La bande annonce était alléchante, digne d’un film hollywoodien à grandes sensations. La Cinecittà paraissait moins appropriée pour vanter le film du mois de mai tant attendu par les amateurs impatients de la petite reine transalpine. Le Tour d’Italie promettait d’être commenté à la hauteur de son événement. Même la couleur rose s’était emparée du compte à rebours de mon temps cyclique pour ne pas dire cycliste. Je n’aime pas regarder dans le passé, signe que le présent est moins important, mais je le dis quand même, c’était mieux avant.
Quand c'est jour de repos sur le @giroditalia c'est tout le Team @beinsport qui pédale….. pic.twitter.com/JIeBjlyceX
— Anne-Laure Bonnet (@annelaurebonnet) May 20, 2013
Payant le Tour d’Italie, j’en ai eu pour mon argent
Les années passées, il fallait payer un abonnement pour avoir la chance, je dis bien la chance de prendre son pied devant la retransmission du Tour d’Italie. Une chaîne qatarie au pays des pizzas et du Chianti nous a gratifié de formidables commentateurs en la personne d’Emmanuel Barth, Cédric Vasseur, secondés par Anne-Laure Bonnet et Barbara Pedrotti. Avec des consultants atypiques et de classe, Roberto Damiani puis Claudio Chiappucci « El Diablo ». Je n’oublie pas l’excellent Samuel Ollivier. Rien que le générique de la retransmission me donnait la chair de poule. C’est dire ! Des passionnés au service d’une course passionnante. Un cocktail détonnant qui fit les beaux jours de mes quatre mois de mai. Oui j’ai payé mais j’en ai eu pour mon argent. La Team beIN avait ce don inné de payer de sa personne pour faire vivre « de sueur et de savoir-faire » la course en direct.
Le Giro ne doit pas mourir dans sa façon d’être retransmis
On sait ce qu’on perd mais on ne sait pas ce qu’on trouve. À la fin du Giro 2016, un mélange de mélancolie et de peur s’était emparé de moi. Mélancolique dans la retombée émotionnelle mêlée de l’obligation d’attendre douze longs mois avant de revoir mon équipe de choc. Plus tard, j’appris qu’elle n’officierait plus. Celle qui faisait vivre de tout son cœur, la gratuité de ses efforts payants.
Ah oui, c’était vraiment bien… On verra bien cette année avec L’Equipe… Mais déjà, le fait de ne pas être présent sur la course, excepté C. Bricogne, leur donne un handicap à mes yeux insurmontable ! Et hier quand ils ont commencé à nous montrer en parallèle les six heures auto de Spa-Francorchamps, j’ai douté un instant et cherché les cyclistes…Je me suis même demandé un moment : « Mais où vont-ils de Spa ? »….titre d’Antoine Blondin au départ de Spa , tour de France 1962 ….
ha d accord, c etè meilleur avant!!!! Si ça se trouve après on va dire « merci a la chaine l equipe de nous proposer le Giro » on connait ça….
Payer des qataris après avoir vu des équipes rachetés par les Emirats ou le Bahrain ne vous choque pas plus pour que le cyclisme puisse vivre de son histoire riche, unique faite de gloires, victoires et malheurs !!!
De nombreuses personnes réagissent à cet article en retenant le caractère gratuit de la retransmission sur la chaine l’Equipe par rapport aux chaines payantes ; je ne vois pas quel amoureux du cyclisme, sport avant tout populaire dans le plus beau sens du terme, ne pourrait pas souscrire à cette satisfaction, d’autant plus que le giro n’a jamais été retransmis gratuitement ; Le fond de l’article portait sur la comparaison de deux types de retransmissions : des journalistes sur le terrain ou non, deux qualités d’images, etc… Les dérives du cyclisme professionnel, l’arrivée de ces états aux régimes assez détestables des Emirats, la prééminence des puissances d’argent, sont d’autres questions, certes prioritaires !… Il me semble qu’il s’agirait ici de ne pas se laisser récupérer par ce système lorsqu’il se met en images : que notre satisfaction puisse mieux engendrer notre acceptation et cautionne ainsi ces évolutions que vous dénoncez fort justement à mon sens…