La quatrième étape du Tour d’Italie a souri aux baroudeurs. Après 175 kilomètres parcourus de Venosa à Lago Laceno, sur un profil très vallonné, Aurélien Paret-Peintre (AG2R Citroën Team) s’est imposé. Une première victoire en Grand Tour pour le Français, acquise devant le Norvégien Andreas Leknessund (Team DSM) s’emparant de la tunique rose de leader. Le groupe des favoris, composé notamment de Remco Evenepoel (Soudal – Quick Step), a fini avec quasiment deux minutes pile de retard.
Victoire française sur le Giro 2023 ! Elle est à mettre à l’actif d’Aurélien Paret-Peintre, qui signe par la même occasion le troisième succès de sa carrière et sans aucun doute le plus prestigieux. Pour parvenir à ce fabuleux résultat, le coureur d’AG2R Citroën Team s’est révélé très costaud. Après une lutte de longue haleine qui a duré environ 75 kilomètres, le Français a réussi à prendre la bonne échappée en compagnie de six autres coureurs. Ensuite, avec un peloton qui a réduit l’allure, c’était acté que la gagne allait se jouer à l’avant.
Dans la dernière ascension, dont le sommet était seulement situé à 3 kilomètres de l’arrivée, l’échappée a logiquement explosé. Andreas Leknessund et Aurélien Paret-Peintre sont parvenus à faire la différence par rapport aux adversaires. Concernant le dénouement, il n’y avait alors plus trop de suspense malgré un moment de flottement. Sans difficulté, le Français a décroché le gain de l’étape alors que le Norvégien a pris les commandes au classement général. Remco Evenepoel, qui avait laissé entendre qu’il lâcherait le maillot aujourd’hui, a fini avec les autres favoris juste au-delà des 2 minutes de retard.
Classement du Tour d’Italie – Etape 4
1 – PARET-PEINTRE Aurélien (AG2R Citroën Team ) les 175 km en 4:16:04 (41 km/h)
2 – LEKNESSUND Andreas (Team DSM) + 0:02
3 – SKUJIŅŠ Toms (Trek – Segafredo) + 0:57
4 – ALBANESE Vincenzo (EOLO-Kometa) m.t
5 – CONCI Nicola (Alpecin-Deceuninck) + 1:02
6 – GHEBREIGZABHIER Amanuel (Trek – Segafredo) + 1:07
7 – BOUWMAN Koen (Jumbo-Visma) + 2:01
8 – CARUSO Damiano (Bahrain – Victorious) m.t
9 – DUNBAR Eddie (Team Jayco AlUla) m.t
10 – VLASOV Aleksandr (BORA – hansgrohe) m.t
Classement général du Tour d’Italie
1 – LEKNESSUND Andreas (Team DSM) en 14:35:44
2 – EVENEPOEL Remco (Soudal – Quick Step) + 0:28
3 – PARET-PEINTRE Aurélien (AG2R Citroën Team) + 0:30
4 – ALMEIDA João (UAE Team Emirates) + 1:00
5 – ROGLIČ Primož (Jumbo-Visma) + 1:12
6 – THOMAS Geraint (INEOS Grenadiersv1:26
7 – VLASOV Aleksandr (BORA – hansgrohe) m.t
8 – SKUJIŅŠ Toms (Trek – Segafredo) + 1:29
9 – GEOGHEGAN HART Tao (INEOS Grenadiers) + 1:30
10 – VINE Jay (UAE Team Emirates) + 1:36
Belle victoire pour ce coureur de 27 ans ( déjà ) . Paret-Peintre nous a fait un beau tableau sur cette 4 ème étape difficile . Il a visé juste . Son équipe doit être aux anges . Baguil était de la fête mais visiblement si l’envie était là , les jambes n’ont pas voulu . Un restant du covid ? Evenepoel n’est plus en rose , mais c’était prévu , mais pourquoi faire rouler son équipe de cette manière , le Giro s’est long et il faut laisser les autres , un peu , et avec ce temps humide .
Etape très exigeante, débutée par une très longue bataille afin de constituer l’échappée décisive, celle qui devait désigner à la fois le vainqueur de l’étape mais aussi le nouveau porteur du maillot rose de, selon le désir d’Evenepoel, dans son rôle bien affiché de premier patron de ce début de giro.
Du groupe des sept échappés se dégagent dans la dernière montée les deux plus forts et meilleurs grimpeurs, Leknessund et Paret-Peintre. Contraste d’allures entre ces deux coureurs sur le haut de cette dernière ascension, Leknessund s’arrachant en force, puisant dans ses dernières réserves et décrochant même un moment le français avant que celui-ci ne revienne un peu plus loin; la victoire d’étape lui tendit alors les bras, et il est heureux qu’elle lui revienne, de part uniquement sa façon de gérer l’effort durant l’étape. La victoire revient à celui qui use du braquet le plus économique en fin d’ascension, au terme d’une étape très exigeante, et cela ne peut que réjouir les adeptes de la raison et de la réflexion dans l’effort, plutôt qu’admirateurs de la seule force…
L’étape ne manqua pas d’autres enseignements, en particulier sur la manière d’appréhender la course de la part d’Evenepoel et de son équipe, Evenepoel seul coureur du peloton en jambières et couvre-chaussures jusqu’au trente derniers kilomètres, entouré d’équipiers s’échinant un certain temps assez inutilement afin de tenir un écart réduit avec les inoffensifs échappés; Ballerini bien vite décramponné, Cerny à l’accordéon toute la journée, Hirt bien pâle, etc… La fin d’étape, avec sa dernière montée nous donna d’ailleurs une image assez curieuse et qui pourrait elle aussi interroger, cinq Inéos conduisant un groupe, suivis du maillot rose seul, tous ses équipiers ayant alors rétrogradés… Ce giro, aujourd’hui sous la pluie n’en est qu’à sa quatrième étape et suscite une vraie curiosité, car, faut-il le rappeler, ni Evenepoel, ni Roglic, son adversaire privilégié, n’ont gagné jusque-là un giro ou un Tour de France…