Il a l’habitude d’être suivi plus qu’il ne suit. Il a très souvent du monde sur son porte-bagages plus qu’il ne se met sur ceux qui se calent dans son sillage. Il se fait sucer la roue plus qu’il ne suce celles des autres. Car la sucer c’est tromper, paraît-il. Monsieur Pancarte va s’aligner sur le GP E3 Harelbeke qui aura lieu le vendredi 23 mars. Cette année ses objectifs sont clairs, à l’égal des années précédentes, décrocher un monument comme Paris-Roubaix ou un deuxième Tour des Flandres et des « petites » courses qui font du bien au palmarès. Mais jamais sans avoir la pancarte !
Le GP E3 Harelbeke et le marquage à la culotte de Peter Sagan
Tout bon cycliste qui se respecte ne porte pas de culotte en dessous de son cuissard. Tel est le cas du triple champion du monde sur route, bien que je n’ai jamais été vérifié. Peter Sagan (Bora-Hansgrohe) est un champion suivi à la trace depuis quelques années. Grandissime favori sur presque toutes les courses auxquelles il participe, « Peto« est surveillé de très près par ses adversaires qui minimisent pour la plupart d’entre eux leurs coups de pédales quand ils prennent un relais, et cela est valable aussi dans les descentes comme on a pu le voir dans celle du Poggio samedi dernier. Il a la pancarte, celle qui fait de lui l’attaqué des derniers instants d’une épreuve, où la gamberge d’une stratégie se voit mourir au fil des kilomètres par manque de confiance d’attaquer non sans responsabiliser le premier coupable de ce qui pourrait pour déloyal, les instructions dans l’oreillette. Le marquage à la culotte dont fait l’objet Peter Sagan a la particularité d’emmener ses adversaires qui se retrouvent couramment en slip à l’arrivée.
Monsieur Pancarte joue aussi des tours à ceux qui veulent lui en jouer
Pour celui qui a déclaré avant Milan-San Remo que ce n’est pas une déception de terminer deux fois deuxième ni une frustration, mais le plus important c’est de terminer vivant, il devient de plus en plus difficile pour lui de vivre sans qu’il soit épié pendant une course, comme il sera au GP E3 Harelbeke. Mais Monsieur Pancarte a plus d’un Tour dans sa musette et cinq maillots verts ramenés à Paris. Il a aussi le don de se faire « oublier » avec ou sans le maillot de champion du monde sur le dos. Tel fut le cas lors des mondiaux à Doha. Alors qu’il était archi-favori et surveillé comme le lait sur le feu par l’équipe nationale belge, entre autres, Tom Boonen et ses équipiers l’ont quasiment déposé sur la ligne d’arrivée. Peter Sagan dans le rôle d’Harry Houdini n’avait plus qu’a apparaître les bras tendus vers le ciel. Ce jour-là, des sans-culottes n’ont pas mené la révolution dans le golfe persique, mais avaient la pancarte d’accompagnateurs de luxe collée sur le front !
Dans ce genre de classiques world-tour, il est extrêmement rare qu’un vainqueur soit un suceur de roues au sens cycliste et premier du terme, c’est à dire rat, raton ou ratagasse, en sachant qu’il s’agit de bien distinguer le rat du pur sprinter, lequel s’auto-proclame inapte à entamer ses forces avant le sprint. Il ne saurait être question de parler de suceur de roues en parlant d’un sprinter, chacun sachant à quoi s’en tenir avec lui… Il n’y a qu’à le distancer avant l’arrivée……
Combien de Planckaert seront au départ en plus de la pancarte de Sagan ?… Rien que du traditionnel… Sagan avec la pancarte en plus du dossard, mais suceur de roues ou pas, toujours décent dans sa façon de l’assumer.