A Turin, lieu d’arrivée de la 21ème étape du Tour d’Italie 2016, Giacomo Nizzolo a un temps réalisé son rêve, enfin : remporter une étape du Giro. Malheureusement pour l’Italien, la joie a été de courte durée car les commissaires ont jugé son sprint irrégulier et l’ont déclassé. Malgré tout, le sprinteur de la formation Trek-Segafredo a remporté pour la deuxième année consécutive le classement par points sans aucune victoire d’étape.
Depuis ses débuts sur le Tour d’Italie en 2012, Giacomo Nizzolo n’a qu’une idée en tête : remporter une étape. A seulement 23 ans et pour son premier Grand Tour, le coureur italien montre de réelles capacités et laisse entrevoir un avenir radieux alors qu’il joue des coudes avec les plus grands sprinteurs à l’image de Mark Cavendish. L’année d’après, il remet ça sans pour autant s’imposer mais en signant une deuxième place.
En 2014, Nizzolo s’est heurté à un os en la personne de Nacer Bouhanni. Le coureur français a systématiquement battu le pensionnaire de l’équipe Trek Factory Racing (désormais Trek-Sagafredo) qui a signé quatre places de deuxième. Au départ de la dernière étape, les sprinteurs sont peu nombreux et beaucoup donnent l’Italien vainqueur à Trieste. Encore une fois, il se fait battre par plus rapide que lui. Et ce n’est pas Bouhanni, mais Luka Mezgec, discret depuis le début de ce Giro 2014, qui tire le gros lot et conclut en beauté privant Nizzolo d’une victoire quasi certaine.
Les années se suivent et se ressemblent car en 2015, le coureur originaire de Milan est une nouvelle fois incapable de conclure. Deux fois deuxième, deux fois derrière son compatriote Sacha Modolo. Quand bien même, Nizzolo est récompensé par sa régularité qui lui fait remporter le classement par points. En 2016, les sprinteurs étaient nombreux en début de course et, souvent esseulé, le sprinteur de la formation Trek-Segafredo a tenté de se mesurer aux colosses allemands Marcel Kittel et André Greipel avec plus au moins de réussite. Sur cette édition, la victoire lui a tendu les bras à deux reprises.
A Cassano d’Adda, où il était un des grands favoris du jour, son équipe, peu fringante, n’a pu revenir sur un Roger Kluge gonflé à bloc sorti à quelques hectomètres de l’arrivée. Deuxième. « Qu’est-ce que je peux faire de plus ? Nous ne pouvons pas faire plus que ce que nous faisons. Le Karma est contre moi, je ne sais pas ce que j’ai fait pour avoir ça mais il y a des choses pires dans la vie », avait-il alors déclaré. Lors de la dernière journée, Nizzolo réalise son rêve et remporte l’étape. Une consécration pour l’Italien qui, enfin, peut savourer. Mais très vite, il est déclassé à cause d’un sprint jugé irrégulier et est relégué à la 12ème place. « Le jury a décidé de ne pas me donner la victoire, mais je vais rentrer à la maison en sachant que j’étais le plus rapide. »
Que manque-t-il à Giacomo Nizzolo pour devenir un redoutable chasseur d’étapes sur le Giro ? Probablement une équipe entièrement dévouée à sa cause. Cette année, l’Italien a dû compter sur l’appui de quelques coureurs qui ont vite montré leurs limites. Fabian Cancellara a abandonné, Boy Van Poppel est arrivé hors-délais lors de la 8ème étape et Eugenio Alafaci ainsi que Marco Coledan manquent de caisse pour réguler la chasse. Quelques équipiers supplémentaires, quelques bons rouleurs et Nizzolo pourrait vite décrocher plusieurs victoires d’étapes. Encore faut-il croire en lui…