On a retrouvé le coureur allemand. Lui qui s’imposait une cure de silence depuis tous ses déboires relatifs au séisme provoqué par l’affaire Puerto, a ressurgit de l’anonymat. Dans le cadre de l’événement du « Rouleur Classic » à Londres, où se regroupent fabricants de vélo et de textiles, Cyclingnews a pu interroger l’ancien cycliste.
Soutenu par les fans, cible à abattre pour les médias
Ce n’est pas le fait d’avoir du arrêter sa carrière de façon impromptue qui semble avoir dérangé le coureur :« J’étais sur la fin de ma carrière en 2006. Je n’étais plus tout jeune, je n’avais pas le couteau entre les dents. Je voulais me retirer à la fin de l’année ou de celle d’après ». Non ce qui semble l’avoir le plus affecté, c’est le regard médiatique qui s’est abattu sur ses larges épaules sitôt le mythe déconstruit. Il est vrai que l’Allemagne est la nation européenne qui a le plus mal supporté les affaires de dopage des années 2000, le pays allant même à ne plus diffuser le Tour de France quelques saisons. « Il y a des journalistes en Allemagne – 5 ou 6, pas plus – qui m’ont mis sous pression. Toujours aujourd’hui, lorsque l’on évoque le départ du tour de France (ndrl : en Allemagne ) il écrivent » oh vous savez, Ullrich, 10 ans auparavant…(…) Les 4 premières années furent difficiles à vivre, vraiment pénibles. Ceux qui m’ont aidé, ce sont les supporters, ceux qui regardaient la télé ou venaient me voir sur la course. Dans cette période, ils sont restés à mes cotés, m’ont demandé de nombreux autographes alors que la presse était vraiment négative à mon encontre ».
Le dopage ? Quel dopage ?
Quand on évoque alors Amstrong et ses déclassements du Tour de France qui auraient pu faire de lui le vainqueur de la Grande Boucle sur tapis verts l’Allemand rétorque : « Ce n’est pas mon affaire. Lance était spécial. C’est lui le chef de l’équipe, qui recrutait ses propres coéquipiers. Il a commis ses erreurs seul (…) .Pour moi ce n’est pas bon que le Tour de France reste sans vainqueur déclaré sur 7 années (mais) je ne suis pas celui qui fait les règles».
C’est surtout sur la conception du dopage que les propos de l’Allemand deviennent alors sujet à polémique, nous ramenant à une époque assez désespérante sur ce sujet: « De mon point de vue, on ne pourrait parler de tricherie, me concernant, uniquement que si ce dopage avait clairement contribué à me donner un avantage injustifié. Ce ne fut pas le cas». Et de minimiser la responsabilité individuelle des cyclistes, incombant la faute au « système » : « Le problème du dopage est inhérent au système. Tous les ans, si vous regardez le vélo, le football, et les autres sports, vous rencontrez des sujets de ce type. (…) je ne me demande jamais en regardant Froome ou qui que ce soit à la télé, s’il est dopé ou non. Je regarde juste la course, juste le sport».
Le problème du dopage est inhérent au système, J.Ullrich a bien sûr raison : il sait de quoi il parle…Il ne se demande jamais, en regardant Froome ou un autre, sl celui-ci est dopé ou non : c’est le constat révélateur de la réalité pervertie de ce que nous appelons tous improprement « un sport » . J.Ullrich ne nous le dit pas, mais en étant positif à la bibine devant la télé, finis les questionnements inutiles !…Il suffit de lever le coude ! Tout se passe bien, aucun problème…Et en plus, comme dirait Antoine Blondin, » ça fait du bien là où ça passe « , et c’est pas à négliger !…