C’est un Bernard Bourreau dépité et remonté qui s’exprime sur la course de Doha. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est agacé par le comportement de ses coureurs.
Un manque de préparation
Les Français se sont fait piéger dans le désert du Qatar qui a annihilé de par le fait toutes leurs chances de titre mondial. Pourtant les dangers du vent et des bordures étaient connus de tous les observateurs et le sélectionneur avait particulièrement alerté les tricolores sur ce point. Alors qu’aucun d’entre eux n’était allé repérer la partie désertique du parcours, Bernard Bourreau, lui, avait fait le déplacement : »Je suis allé tout seul dans le désert pour reconnaître le haut du circuit. Samedi soir, lors du briefing, je leur ai montré une vidéo et je leur ai expliqué que ça pouvait exploser de partout à cet endroit avec du vent de côté ».
Pis encore, les coureurs n’ont pas pris au sérieux les recommandations de leur sélectionneur: « Ils ne parlaient que de l’ordre des poissons-pilotes (…) J’ai essayé de leur expliquer qu’on ne jouait pas à la Game Boy, mais je crois que certains se sont trop focalisés sur le sprint. Ils ont rêvé« .
La fin de l’histoire ?
Passablement éprouvé, Bernard Bourreau évoque sur le Dauphiné-Libéré son avenir : « je crois que ça va se terminer là. Quand j’étais tout seul dans le désert l’autre jour à réparer une crevaison par 40°, je me suis demandé ce que je foutais là. Je vais réfléchir, mais c’était sûrement mon dernier championnat du monde.«
Ses meilleurs résultats resteront donc ceux des championnats du monde de Ponferrada (Espagne) en 2014, avec la 6e place de Tony Gallopin sur la course en ligne, ainsi que la 3e place de Jérôme Coppel sur le contre la montre de Richmond en 2015
Peut-être et même sans doute n’avait-il pas totalement cerné la personnalités de ses clients…A Garat, peite bourreaugade de la banlieue d’Angoulême, village natal de Bernard, les commentaires vont bon train ( de bourreau) : « Garat ta place, etc.. ».Idem au C.A.Civray, club au sein duquel le Bernard écuma le Poitou : »Ce qui était Civray dans les années 70 ne l’est plus maintenant, etc… »..Plus haut, aux cycles de Poitiers où, amateur, Bernard sévit également, le président Charles Martel y va de sa réflexion : » Pourquoi avoir laissé contiuer Bouanisseul ! Il fallait l’arrêter ! Il l’a fait rentrer dans le top 50, c’est une honte !,etc… »…C’est vrai que ces français ont été aux abonnés absents…Consolation malgré tout dans cette course aux as, Bonnet présent ! Huitième !