Cette après-midi se déroulait la quatrième étape de ce Tour des Alpes 2021. Après une bataille intense entre les favoris dans la dernière ascension du jour, c’est Pello Bilbao (Bahrain Victorious) qui s’est imposé au bas de la descente dans un sprint à trois. L’espagnol a devancé le leader du classement général Simon Yates (Team Bike Exchange) et le russe Alexandr Vlasov (Astana Premier Tech). On retrouve ici les trois premiers du classement général qui ont tous fait une excellente opération au général. Surtout Simon Yates qui possède désormais une avance confortable sur son dauphin Pello Bilbao (58 secondes) dù à la défaillance de Pavel Sivakov aujourd’hui.
Du spectacle dans le final de l’étape reine de ce Tour des Alpes !
Malgré les 4000 mètres de dénivelé positif que proposait cette quatrième étape, on a dû attendre la dernière ascension pour voir les favoris se découvrir. L’échappée du jour a été reprise au pied de l’ascension de Boniprati. Celle-ci comportait notamment des coureurs tels que Christopher Froome (Israël Start-Up Nation) et Luis Leon Sanchez (Astana Premier Tech).
C’est donc dans l’ultime ascension que les choses sérieuses ont commencé pour les prétendants à la victoire. L’équipe Ineos Grenadiers de Pavel Sivakov a imposé le rythme pendant la majeure partie de l’ascension avant que ce-dernier ne subisse une défaillance. C’est à ce moment-là que Simon Yates a décidé d’accélérer progressivement. Le leader du classement général a ainsi fait craquer un à un tous ses adversaires directs. Seul Alexandr Vlasov a réussi à suivre le britannique avant de se lancer dans la descente.
Cette descente était très technique. Certains coureurs se sont fait piéger comme Dan Martin (Israël Start-Up Nation) par exemple qui a chuté sans gravité avant de repartir. Simon Yates et Alexandr Vlasov étaient en tête et ils pensaient sans doute à la manière d’aborder le final pour s’imposer. C’était sans compter sur l’espagnol Pello Bilbao qui est revenu sur les hommes de tête avant la flamme rouge. Il les a ensuite battus au sprint pour s’adjuger la victoire.
Une grosse course de Pello Bilbao, le seul à l’attaque, le seul à n’être pas suiveur. Une descente très rapide et pleine de maitrise qui lui a permis de rattraper Yates et Vlasov et de les dépasser en fin de descente. Et de s’imposer. En tout cas loin de paris que l’étape fut belle.
En effet, toute la troupe s’éparpilla sous l’effet de cette accélération progressive du leader, aprés que les Inéos aient mené un train d’enfer au bas de la pente, souhaitant sans doute savoir où en était Sivakov aprés sa chute de la veille. Ils le virent plus haut, Sivakov craquant de manière assez impressionnante. Un grand gaillard prit le relais, ne faisant lui aucun quartier, il s’agissait de Hugh Carthy, mais le grand britannique fut repris par le leader Yates, bien plus petit, brotannique lui aussi , mais bien plus tinique que le grand Carthy.
Et puis nous retrouvâmes le Yates habituel lorsqu’il voltige ainsi, désireux d’observer chacun tour à tour en état d’explosion, selon un procédé qu’il affectionne mais aussi un tempérament qui a parfois pu lui jouer des tours et même lui en faire perdre. Il n’en resta qu’un pour l’accompagner jusqu’au sommet, dans une souffrance atroce, la tête inclinée vers le ciel et le haut de la pente, souffrant le martyre, peinant au fil de l’altitende avec cette pute aussi retorde; c’était le grand d’Astana qui s’accrochait à en mourir ! Le v’là sauf qui arrive au sommet avec le Yates !… Ouf… Descente infernale, chutes à l’arrière, de Martin mais aussi d’ Hindley, devant Bardet en haut du col : Ah ! L’expérience de Tardet abardé dans la pente mais Bardet seul leader en bas, l’autre ayant quitté les lieux !
Pour en finir, notre duo n’espérait sans doute rien revoir avant la ligne. En fait, ils virent Bilbao, à leur grande surprise, bien entendu. L’attaquant de la Bahrain revint sur eux au prix d’une descente folle, dans une position bien à lui, le siège ni sur la selle ni sur le cadre, en bec de selle pourrait-on dire afin de rester correct. Il reste que Bilbao les enfile à l’arrivée; la victoire est bien mérité pour l’attaquant de la dernière heure sur ce Tour des Alpes, ce basque toujours aussi combatif, comme sur le dernier tour de son pays Basque… Souvenons-nous de cette étape où il se replaça de la même façon pour le général (6é au final à Arrate devant Valverde 7é)… Sur cette étape basque, Izagirre le coiffa sur le fil; Le voici qui obtient une belle récompense, même si son sprint fut quelque peu entaché d’une légère ruade vers l’extérieur propre à un style et une avancée parfois heurtée mais aussi afin de repousser Yates, ce leader décidément intenable et toujours aussi entreprenant à ses pics de grâce; le gars aurait d’ailleurs pu se foutre en l’air et y perdre son Tour des Alpes…