Greg Lemond (63 ans), icône du cyclisme, conserve un lien fort avec le Tour de France. Malgré les années qui passent, l’Américain, vainqueur à trois reprises de la Grande Boucle, rêve encore régulièrement de retrouver les routes de cette course mythique. Son amour pour le cyclisme, né d’une simple envie de se mettre en forme pour le ski, s’est transformé en une passion dévorante.
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Greg Lemond, légende du cyclisme et premier Américain vainqueur du Tour de France, a marqué l’histoire avec des exploits inoubliables. Sa victoire en 1989, arrachée à Laurent Fignon pour huit secondes, reste l’une des plus grandes de ce sport. À 63 ans, celui qui a révolutionné le cyclisme vient de recevoir le prix de la réussite de toute une vie de Cycling Weekly.
Des débuts prometteurs
Originaire du Nevada, Lemond découvre le vélo à 14 ans, pour « se mettre en forme pour le ski« . Dès sa première course, il impressionne, mais sa tenue – un maillot jaune – provoque des moqueries. « Un ami m’a dit : ‘Tu ne portes pas le maillot jaune !’ Je ne savais même pas ce qu’était le Tour de France » raconte-t-il. Dès ses débuts, Lemond domine : 11 victoires consécutives chez les juniors. En 1981, il devient professionnel chez Renault-Elf-Gitane et, en 1983, il décroche le titre mondial, une première pour un Américain. Mais son ambition reste claire : gagner le Tour.
Les sommets et les défis
En 1986, il remporte son premier Tour après une rivalité intense avec Bernard Hinault, marquant l’histoire comme le premier non-Européen à porter le maillot jaune. Mais sa carrière bascule en 1987, lorsqu’un accident de chasse le laisse entre la vie et la mort. Contre toute attente, il revient en 1989 et réalise l’un des plus grands exploits sportifs en remportant un Tour haletant grâce à des innovations techniques qui ont façonné le cyclisme moderne. L’Américain remportera à nouveau la Grande Boucle en 1990.
Une passion intacte
Malgré les blessures et l’ère du dopage, Lemond reste fidèle à ses convictions. « Je n’ai jamais pris de raccourcis« , insiste-t-il, dénonçant sans relâche les pratiques qui ont terni ce sport. Aujourd’hui, il garde une relation complexe avec le cyclisme : « J’ai une relation d’amour-haine, mais rien n’est plus excitant que le Tour. » Lemond, pionnier et visionnaire, a redéfini ce sport, laissant un héritage indélébile.
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Américain et vainqueur du Tour 86, Lemond est surtout le coureur symbolique d’un changement d’époque dans le cyclisme, celle de l’arrivée des coureurs extérieurs à l’Europe, l’arrivée également d’hommes d’affaires, comme B. Tapie. Mondialisation, Amérique porte-drapeau du capitalisme ou argent qui contribuèrent néanmoins, dans ces premiers temps, à l’évolution des matériels et des salaires… Lemond était équipier d’Hinault en 86, et il était convenu avec Tapie que Lemond devait gagner ce Tour 86, après l’avoir plus ou moins fait gagner à Hinault l’année précédente… Car en 85, Lemond était aussi fort qu’Hinault, et même peut-être un petit peu plus… Et cela ne donna pas forcément une intense rivalité entre les deux hommes en 86, mais un bien curieux Tour de France ou Hinault, pris par son engagement de départ mais espérant secrètement une défaillance de l’américain, fit tout pour pousser Lemond dans ses retranchements. Et dans les massifs des Pyrénées et des Alpes, mettant la pression sur son équipier pressenti pour la victoire finale, le breton se lança dans des attaques de loin et des échappées assez inhabituelles de la part d’Hinault dans le Tour de France…