Alors que la première arrivée au sommet n’avait livré que peu d’enseignement, il en fut différemment hier. Au terme d’une étape spectaculaire, plusieurs des favoris au podium doivent d’ores et déjà revoir leurs ambitions à la baisse. Entre chute et défaillances, certains n’ont pas été épargnés. Revue de détail.
Une moto fossoyeuse des espoirs britanniques
Geraint Thomas : Ce n’est sans doute pas encore cette fois-ci que le récent vainqueur du Tour des Alpes va dissiper les doutes quant à ses capacités sur trois semaines. Et, malheureusement pour lui, c’est la moto d’un carabineri qui l’empêche cette fois de faire ses preuves. Désormais à 5’14 au général, on le voit en effet mal accrocher autre chose qu’un top 10. Cruel pour celui qui faisait partie des principaux favoris des bookmakers.
Adam Yates : le jeune coureur anglais a perdu 4’39 hier. 23e de l’étape, il a fait une belle ascension du Blockhaus, compte tenu des circonstances. S’il n’a subi aucune blessure sérieuse et que le moral n’est pas trop touché, son talent peut encore lui permettre de jouer un rôle au classement général. La chute d’hier n’en n’est que plus frustrante. Ironie de l’histoire, il doit ses malheurs actuels à la même cause qu’il l’avait fait remporter la Clasica San Sebastian en 2015. A l’époque, Greg Van Avermaet avait été renversé par une moto alors qu’il volait vers la victoire, favorisant la victoire de la pépite d’Orica…
Mikel Landa : décidément, depuis son Giro exceptionnel en 2015, le Basque enchaîne les désillusions. Entre abandons et contreperformances, le voilà une nouvelle fois qui doit dire adieu à ses ambitions de podium. Avec près d’une demie heure de perdue hier, le coleader de la Sky doit simplement espérer pouvoir repartir demain. Il sera temps, alors, de lutter pour les victoires d’étapes.
Des défaillances chez certains favoris
Vincenzo Nibali : 5e de l’étape, à 1’ de Nairo Quintana, le Sicilien est certes toujours dans le coup pour la gagne. On ne peut balayer d’un revers de main, à deux semaines de Milan, le formidable renversement qu’il nous a offert l’an passé. N’empêche, les signaux envoyés hier n’ont de cesse que d’être préoccupants. Nettement lâché par Quintana puis Pinot, Nibali a également fini derrière un coureur comme Dumoulin. Les jours à venir nous dirons s’il s’agissait d’une journée sans ou d’une tendance plus lourde.
Steven Kruijswijk : coureur le plus fort lors du Tour d’Italie 2016, le Néerlandais semble moins bien cette année. Sa 12e place, à 2’43 du Colombien, en atteste. Le secret espoir de remporter le 100e Giro semble déjà bien compromis. Et il lui faudra retrouver un peu de sa superbe pour accrocher le podium.
Bob Jungels : le maillot rose n’est pas le meilleur grimpeur du plateau, c’est certain. Le voir terminer 15e à 3’30 du vainqueur n’en reste pas moins une surprise. Un tel débours dès la première véritable étape de montagne donne un coup de canif à son objectif de faire aussi bien que l’an passé (6e). Ses grands talents de rouleur vont lui permettre, dès demain, de regagner du terrain. Mais le top 5 ne sera atteint que si le Luxembourgeois de la Quick-Step parvient à mieux limiter la casse dans les Dolomites.
Tejay Van Garderen : Est-ce une surprise ? Alors qu’on s’interrogeait sur les attentes à placer dans le coureur américain sur ce Giro, celui-ci nous a offert une réponse fracassante dès la première étape de montagne. 17e à 3’46 hier, même ses talents de rouleurs ne seront pas suffisants pour se positionner dans la course au podium. Les sensations transmises hier par le leader de la BMC ont malheureusement trop cette sensation de « déjà vu » pour qu’on s’y trompe…
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