Le mois de juillet s’annonce brûlant sur les routes de France. Le Tour de France 2025 promet un affrontement de haut vol entre les géants du peloton, mené par l’indomptable Tadej Pogacar, tenant du titre et grand favori pour une quatrième victoire finale. Tour d’horizon des forces en présence, des classements secondaires, des espoirs français, du parcours et de ce que réserve cette 112e édition.
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Tadej Pogacar part largement favori, mais le Tour n’est jamais joué d’avance. Le parcours offre de nombreuses possibilités de renversement. La tactique, les surprises, la météo, les chutes, les coups de panache pourraient rebattre les cartes. Rendez-vous ce samedi pour le départ d’une édition qui pourrait encore marquer l’histoire du cyclisme.
Tadej Pogacar, ultra-favori vers un quatrième sacre
À 26 ans, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates XRG) domine le cyclisme mondial comme rarement un coureur l’a fait avant lui. Vainqueur du Tour de France 2024 avec autorité — six victoires d’étape, dont les trois dernières, le Slovène aborde l’édition 2025 avec l’objectif d’un centième succès professionnel et un quatrième maillot jaune.
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Depuis son sacre, il a enchaîné les performances : champion du monde à Zurich (après un raid solitaire de 80 km), vainqueur du GP de Montréal, du Tour de Lombardie, du Strade Bianche, du Tour des Flandres, de Liège-Bastogne-Liège et du Critérium du Dauphiné. Sur ce dernier, il a écrasé la concurrence en haute montagne, malgré un chrono mitigé. Sa capacité à accélérer brutalement puis maintenir une allure élevée durant de très longues minutes met systématiquement ses rivaux dans le rouge.
Pogacar pourra compter sur un collectif solide, reconduit presque à l’identique. João Almeida et Adam Yates serviront de co-leaders potentiels. Jhonatan Narvaez remplace Juan Ayuso, tandis que Tim Wellens, Pavel Sivakov et Nils Politt veillent sur tous les terrains. L’équipe la plus riche du peloton vise clairement un doublé maillot jaune / maillot vert.
Vingegaard, Roglic, Evenepoel : les challengers à la peine ?
L’opposition s’organise, mais le déséquilibre reste marqué. Jonas Vingegaard (Team Visma Lease a Bike) rêve d’un troisième sacre, après ses victoires en 2022 et 2023. Mais sa chute survenue l’an passé sur le Tour du Pays Basque reste dans les esprits. Au départ de Lille avec 19 jours de course dans les jambes, le Danois de 28 ans a montré des signes encourageants et semble prêt à affronter Pogacar. Son équipe reste puissante : Wout van Aert, Matteo Jorgenson, Simon Yates, Sepp Kuss, Jan Tratnik… autant d’atouts pour orchestrer une stratégie d’usure ou de surnombre. Encore faut-il que la tactique suive, contrairement à ce qu’on a vu sur le dernier Dauphiné.
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Primoz Roglic (Red Bull- BORA -Hansgrohe), discret sur le Giro (abandon 16e étape alors qu’il était 10e du classement général), espère retrouver son meilleur niveau sur le Tour, lui qui n’a plus terminé l’épreuve depuis 2020 où il terminait 2e. Le coureur désormais âgé de 35 ans sera épaulé par Florian Lipowitz, révélation allemande (3e du Dauphiné), et une équipe soudée autour d’un objectif clair : battre Pogacar par la force collective.
Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) visera un podium et une victoire d’étape. Très solide dans sa préparation, le Belge de 25 ans pourra miser sur le contre-la-montre de Caen (5e étape) pour s’installer dans les premières places du classement général. Mais il devra résister aux assauts en haute montagne, terrain où il reste vulnérable.
Classement général : les autres outsiders à surveiller
Derrière le quatuor de tête, plusieurs outsiders tenteront leur chance à la faveur d’un scénario favorable : Enric Mas (Movistar) régulier, mais rarement tranchant. Felix Gall (Decathlon-AG2R La Mondiale) solide grimpeur, 4e du Tour de Suisse. Mattias Skjelmose (Lidl-Trek), le vainqueur de l’Amstel, récent vainqueur l’ Andorra MoraBanc Clàssica – sa seule course préparatoire, lui qui n’avait plus couru depuis Liège-Bastogne-Liège, Ben O’Connor (Team Jayco-AlUla) qui a du mal à convaincre sous ses nouvelles couleurs, Oscar Onley (Picnic-PostNL) excellent 3e du Tour de Suisse et vainqueur de la 5e étape face à Joao Almeida.
Maillot vert 2025 : une course plus ouverte que jamais
Avec peu d’arrivées pour les sprinteurs (3 à 4 étapes), le classement par points devrait se jouer entre puncheurs et sprinters résistants. Le tenant du titre, Biniam Girmay (Intermarché-Wanty), vise un doublé après ses trois victoires d’étape en 2024 (ses trois dernières victoires en carrière). Mais il devra affronter des clients sérieux à commencer par Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck) explosif, redoutable sur les arrivées en côte et qui a fait forte impression sur le dernier Critérium du Dauphiné. Ou encore Wout van Aert (Visma) : si ses responsabilités auprès de Vingegaard le lui permettent. Jasper Philipsen, Tim Merlier, Jordi Meeus visiblement en forme, Arnaud Démare qui visera un 98e succès, Tobias Lund Andresen, Jonathan Milan, Dylan Groenewegen, Arnaud De Lie, ou encore Emilien Jeannière : tous chercheront une première victoire dès Lille, où le vainqueur de la 1re étape endossera le maillot jaune.
Et si Pogacar visait lui aussi le maillot vert ? Avec six victoires d’étape en 2024, il avait terminé proche de Girmay. S’il continue de jouer les sprints intermédiaires, l’idée n’est pas farfelue.
Maillot à pois : une lutte plus incertaine
La bataille pour le maillot de meilleur grimpeur s’annonce plus ouverte. Avec de gros points en jeu à partir de la 10e étape (jusqu’à 40 points par col), les baroudeurs auront leur carte à jouer en l’absence notamment de Richard Carapaz, lauréat en 2024, forfait pour maladie. Parmi les prétendants : Tobias Johannessen (Uno-X Mobility), Julian Alaphilippe (Tudor Pro Cycling Team), Lenny Martinez (Bahrain Victorious) vainqueur d’étape au plateau du Mont Cenis lors du dernier Dauphiné, Emanuel Buchmann (Cofidis), Einer Rubio (Movistar) 8e du dernier Giro ou encore Lennert Van Eetvelt (Lotto)
Des leaders du classement général comme Roglic, Evenepoel ou Skjelmose pourraient aussi viser ce maillot s’ils sortent du podium rapidement. Pogacar et Vingegaard restent des candidats naturels à la tenue disctinctive.
Tour de France 2025 : que peuvent espérer les Français ?
Quarante ans après Bernard Hinault, un Français peut-il enfin renouer avec le maillot jaune ? Sauf cataclysme, non. Le niveau du trio Pogacar-Vingegaard-Evenepoel semble inaccessible. Toutefois, plusieurs Français viseront un top 10 : Guillaume Martin-Guyonnet (Groupama-FDJ) : 8e en 2021, 13e en 2024, expérimenté. Lenny Martinez (Bahrain Victorious) : 21 ans, en grande forme après trois victoires sur des courses WorldTour cette année. Kévin Vauquelin (Arkéa-B&B Hotels) : 2e du Tour de Suisse, excellent puncheur, sera sans doute le meilleur représentant tricolore, compte tenu de ses qualités sur tous les terrains.
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Mais beaucoup pourraient privilégier une victoire d’étape à un classement général. Julian Alaphilippe à la recherche d’un 7e succès d’étape, peut viser des étapes punchy ou de montagne. Clément Champoussin (XDS Astana), Romain Grégoire, Valentin Madouas (Groupama-FDJ), Benjamin Thomas (Cofidis), Louis Barré (Intermarché Wanty) mériterait de remporter un premier succès professionnel, Paul Lapeira (Decathlon-AG2R) l’ancien champion de France, l’excellent Anthony Turgis (TotalEnergies), Aurélien et Valentin Paret-Peintre, Mathieu Burgaudeau ou encore Jordan Jegat.
Chez les sprinteurs, Arnaud Démare, Bryan Coquard, Émilien Jeannière, Hugo Page voudront aussi tirer leur épingle du jeu. Un succès semble difficile mais pas impossible.
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