Dans une édition des championnats du monde extrêmement usante et disputée sous des conditions météo très difficiles, Mads Pedersen (Danemark) a réalisé une grosse sensation. Après 261 kilomètres dans le Yorkshire, le coureur de 23 ans a eu raison de Matteo Trentin (Italie) au sprint tandis que Stefan Küng (Suisse) s’est emparé de la troisième place. Les principaux favoris n’ont pas été en mesure de lutter pour le titre suprême.
Quel dénouement ! Ce championnat du monde s’est achevé par un résultat des plus étonnants. Pas franchement cité parmi les favoris ni même les principaux outsiders, Mads Pedersen est allé décrocher le maillot arc-en-ciel au terme d’une très grande course de sa part. A 23 ans, c’est la consécration pour le Danois, qui s’attendait certainement pas à évoluer à un tel niveau avant de prendre le départ. Jusqu’ici, son principal coup d’éclat avait été une deuxième place sur le Tour des Flandres 2018.
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— País do Ciclismo (@DoCiclismo) September 29, 2019
Un scénario étonnant
Dès que le départ a été donné, les coureurs savaient que la journée allait être très difficile. Et ça s’est confirmé, du début à la fin, ils ont dû faire face à la pluie battante du Yorkshire. Parmi les premiers attaquants, Primoz Roglic, Nairo Quintana, Richard Carapaz ont fait partie d’une échappée d’une dizaine d’éléments. Cette offensive ne prendra jamais beaucoup d’avance par rapport au peloton. Ça ne dépassera pas les quatre minutes. Ils se feront même rattraper au moment d’aborder le circuit final et abandonneront dans la foulée comme beaucoup d’autres. Sur la ligne d’arrivée, seulement 46 coureurs ont été classés, ce qui témoigne de la difficulté de l’épreuve.
Il fallait être donc sacrément fort pour espérer quoi que ce soit, et c’était le cas de Mads Pedersen. Quand il attaque à environ 50 kilomètres du terme, impossible d’imaginer à ce moment qu’il va rester à l’avant jusqu’à la fin de ce championnat du monde. Rejoignant Stefan Küng (Suisse), ils vont bien se relayer et mener un bon rythme. D’ailleurs, il n’y aura que quelques coureurs qui arriveront à les rejoindre par la suite. D’abord, Gianni Moscon (Italie) et Mike Teunissen (Pays-Bas) feront la jonction avant que ça soit le cas pour Mathieu van der Poel (Pays-Bas) et Matteo Trentin (Italie). Ces deux coureurs faisant partie des prétendants au titre se sont dégagés du reste du peloton à un peu moins de 35 kilomètres de l’arrivée.
Supérieurs par rapport aux autres rivaux tels que Peter Sagan (Slovaquie), Greg Van Avermaet (Belgique) et Julian Alaphilippe (France), ils vont réussir à creuser progressivement un certain écart. De 25 secondes, cela va passer à 50 secondes puis excédé la minute. C’était alors certain que le titre allait leur revenir alors que Moscon, Pedersen et Küng les accompagnaient encore. Mais cette fin de championnat du monde allait encore réserver des surprises. D’un seul coup, à douze kilomètres du terme, Mathieu van der Poel a cédé complètement. Matteo Trentin s’est retrouvé alors dans la peau de favori. Mais ce dernier va tomber sur un os dans le sprint en la personne de Pedersen. A la surprise générale, le Danois a battu dans les derniers mètres l’ancien champion d’Europe, qui a sans doute manqué une occasion en or. Dans le reste du classement, Sagan a fini cinquième, Van Avermaet a pris la huitième place. Côté français, le meilleur restera Tony Gallopin (22e) qui a terminé devant Julian Alaphilippe (28e).