Une saison pour l’éternité, une distinction qui scelle son statut. Tadej Pogacar a été élu Champion des champions 2025 par le jury de L’Équipe, mettant fin à une attente de 36 ans pour le cyclisme. Derrière ce titre, un palmarès monstrueux et une philosophie déroutante. Plongée au cœur d’une consécration historique.
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Le vélo règne à nouveau sur le sport mondial. Ce mardi, la rédaction de L’Équipe a sacré Tadej Pogacar « Champion des champions Monde 2025 ». Le phénomène slovène, âgé de 27 ans, met ainsi fin à une disette de plus de trois décennies pour le cyclisme, absent du palmarès depuis la victoire de l’Américain Greg LeMond en 1989.
Un vote sans appel, où il devance le perchiste suédois Armand Duplantis, éternel pourfendeur de records, et le tennisman espagnol Carlos Alcaraz. Une consécration qui sonne comme l’aboutissement d’une année de démonstration absolue.
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Une année 2025 sous le signe de l’hégémonie
Les chiffres donnent le vertige. Quatrième maillot jaune sur le Tour de France, trois Monuments (Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège, Tour de Lombardie), les Strade Bianche, la Flèche Wallonne, et le titre suprême de champion du monde sur route à Kigali. La liste des conquêtes de Pogacar en 2025 est un inventaire à la Prévert des plus grandes courses du calendrier.
Face à une telle razzia, les jurés de L’Équipe n’ont pas hésité longtemps. Avec 821 points, le leader d’UAE Team Emirates crève le plafond du vote, laissant ses plus proches poursuivants à distance. Cette récompense collective couronne une domination rare, qui transcende les frontières de son sport.
Le paradoxe Pogacar : un géant sans soif de gloire
L’entretien accordé au quotidien sportif au moment de la remise du prix a pourtant révélé une facette inattendue du champion. Loin des discours conquérants, Pogacar a surpris par son humilité et son détachement.
« Honnêtement, je ne me serais jamais placé sur cette liste. Je ne peux pas me considérer comme aussi important » a-t-il confié, presque gêné de voir son nom aux côtés de ceux de Bolt, Federer, Messi ou Schumacher.
Plus frappant encore, sa vision apaisée de la performance. « Je n’ai pas ce besoin de montrer constamment que je suis le meilleur. Parfois, c’est agréable de disputer une course sans ressentir l’obligation absolue de gagner. Inscrire mon nom dans l’histoire ? Je ne recherche pas ça particulièrement. »
Une philosophie qui contraste violemment avec l’insatiabilité compétitive habituelle des grands champions. Pour lui, le cyclisme reste avant tout un jeu, un plaisir, avant d’être un champ de bataille pour la postérité.
Une portée historique qui dépasse le cyclisme
Ce titre « Champion des champions » est bien plus qu’un trophée supplémentaire dans une vitrine déjà surchargée. Il officialise la renaissance du cyclisme au plus haut niveau du sport mondial. Dans un paysage médiatique souvent accaparé par le football, le tennis ou la F1, Pogacar a réussi à recentrer les projecteurs sur la petite reine.
Il rejoint ainsi un cercle ultra-restreint de cyclistes honorés, prouvant que la discipline, dans sa forme la plus exigeante, peut encore captiver le grand public et susciter l’admiration des spécialistes de tous les sports.
2026 : entre programme chargé et sérénité retrouvée
Malgré ses déclarations teintées de sagesse, le Slovène ne compte pas décrocher. Son programme pour la saison prochaine annonce déjà un nouvel ouragan : rentrée aux Strade Bianche le 7 mars, puis Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix et Liège-Bastogne-Liège. Deux monuments, San Remo et le Ronde, sont signalés comme objectifs majeurs.
Une tournée printanière de folie, avant de likely se lancer à l’assaut d’un cinquième Tour de France, dont le départ sera donné à Barcelone le 4 juillet 2026.
Tadej Pogacar incarne donc un nouveau modèle de champion : aussi redoutable sur le vélo qu’insaisissable dans son rapport à la gloire. Son sacre par L’Équipe ne récompense pas seulement une saison parfaite, mais aussi une certaine idée du sport, où l’excellence peut cohabiter avec la légèreté. Le cyclisme a peut-être trouvé son ambassadeur le plus brillant et le plus inattendu.


