
Le coureur cycliste Ion Izagirre, figure majeure du peloton et double vainqueur d’étape sur le Tour de France, a officialisé la fin de sa carrière pour décembre 2026. À 36 ans, le puncheur de Cofidis s’offre une 17e et dernière saison pour clore une trajectoire exemplaire, marquée par la régularité, le prestige et le respect. Retour sur le parcours d’un champion discret mais terriblement efficace.
La décision qui marque une fin d’ère
Le chrono est lancé. Ion Izagirre a décidé de raccrocher définitivement le vélo à l’issue de la saison 2026. Une annonce officielle qui met un terme à des semaines de spéculations. Un contrat sur mesure pour une retraite programmée. « C’est un choix mûri, personnel. Je veux finir en accord avec moi-même et donner le maximum lors de cette dernière boucle » a-t-il confié. À 37 ans en février prochain, il entamera son ultime tour de piste, avec la sérénité du devoir accompli.
Pourquoi son palmarès le classe parmi les grands du XXIe siècle ?
Son bilan est celui d’un coureur complet, à l’aise sur tous les terrains. Loin du tumulte médiatique, Izagirre a bâti une carrière en or massif.
Le roi des étapes de Grands Tours : Il entre dans le cercle très fermé des coureurs ayant gagné une étape sur les trois Grands Tours. Victoire au Giro en 2012, sur le Tour de France en 2016 avec Movistar, et sur la Vuelta en 2020. Un hat-trick de prestige.
La consécration ultime sur la Grande Boucle : En 2023, sous les couleurs de Cofidis, il a récidivé sur le Tour, offrant à son équipe une victoire retentissante et scellant son statut de champion intemporel.
Un patron des courses par étapes : Il n’a pas attendu les Grands Tours pour gagner. Son triomphe absolu ? La conquête du Tour du Pays Basque en 2019, un sommet émotionnel pour un enfant du pays. Le Tour de Pologne 2015 complète ce tableau d’un spécialiste redoutable des courses d’une semaine.
Le parcours d’un globe-trotter fidèle à ses racines
Sa carrière est une carte du monde cycliste. Elle a commencé en 2010 sous le maillot basque d’Orbea, avant l’aventure Euskaltel-Euskadi. Puis, ce furent les grands opérateurs : Movistar, Astana, Bahrain-Merida. À chaque étape, il a endossé différents rôles : espoir, équipier de luxe, leader. « Chaque maillot m’a appris quelque chose. Chez Movistar aux côtés de Valverde, chez Astana avec Nibali… C’était une école permanente » analyse-t-il.
Son arrivée chez Cofidis en 2022 a marqué un nouveau chapitre : celui du capitaine de route, du mentor. Même sans victoire, sa quatrième place sur le Tour de Lombardie 2024 a prouvé qu’il restait un compétiteur de premier plan.
Que va-t-il apporter à Cofidis pour ses deux dernières années ?
Sa mission est claire : transmettre et performer.
Un leader d’expérience : Il sera le pilier stratégique pour les jeunes coureurs de l’équipe dans les courses par étapes.
Une carte joker pour les classiques ardennaises : Son récent Top-5 en Lombardie le prouve, il peut encore viser le top 10 sur les monuments.
L’ambassadeur parfait : Son professionnalisme et son humilité incarnent les valeurs que Cofidis souhaite promouvoir.
Son directeur sportif chez Cofidis résume : « Ion, c’est de l’or en barre. Son calme, son analyse de course et son palmarès font de lui un exemple pour tous. »
Quel héritage laisse-t-il au cyclisme espagnol ?
Dans l’ombre des « géants » comme Contador, Valverde ou même son frère Gorka, Ion Izagirre a tracé sa propre voie. Celle de l’efficacité sans fard. Il laisse l’image d’un coureur intègre, moderne, capable de gagner de février à octobre, du contre-la-montre aux cols escarpés. « Il est l’un des coureurs espagnols les plus complets de sa génération » estiment les observateurs. Son retrait, couplé à celui d’autres icônes, sonne comme la fin d’un cycle pour le cyclisme ibérique.

