Mardi 22 juillet, au sommet du mont Ventoux, Valentin Paret-Peintre (Soudal Quick-Step) a signé la plus belle victoire de sa jeune carrière. Le grimpeur haut-savoyard de 24 ans est devenu le cinquième Français à triompher sur les pentes légendaires du « Géant de Provence » dans l’histoire du Tour de France.
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Il aura fallu attendre la 16e étape de cette 112e édition pour voir un Français lever les bras. Mais le spectacle en valait la peine : un duel épique dans les pentes lunaires du Ventoux, une attaque tranchante dans le dernier virage, et une victoire d’anthologie pour Valentin Paret-Peintre. Dans un sprint en altitude, il a devancé l’Irlandais Ben Healy (EF Education-EasyPost), après une ascension haletante de 15,7 km à 8,8 % de moyenne.
Une victoire historique
Il faut remonter à 2002 pour retrouver un coureur tricolore vainqueur au sommet du Ventoux. Richard Virenque, alors chez Domo-Farm Frites, avait conquis le Mont Chauve. En 2025, c’est un coureur de la même lignée sportive, Soudal Quick-Step, qui lui succède.
Avant eux, seuls quatre Français avaient réussi cet exploit sur le Tour : Raymond Poulidor (1965), Bernard Thévenet (1972), Jean-François Bernard (1987) et Virenque (2002). Avec ce succès, Paret-Peintre entre dans ce club très fermé.
Une échappée royale et un final irrespirable
L’étape entre Montpellier et le Ventoux a tout pour favoriser les baroudeurs costauds. Dès les premiers kilomètres, les attaques ont fusé. Un groupe de 35 coureurs s’est formé après une heure et demie de course à très haute intensité. Parmi eux : Julian Alaphilippe, Enric Mas, Thymen Arensman ou encore Santiago Buitrago.
L’Espagnol Mas tente sa chance à 50 km de l’arrivée et attaque dès le pied du Ventoux. Il a creusé l’écart mais a payé son effort prématuré. Ben Healy a lancé alors la poursuite, suivi de près par un Valentin Paret-Peintre très attentif. À 3 km du sommet, le duo a rejoint Mas, l’a déposé, puis entamé une lutte intense.
Dans la dernière rampe, après un sprint lancé par Healy à 150 mètres de la ligne, le Français a surgi, dépassé son rival et s’est imposé avec panache. Santiago Buitrago complète le podium.
Le duel Pogacar-Vingegaard se poursuit
Derrière les échappés, les favoris du général ont livré un bras de fer féroce. Jonas Vingegaard (Team Visma Lease a Bike) a attaqué à plusieurs reprises dans l’ascension, mais Tadej Pogacar (UAE Team Emirates XRG) a répondu à toutes les offensives. Le Slovène a même accéléré sous la flamme rouge pour reprendre deux secondes précieuses, consolidant un peu plus son maillot jaune. Il devance désormais Vingegaard de 4’15.
À noter : les deux hommes ont explosé le précédent record de montée depuis Bédoin (55’51 par Iban Mayo en 2004), avec des chronos respectifs de 54’31 pour Pogacar et 54’33 pour Vingegaard.
Le classement général en mouvement
Primoz Roglic (Red Bull–BORA-Hansgrohe) a profité de l’étape pour s’emparer de la 5e place au classement, devant Kévin Vauquelin (Arkéa–B&B Hotels), toujours solide malgré une légère défaillance (+3’42 – 20e). Ben Healy grimpe à la 9e place après sa performance du jour. Tobias Johannessen (Uno-X Mobility), victime d’un malaise après l’arrivée, rétrograde au 10e rang. Son état de santé s’est heureusement stabilisé dans les heures suivantes.
Une victoire qui relance les Bleus
Avec ce succès, la tradition d’au moins une victoire française sur chaque édition du Tour depuis 1999 est préservée. Paret-Peintre, déjà vainqueur sur le Giro 2024 et sur le Tour d’Oman cette année, signe là son troisième succès professionnel, et sans doute le plus marquant.
Il succède à Anthony Turgis, dernier vainqueur tricolore sur le Tour 2024 à Troyes. Ilan Van Wilder, son coéquipier, a joué un rôle décisif dans le final en lui offrant un relais crucial dans les 400 derniers mètres.
Ce triomphe arrive comme une éclaircie pour la Soudal-Quick Step, privée de son leader Remco Evenepoel, contraint à l’abandon. L’équipe belge signe sa troisième victoire sur ce Tour 2025, après les sprints gagnés par Tim Merlier.
Classement étape 16 du Tour de France 2025 – Top 10
1, PARET-PEINTRE Valentin, Soudal Quick-Step les 171,5 km en 4:03:19 (42,3 km/h)
2, HEALY Ben, EF Education – EasyPost m.t.
3, BUITRAGO Santiago, Bahrain – Victorious +0:04
4, VAN WILDER Ilan, Soudal Quick-Step +0:14
5, POGAČAR Tadej, UAE Team Emirates – XRG +0:43
6, VINGEGAARD Jonas, Team Visma | Lease a Bike +0:45
7, MAS Enric, Movistar Team +0:53
8, ALAPHILIPPE Julian, Tudor Pro Cycling Team +1:17
9, ROGLIČ Primož, Red Bull – BORA – hansgrohe +1:51
10, LIPOWITZ Florian, Red Bull – BORA – hansgrohe +1:53
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Classement général du Tour de France après la 16e étape – Top 10
1, POGAČAR Tadej, UAE Team Emirates – XRG 58:24:46
2, VINGEGAARD Jonas, Team Visma | Lease a Bike +0:24
3, LIPOWITZ Florian, Red Bull – BORA – hansgrohe +9:03
4, ONLEY Oscar, Team Picnic PostNL +11:04
5, ROGLIČ Primož, Red Bull – BORA – hansgrohe +11:42
6, VAUQUELIN Kévin, Arkéa – B&B Hotels +13:20
7, GALL Felix, Decathlon AG2R La Mondiale Team +14:50
8, JOHANNESSEN Tobias Halland, Uno-X Mobility +17:01
9, HEALY Ben, EF Education – EasyPost +17:52
10, RODRÍGUEZ Carlos, INEOS Grenadiers +20:45
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Il s’agit même de la quatrième victoire d’étapes pour Quickstep, avec les deux victoires au sprint de Merlier et celle d’ Evenepoel dans le chrono de Caen, une diversité assez inédite dans le Tour. Par le nombre de ces succès, la formation de Foré, anciennement Lefevere, demeure toujours aussi performante en victoires d’étapes. Notons le travail collectif de cette équipe au service de la grimpée de V. Paret- Peintre, notamment le travail d’ Eenkhoorn avant le Ventoux afin que l’échappée ne sombre pas. Après deux saisons en demi-teinte et depuis son arrivée chez Quickstep cette année, P. Eenkhoorn retrouve un très bon matériel et son ancien niveau avec Jumbo.
Attaques à répétition de Vingegaard dans le Ventoux : le danois qui n’a pas beaucoup couru cette année pourrait terminer fort; c’est aussi le cas de Roglic, au service de Lipowitz ici, et qui semblait retrouver une allure parfaitement régénérée, abandonnant son petit moulin des Pyrénées. Bien qu’une jambe au-dessus, Pogacar par contre pourrait éventuellement plafonner quelque peu, plus ou moins malade à ses dires ses derniers temps, et subissant peut-être aussi, plus ou moins à retardement, l’obligatoire contre-coup de sa chute vers Toulouse.