Le projet d’une nouvelle équipe professionnelle créee à Bahreïn était un vieux serpent de mer mais cette hypothèse a néanmoins pris plus de consistance quand le cheikh Nasser bin Hamad al-Khalifa a posté un message sur Instagram où il annonce clairement la naissance de l’équipe « Bahrain Cycling Team » avec une photo de lui où apparaît également le logo de cette supposée future équipe. Mais deux organisations défendant les droits de l’homme ont envoyé une missive à l’UCI afin de demander à Brian Cookson de rejeter ce projet.
Un projet qui pourtant prenait de l’épaisseur avec des bruits de couloirs annonçant par exemple la venue de Vincenzo Nibali avec sa garde rapprochée ou bien encore de l’implication de Bjarne Riis. L’équipe Bahrain Cycling Team, qui aurait disposé d’un budget aux alentours de 15 à 18 millions d’euros, ambitionnait une licence World Tour dès 2017 avec le retrait d’ IAM et de Tinkoff.
Mais le Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD) et l’European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) ont adressé une lettre à l’Union Cycliste Internationale leur demandant de retoquer le projet emmené par le cheikh Nasser. La cause ? L’implication du cheikh Nasser dans la répression violente d’opposants dans son pays mais également son rôle dans la torture d’athlètes Bahreïniens opposés au régime d’avril à mai 2011. La remise d’une licence World Tour UCI doit répondre à différents critères sportifs, économiques, éthiques et administratifs. Pour le BIRD et l’ECCHR si le cheikh Nasser venait à être à la tête d’une équipe cycliste World Tour cela irait à l’encontre des préceptes éthiques de l’UCI.
La lettre de ces deux entités demande donc à l’UCI de se pencher sur les agissements et le non-respect des droits de l’homme du cheikh Nasser : « Le prince Nasser a été maintenu dans ses positions de Président du Comité Olympique du Bahreïn, de Président du Conseil pour la Jeunesse et le Sport et au sein du gouvernement de Bahreïn alors qu’il continue à violer les droits de l’homme dans son pays avec notamment un recours systématique à la torture ».
Et c’est à ce nom qu’ils demandent que la candidature du prince Nasser soit refusée : « En tant que Président de la Commission Éthique vous êtes responsable du respect des principes du Code de l’Ethique mais aussi de l’intégrité et de la réputation du cyclisme. […] Nous demandons donc à la Commission d’enquêter sur ce sujet avant de considérer la possibilité d’accorder une licence au prince Nasser, ce qui inclut une discussion avec les parties concernées et que donc finalement l’UCI refuse une licence à cette équipe ainsi que les subventions qui vont de pair ».