Tout était bien parti pour Steven Kruijswijk qui a longtemps été désigné comme le plus fort de ce Tour d’Italie. Ce n’est pas sa force physique qui l’a dépossédé de son maillot rose mais bien ses qualités techniques. Réputé piètre descendeur, le Néerlandais de l’équipe LottoNL-Jumbo a tout perdu à cause d’une chute à la bascule du col Agnel, dès le premier virage. Bien assis à la première place, il a dégringolé en troisième position à un peu plus d’une minute d’Esteban Chaves, nouveau maillot rose.
« Au sommet du col Agnel, j’étais à ma limite. Je voulais manger et boire quelque chose, et suivre les autres », a dit Steven Kruijswijk. Ensuite, c’est le drame. La chute et tout s’envole rapidement. Le leader de la formation LottoNL-Jumbo admet avoir fait « une erreur stupide ». Le vélo en vrac, il a été incapable de repartir immédiatement comme il l’aurait voulu. Sa voiture était à la traîne et le coureur originaire de la province du Brabant-Septentrional a été dépanné sur le tard. Trop tard. Le groupe Nibali-Chaves continuait de filer à plus d’une minute avant de creuser l’écart sur un maillot rose en perdition.
« J’ai senti la douleur dans mon dos et mes côtes et mon moral était brisé. Je savais que j’avais perdu du temps et j’ai essayé d’y remédier, mais c’était fini. J’ai perdu mon Giro aujourd’hui. » Meurtri physiquement et moralement, remporter le Tour d’Italie semble désormais très mal embarqué pour Kruijswijk. L’étape de demain promet encore de belles manœuvres notamment de Vincenzo Nibali qui s’est fortement rapproché de la première place au général. Le leader déchu est parti à l’hôpital immédiatement pour faire un état des lieux.
