Dans cette semaine qui nous permet de revenir sur les dernières éditions de Paris-Roubaix, c’est l’occasion de se remémorer l’avant-dernière, celle remportée par un certain Peter Sagan. Si jusque-là, l’Enfer du Nord s’était toujours refusé à lui, celui qui portait alors le maillot de champion du monde allait renverser la tendance.
Peter Sagan à la conquête de Paris-Roubaix
Le 8 avril 2018. Si cette date ne vous dit rien au premier abord, elle parlera immédiatement à Peter Sagan. C’est ce jour là que le Slovaque a réussi à dompter Paris-Roubaix pour la première fois de sa carrière. S’il avait déjà remporté le Tour des Flandres deux ans auparavant, l’Enfer du Nord ne lui avait encore jamais réussi à tel point de l’emporter. C’est à sa septième participation que le coureur de BORA-hansgrohe sera donc parvenu à trouver l’ouverture. Ce fut loin d’être une ballade de santé pour y arriver même si c’était du grand Sagan sur les pavés du nord.
Un Paris-Roubaix rêvé pour le Slovaque
Dans cette édition, l’échappée aura particulièrement pesé sur le déroulement de l’épreuve. Et pour cause, dans celle-ci, il y avait notamment Silvan Dillier qui va finir deuxième au final et passé loin même de la victoire. Avant les premiers secteurs pavés, les hommes de tête disposeront effectivement d’une avance importante sur le peloton. Mais à ce moment, loin d’imaginer, qu’ils vont tenir tête aux cadors restés pour l’instant au chaud. D’ailleurs, les favoris ne vont pas bouger durant de nombreux kilomètres malgré la succession des secteurs.
C’est seulement dans la Trouée d’Arenberg qu’on assiste véritablement aux premières accélérations. Mike Teunissen ainsi que Philippe Gilbert ont tenté de s’échapper, mais ils seront repris quelques kilomètres plus loin. Quelques contres par la suite notamment de la part de Zdenek Stybar et Greg Van Avaermaet vont suivre mais sans plus de réussite. Mais à 55 kilomètres de l’arrivée, contrairement à ses adversaires, Peter Sagan va parvenir à s’extirper en solitaire de ce groupe. Un tournant assurément en sachant l’issue.
Un deuxième Monument pour Peter Sagan
Dès lors, Sagan qui s’est débarrassé de ses principaux rivaux va revenir assez vite sur ce qui reste de l’échappée. Silvan Dillier, Jelle Wallays et Sven Erik Bystrom les derniers rescapés vont alors tenter de s’accrocher au Slovaque dans les différents secteurs pavés tout en le relayant dans les portions bitumées. Mais le rythme va s’avérer trop soutenu pour Bystrom puis quelques kilomètres plus loin pour Wallays, qui craque à son tour. Par contre, Dillier va résister sans jamais se faire décrocher.
Comptant encore environ une minute et trente secondes d’avance dans les derniers kilomètres, c’était acté que la victoire allait se jouer entre Peter Sagan un des principaux favoris et le surprenant suisse Silvan Dillier. Collaborant tous les deux à la perfection, la phase d’observation a eu lieu comme prévu sur le Vélodrome de Roubaix. Même si Silvan Dillier a parfaitement joué le coup jusqu’au bout, Peter Sagan a profité du sprint pour faire la différence. Et (enfin) faire son apparition dans le palmarès de la reine des classiques.
Sagan vainqueur de son premier Paris-Roubaix en 2018. Le titre est tout à fait exact, car il en a gagné plusieurs autres, avec des petits coureurs en plomb ou à la game-boy, ou peut-être même un Paris-Roubaix virtuel… Car ce champion aime les paris, et des Paris-Roubaix il en a fait, y compris dans sa tête… En 2020, ça va pas se faire, ça va pas le faire, mais il a peut-être rêvé à 2018, rêvé d’en faire autant… car 2018 fut bien sa première… et à ce jour sa dernière victoire sur route en enfer !