Elie Gesbert : « Renfiler un dossard avant la fin de l’année »

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Elie Gesbert compte recourir en 2020
Elie Gesbert a été victime d'une fracture de la rotule gauche à l'occasion de la 3e manche du Challenge de Majorque. Photo : Arkéa-Samsic

Membre du Team Arkéa-Samsic, Elie Gesbert est un jeune coureur de 24 ans qui possède déjà quelques références au niveau international. Participant aux trois derniers Tour de France, il a connu un terrible coup du sort en se fracturant la rotule au Challenge de Majorque le 1er février dernier. Depuis, le Français essaie de s’en remettre en se fixant comme objectif de revenir à la compétition cette année.

Elie Gesbert : « On en avait déjà parlé pour prolonger »

TodayCycling : C’est officiel depuis hier. Votre contrat avec le Team Arkéa-Samsic est prolongé jusqu’en 2022. C’était une volonté de votre part de vous inscrire dans la continuité ? 

Élie Gesbert : Il n’y avait pas de raison de partir. Ça se passe bien. J’ai fait une belle saison l’an dernier. Dans ce registre là, il me restait une année de contrat, mais on en avait déjà parlé pour prolonger.

Vous vous sentez très bien dans l’équipe. Tout était réuni pour rester dans la même équipe…

On a une belle équipe et un bon programme de courses aussi. Il y a tout qui va bien. L’équipe grandit petit à petit, ça donne envie de voir ce que cela va donner et jusqu’où ça va aller.

Depuis votre arrivée en août 2016, vous ressentez cette progression. Sur quels aspects vous le remarquez ?

On se perfectionne sur le recrutement des coureurs de plus gros calibre (Nairo Quintana). Mais ça passe aussi par se professionnaliser à travers le matériel, par le fait de ne laisser aucun détail au hasard.

Bien que vous évoluez en ProTeam (2e divison), est-ce que vous constatez un rapprochement par rapport aux meilleures équipes du World Tour ?

Oui, carrément. C’est le but de l’équipe donc on essaie de s’en rapprocher le plus possible. C’est des petits gains marginaux, mais c’est là qu’on voit l’élite vraiment.

« J’aimerais bien faire du home trainer d’ici deux semaines »

Personnellement, depuis votre chute intervenue au Challenge de Majorque, au début du mois de février, comment ça se passe ?

Une fracture (de la rotule), c’est jamais simple. J’aurais aimé que ça se passe dans d’autres conditions. Parce qu’on me dit : « Au vu des conditions actuelles, tu n’as rien loupé ». Mais j’aurais préféré ne rien me fracturer. Je n’ai pas de centre de rééducation, du coup ça avance beaucoup moins vite pour retrouver l’amplitude de mon genou, pour re-muscler. C’est un peu compliqué, j’arrive à m’en sortir. Je fais de la kiné quand même. Mais il y a un mois déjà, j’aurais dû aller en centre de rééducation. Cela va retarder sans doute un peu mon retour.

Est-ce que justement le confinement complique les choses pour récupérer de sa blessure ?

Ça me bloque forcément. J’aurais pu commencer la piscine mais là c’est fermé o. Ou aller faire de la musculation mais c’est pareil.

Avez-vous une idée pour la reprise sur un vélo ?

Vu l’amplitude que je prends au niveau du genou, j’aimerais bien faire du home trainer d’ici deux semaines. Ce serait cool. Et avant de vraiment taper dedans, il va falloir encore attendre.

« Pousser la saison de deux, trois semaines »

Pour la compétition, est-ce envisageable de vous retrouver en fin d’année ou c’est trop prématuré ?

Mon objectif c’est de renfiler un dossard avant la fin de l’année, d’être performant et de retrouver le niveau.

En parlant de la compétition, que pensez-vous de ce nouveau calendrier avec le Tour de France (29 août – 20 septembre), du Giro possiblement en octobre et des coures d’un jour aussi intercalées ?

Il n’y pas de bonne solution. On aurait tous aimé avoir une saison normale. Mais c’est déjà une bonne chose que le Tour de France ait lieu, et c’est important pour la survie de pas mal d’équipes. Il y aussi des coureurs qui veulent s’exprimer, qui sont en fin de contrat. C’est bien pour eux, pour se montrer d’ici la fin de saison. Il ne faut pas aller non plus dans le démesure jusqu’au mois de décembre. Il ne faut pas oublier ensuite que la saison reprendra normalement, enfin j’espère.

Vous n’êtes pas favorable à ce que l’on prolonge trop cette saison ?

Il est possible de pousser la saison de deux, trois semaines par rapport à d’habitude. Après, la saison suivante reprend vite (en janvier en Australie ou au Gabon pour certains). Il en faut un peu pour tout le monde. Je pense surtout aux coureurs qui risquent d’être en fin de contrat, qui vont vouloir prouver qu’ils ont toujours leur place.

De votre côté, avoir prolongé, c’est aussi avoir l’esprit plus serein.

J’aurais été là en fin de contrat, avec la blessure que j’ai, c’est sûr que je me précipiterai peut-être, ce n’est pas forcément une bonne chose. On fait tout à l’envers quand c’est comme ça. Là, ça m’apporte un peu de confort. Je sais que j’ai le temps de revenir et l’équipe me fait confiance, elle sera là pour me soutenir.

« Un Tour d’Espagne, ça m’intéresserait beaucoup »

Est-ce que vous ciblez une course en particulier pour revenir ?

Non, c’est surtout le fait de renfiler un dossard et retrouver un niveau acceptable. Je peux pas me projeter sur une course. A la reprise, je vais courir là où il y aura de la place. Il ne faut pas oublier ceux dans l’équipe qui ont plus un statut de leader. Mois je serai plus dans une optique de retrouver la condition. Je ne dois pas me fixer un objectif précis pour l’instant.

Et pour voir plus loin, en 2021, qu’est-ce qui vous ferait envie ?

Un Tour d’Espagne, ça m’intéresserait beaucoup. Je voudrais vraiment y aller un jour. Et après les belles courses d’un jour, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, que j’aime bien.

Qu’est-ce qui vous intéresse particulièrement dans la Vuelta ?

Il y a énormément d’échappés qui vont au bout. Il y a un peu plus de course, de guerre que sur le Tour où c’est un peu plus cadenassé, un peu plus fermé.

A propos de la Vuelta cette année, le mois de novembre est évoqué. C’est un bel objectif à atteindre. 

Là, ce serait énorme pour moi de faire un Grand Tour cette année. Je pense que dans un premier temps, je dois revenir à la compétition, que je prouve que je reviens à un bon niveau. Et si c’est le cas, avant le mois d’octobre, ce serait beau.

Pour finir, à propos de cette période très particulière, comment la vivez-vous ? Peut-on comparer ça à une coupure hivernale ? 

On voit bien qu’on ne peut pas se relâcher comme une coupure hivernale, car il faut garder une certaine condition physique. Mais là c’est mieux car on connaît les dates de reprise. Ça permet de se projeter. Y en a qui ont besoin de compétition pour garder le niveau, se tester, d’autres qui en ont pas du tout besoin. On le voit à travers Zwift avec toutes ces courses, se prouver qu’ils vont bien.

Si c’était possible, vous auriez participer à des courses connectées ?

J’en aurais fait un petit peu, mais pas tout le temps. Il faut pas tomber dans l’excès non plus. C’est comme la fin de de saison, il faut pas faire quelque chose de démesuré.

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