Antoine Blondin a mis son talent d’écrivain au service de la petite reine pendant 28 ans. Entre 1954 et 1982.
Ces chroniques présentées ici dans l’ordre chronologique constituent le roman du Tour de France écrit d’une plume exceptionnelle, vive, acérée, variant les styles. Il donne du poids au détail, s’attache aux particularismes. Sa grande culture donne de la profondeur à ses propos.
Les revisites, les chroniques écrites ‘’à la manière de ‘’ pastichent avec talent quelques grands auteurs. Rousseau, Céline, Du Bellay, Baudelaire. Le sérieux côtoie l’humour et la légèreté, le décalage apporte un regard toujours d’actualité sur certains thèmes (le dopage par exemple).
A quelques jours du départ du 103ème Tour de France, je ne peux m’empêcher de vous soumettre cette lecture qui se lit en plusieurs étapes. Cinq cent vingt-quatre exactement. La distance peut effrayer j’en conçois mais vous en ressortirez obligatoirement Blondinisé d’avoir parcouru 28 Tours sur l’asphalte des 941 pages.
4ème de couverture
Le cycle des légendes bretonnes rapporte que les chevaliers de la Table ronde, avant de partir en expédition, se rassemblaient au plus profond de la forêt de Brocéliande pour s’imposer des épreuves préalables : discuter du choix d’un destrier et se durcir le cœur au bord des fontaines pétrifiantes. Hier, aux portes de Rouen, on a surtout parlé braquets dans la cuvette forestière criblée de soleil où serpente le circuit des Essarts et, si une épreuve fut effectivement imposée aux champions qui allaient s’élancer vers Caen, elle avait surtout pour objet d’affermir des postérieurs échauffés par trois jours de présence en selle, et que nos paladins eussent volontiers trempés dans la première fontaine venue. Partis du virage du Nouveau-Monde, les coureurs chevauchaient à tour de rôle entre deux falaises de verdure, relevées comme le ciment des vélodromes, pour aboutir au virage du Paradis, autant dire dans l’autre monde, où ils sombraient dans une agonie provisoire, illuminée par une auréole en forme de chronomètre.
Bonne lecture estivale à tous !
Vous avez une belle idée . On peut omettre certains articles de To Day Cycling mais pas ceux que vous prévoyez !
Tout le plaisir est pour moi.
Blondin est indissociable du Tour/des Tours. Qu’on se le lise !
Photo géniale. Quant au texte… enfin, comme Blondin, je me fous de tout. Et face à la médiocrité, je me cuite. Car heureusement, contre la connerie, y a le pinard.