semble pas soutenue, ni par la majorité des parties prenantes, ni par les autres experts (en incluant les médias). De plus, la logique voudrait que vous ne preniez pas de décisions autant contestées. »
Devoir de silence ?
En conflit larvé avec l’UCI pour une question d’honoraires et d’indemnités non versées (il évoque directement cet aspect pécuniaire dans son courrier) par l’actuelle direction, le Hollandais a décidé de se manifester médiatiquement, sans soute pour torpiller un peu plus un Bryan Cookson déjà fragilisé par une réforme World Tour contestée. On aurait presque pu un instant penser qu’il s’agissait là d’un véritable cri du cœur, si le contenu du courrier n’avait pas été si pauvre en argumentation et contre-proposition. Nuls doutes que cette missive ne soit guère plus qu’un moyen de pression pour obtenir gain de cause dans le litige qui oppose l’ancien avec l’actuel président de l’UCI.
AUT, Patrick MacQuaid, Hein Verbruggen, Rasmussen. L’actualité sent bon les effluves d’un passé trouble dont on apprécierait tant qu’il puisse demeurer tapi loin, très loin, de la scène médiatique. Preuve en est que le cyclisme n’en a pas terminé avec ses vieux démons.
Dans cette nouvelle réglementation World Tour , sera-t-il enfin question de l’article : » le droit de suivre implique le devoir de mener « , applicable à toutes les courses Work Tour ?