Mercredi 8 juillet 2026. Après quatre jours d’attente, les meilleurs sprinteurs du monde engagés sur cette Grande Boucle vont enfin pouvoir s’exprimer. La 5e étape, une transition de 158 km entre Lannemezan et Pau, offre un profil taillé pour les spécialistes de la dernière ligne droite. Une arrivée historique où les plus grands noms du sprint ont triomphé. Analyse d’une journée sous haute tension.
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Un parcours sur mesure pour les sprinteurs et leurs équipes
Le tracé de cette 5e étape est une promesse. Celle d’en découdre enfin à plus de 50 km/h. Reliant Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, à la mythique ville de Pau sur 158 kilomètres, le profil ne présente aucune difficulté répertoriée. Un parcours volontairement lissé, conçu pour une arrivée groupée.
Les équipes des sprinteurs, frustrées par les premiers jours de course, n’auront qu’un seul impératif : contrôler la journée. La chasse à l’échappée sera impitoyable. L’objectif est clair : offrir à leurs leaders une confrontation directe sur la large avenue du Palais Beaumont. Une rareté statistique, puisque le Tour n’avait plus attendu jusqu’à un cinquième jour de course pour un premier sprint massif depuis… 2015 et 1992.
Pau, capitale historique du sprint du Tour
L’arrivée à Pau n’est jamais anodine. Pour cette 113e édition, l’ « étape du jour » accueillera la Grande Boucle pour la 77e fois de son histoire. Un record. Son rôle de camp de base, avant ou après l’assaut des cols, est inscrit dans l’ADN du Tour depuis 1930.
Mais Pau est surtout l’écrin des plus beaux sprints. Son palmarès témoigne de cette versatilité légendaire. Il réunit les noms les plus prestigieux, du grimpeur Fausto Coppi au baroudeur Pierrick Fédrigo. C’est pourtant chez les purs sprinteurs que la cité d’Henri IV a forgé sa réputation. Des légendes comme Sean Kelly et Robbie McEwen y ont triomphé. Plus récemment, Arnaud Démare (2020) et Jasper Philipsen (2024) y ont ajouté leur nom. En 2026, un nouveau chapitre de cette histoire va s’écrire.
Les favoris pour la victoire d’étape
Tous les regards seront braqués sur le trio de tête de la spécialité. Jasper Philipsen, vainqueur en 2024 (13e étape), connaît parfaitement la finale. Le Belge d’Alpecin-Premier Tech apportera son expérience et une soif de revanche après une saison 2025 en demi-teinte.
Face à lui, la puissance brute de l’Italien Jonathan Milan (Lidl-Trek). Champion du monde de l’omnium sur piste, son lancement est redoutable. Il cherchera à inscrire son premier succès sur le Tour. Le duel avec le troisième homme, Tim Merlier (Soudal Quick-Step), promet d’être électrique. Le Flamand, sprinter opportuniste et incroyablement véloce, n’aura besoin que d’un interstice pour s’imposer. Ces deux spécialistes du sprint n’ont, à ce jour, pas encore confirmé leur venue, contrairement à Philipsen qui a déjà inscrit le TDF à son calendrier de courses 2026.
Cette bataille ne sera possible que si leurs équipes respectives maîtrisent parfaitement la course. Un seul relâchement pourrait offrir la victoire à un échappé courageux ou à un puncheur en forme. La pression sera maximale.
Une étape charnière avant l’entrée dans les Pyrénées
Cette journée de transition revêt une importance tactique cruciale. Elle est la dernière chance de souffler pour les grimpeurs avant l’entrée dans le massif pyrénéen dès le lendemain (vendredi), avec un départ justement… de Pau vers Gavarnie-Gèdre.
Pour les favoris au classement général, c’est une étape à négocier avec une extrême vigilance, à l’abri du peloton, en évitant toute chute ou cassure dans les derniers kilomètres. Pour les sprinteurs, c’est une opportunité unique, peut-être la seule de cette première semaine, de conquérir la gloire et le maillot vert. Le suspense ne portera pas sur le profil, mais sur la précision millimétrée du travail d’équipe et la froideur de l’exécution finale. Rendez-vous est pris sur la place de Verdun pour un feu d’artifice.


