Gullegem a osé : quand le cyclocross flamand rêvait de Pogacar

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Gullegem a osé quand le cyclocross rêvait de Pogacar
Images : @UAE_TeamEmirates

Privée de ses trois monstres sacrés, l’organisation du Superprestige de Gullegem a imaginé l’impensable : attirer Tadej Pogacar dans la boue flamande. Une idée séduisante, mais irréalisable en cette période de préparation hivernale. Récit d’une invitation qui en dit long sur l’attractivité du cyclocross et la starisation planétaire du double champion du monde sur route.

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Le paysage du cyclocross hivernal vient de vivre un scénario inédit. Alors que les traditionnelles têtes d’affiche – Mathieu van der Poel, Wout van Aert et Thibau Nys – ont fait défaut pour la manche du Superprestige de Gullegem, prévue le 3 janvier 2026, les organisateurs ont choisi de viser très haut. Très haut, même.

Selon les révélations du média belge Sporza, l’équipe de Stijn Tant, organisateur de l’épreuve, a contacté le manager de Tadej Pogacar, Alex Carera, pour lui proposer une invitation surprise. Objectif : faire venir la superstar slovène dans les sous-bois de Flandre-Occidentale.

Une logique qui semblait tenir la route

À première vue, la manœuvre n’avait rien d’absurde. Pogacar possède un passé en cyclocross. Champion de Slovénie espoirs en 2018, il a également aligné quelques courses nationales en 2021 et 2022. Une carte de visite modeste, mais suffisante pour crédibiliser l’idée.

« Nous cherchions une figure emblématique alternative, un coureur d’exception. Cette description colle parfaitement à Tadej Pogacar » a confié Stijn Tant à Sporza. Un budget spécifique avait même été provisionné pour couvrir le cachet présumé du quadruple vainqueur du Tour de France.

Le calendrier, premier adversaire

Malgré l’audace de la démarche, la réalité du calendrier a rapidement rattrapé le rêve. Pogacar sera, à cette période, en stage d’entraînement avec l’UAE Team Emirates XRG. La préparation de sa saison sur route – des Strade Bianche à un éventuel cinquième Tour de France – ne souffre aucun écart.

« Nous avons essuyé un refus, car il sera en stage à ce moment-là. Les discussions n’ont même pas pu aborder les détails financiers » a précisé l’organisateur. Une fin prévisible, mais qui n’enlève rien au symbole.

Ce que cette tentative révèle

Cette invitation inattendue met en lumière plusieurs dynamiques contemporaines. D’abord, l’attractivité renouvelée du cyclocross, capable de rêver d’attirer la plus grande star du cyclisme mondial. Ensuite, la portée médiatique d’un tel coup : même refusée, la nouvelle a fait le tour des rédactions spécialisées.

Enfin, elle rappelle à quel point l’agenda des leaders du WorldTour est verrouillé. Entre stages en altitude, reprise programmée et objectifs ciblés, la marge de manœuvre pour des escapades hors route est quasi nulle.

Et après ?

Si l’édition 2026 n’aura pas lieu avec Pogacar, l’organisation garde espoir. « Les contacts sont établis, nous retenterons peut-être l’année prochaine » glisse Stijn Tant, l’œil malicieux. En attendant, Gullegem devra se contenter d’un plateau certes privé de ses géants, mais sans doute animé par l’énergie des espoirs et des réguliers de la discipline.

Une certitude demeure : dans l’esprit des organisateurs de cyclocross, la frontière entre route et labourés est plus poreuse que jamais. Et qui sait, un jour, peut-être, verra-t-on le maillot arc-en-ciel s’enliser dans la boue flamande.

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