Après cinq étapes, quatre équipes ont déjà goûté à la victoire. Parmi elles, aucune des formations continentales professionnelles bénéficiaires d’une invitation. Si Bardiani a beaucoup fait parler d’elle avant l’épreuve, depuis le départ de Sardaigne, ce sont principalement les Russes de Gazprom-Rusvelo qui se sont illustrés. A chaque étape, son échappée. Et à chaque échappée, son coureur Gazprom.
Une échappée = un coureur Gazprom-Rusvelo
Conscients qu’il leur est impossible d’aller chercher les meilleurs sprinteurs ou les meilleurs grimpeurs à la pédale, les Russes ont fait le choix d’avoir systématiquement un homme à l’avant. Même lorsque l’échappée est vouée à l’échec, comme ce fut le cas hier. Cette stratégie répond trois objectifs. Le premier, c’est évidemment de gagner. Le deuxième, c’est de faire plaisir au sponsor et d’exposer la marque aux yeux des téléspectateurs. Enfin, il s’agit aussi de faire taire les critiques qui se sont abattues sur l’équipe à l’annonce de son invitation. Venues essentiellement d’Italie, ces critiques ont été assez mal vécues par le groupe. Alexei Markov leur a martelé : plus les coureurs afficheront leur présence et prouveront qu’ils pèsent sur la course, et plus ils légitimeront leur présence sur les routes italiennes.
Des résultats en berne pour le moment…
Pavel Brutt (échappé lors des étapes 1 et 4), Evgueni Shalunov (étapes 2 et 5) et Ivan Rovny (étape 3) sont les trois coureurs de la formation Gazprom les plus en vue depuis vendredi dernier. Mais les résultats peinent à suivre pour le moment. La seule échappée victorieuse fut celle que Jan Polanc a menée à bien au sommet de l’Etna. Il était accompagné de Shalunov la majeure partie de la journée, mais celui-ci n’a pas le talent de grimpeur du Slovène et il a rendu les armes bien avant l’arrivée.
Le meilleur résultat de l’équipe a finalement été obtenu par le jeune Tsatevich, qui a terminé 12e hier. Le meilleur classement de chaque étape (18e, 24e, 43e, et 65e) prouve que les hommes d’Alexei Markov manquent cruellement d’un sprinteur ou d’un grimpeur capable de faire des places « facilement ». Restent les échappées et les contre-la-montre. Le rouleur Alexander Foliforov se verrait d’ailleurs bien refaire le coup de l’année dernière, quand il s’était imposé magistralement à Alpe de Siusi…
Vidéo : 15e étape du Giro 2016 – Victoire d’Alexander Foliforov
A la surprise général, le contre-la-montre en côte prévu ce jour-là n’allait pas revenir à l’un des favoris pour le Giro, mais au méconnu rouleur russe Alexander Foliforov…
