Le premier opus du triptyque alpestre a souri aux échappés. Et plus particulièrement à un Nairo Quintana (Movistar Team) retrouvé. En grande forme, le Colombien l’a emporté en solitaire à Valloire devant Romain Bardet (AG2R La Mondiale) et Alexey Lutsenko (Astana Pro Team) qui ont fini respectivement deuxième et troisième. Chez les coureurs jouant le général, Egan Bernal (Team INEOS) a fait la meilleure opération en reprenant 32 secondes à ses adversaires dont Julian Alaphilippe (Deceuninck – Quick Step), qui a réussi à conserver le maillot jaune.
Du très grand Quintana ! Sur cette dix-huitième étape disputée entre Embrun et Valloire, le Colombien a évolué à un très haut niveau. Membre de l’échappée qui a réussi dans un premier temps à s’extirper du peloton après un long bras de fer, ses qualités de grimpeur ont ensuite fait la différence. A l’aise dans le col du Galibier, c’est sur ces pentes de cette montée mythique que le coureur du Team Movistar est parti seul. Négociant comme il faut la descente, il a signé sa troisième victoire d’étape sur le Tour de France. Un succès qui contraste avec ses deux premières semaines délicates et pas forcément à la hauteur de ses attentes. Sa performance lui a permis de grappiller cinq places et de se retrouver à présent en septième position. De quoi jouer encore quelque chose d’intéressant au niveau du classement final même s’il y a de l’écart devant lui.
🎬 Relive the final kilometre of the 18th stage and @NairoQuinCo‘s magnificent solo victory ahead of @romainbardet.
🎬 Revivez le dernier kilomètre de cette 18ème étape et la victoire en solitaire de Nairo Quintana devant Romain Bardet au terme d’une longue échappée.#TDF2019 pic.twitter.com/ttnA6XLRjx— Tour de France™ (@LeTour) July 25, 2019
Il fallait être sacrément en jambe pour espérer quoi que ce soit sur cette journée. Avec près de 5 000 mètres de dénivelé, et le Col de Vars, d’Izoard et du Galibier à grimper, le menu proposé était des plus corsés. Pourtant, le début de course a été effectué sur un gros rythme avec personne qui a réussi à prendre suffisamment d’avance jusqu’au moment où un groupe conséquent d’une trentaine de coureurs s’est échappé. Parmi les coureurs présents, Tim Wellens (Soudal Lotto) porteur du maillot à pois, Romain Bardet (AG2R La Mondiale), Adam Yates (Mitchelton-Scott) et Nairo Quintana (Movistar Team) ont été présents pour ne citer qu’eux. Ils vont parcourir pour certains l’intégralité du parcours à l’avant.
Si dans le Col de Vars, le rythme a été raisonnable avec le passage en tête de Tim Wellens. Cela s’est clairement accéléré dans l’Izoard avec des premiers dégâts constatés tant au niveau de l’échappée que dans le peloton. Avec la volonté de diminuer l’écart, l’équipe Movistar a fait clairement le ménage dans la deuxième grosse ascension de la journée. Pour autant, tous les mieux classés au général sont bien restés au contact. C’est donc bien un statu quo qui a eu lieu ensuite dans l’entame de la descente. Puis, le Team INEOS a commencé à prendre les choses en main alors qu’il y avait six minutes de retard à peu près sur la tête.
Abordant en très bonne position le Lautaret puis le Galibier, Bardet, Quintana, Caruso, Lutsenko, et Woods allaient se jouer la victoire, c’était une certitude. Et alors que la bataille faisait déjà rage, une attaque de Quintana va s’avérer payante. Mettant d’un coup quelques mètres à ses adversaires, le Colombien ne va jamais plier dans le reste de l’ascension. Il accentuera même de manière progressive son avantage faisant de lui le vainqueur logique à Valloire.
Pour ceux dont le classement général est la priorité, un homme s’est distingué. Attaquant dans le Galibier, Egan Bernal a été le plus en jambe. Creusant un écart sur la concurrence, il basculé avec presque quarante secondes au commet, il a quasiment stabilisé la même avance sur la ligne. Arrivé 32 secondes avant Alaphilippe, Pinot ou encore Thomas, le voici désormais remonté au deuxième rang à une minute trente secondes pile. De quoi nourrir de grandes ambitions et avoir des vues sur le maillot jaune. A 72 heures du terme, rien n’est encore fait et le parcours de la 19e étape entre Saint-Jean-de-Maurienne et Tignes pourrait faire basculer le Tour à la faveur d’un coureur.
Encore 1’30 » d’avance pour Julian. C’est beaucoup à deux jours de la fin du Tour. Mais c’est rien face à un Bernal survolté, et surtout en prenant en compte ses capacités à suivre en haute montagne.
Mais impossible n’est pas français, pour un tel coureur ! #TDF2019 pic.twitter.com/y8BYTQfbkQ
— Dans la Musette (@DansLaMusette) July 25, 2019
Fabuleuse ascension et magnifique victoire pour ce grimpeur au talent et au style hors-pair… Journée colombienne avec le jeune Bernal, brillant sur tous les terrains et à la forme ascendante au fil de ces trois semaines… Mais nous attendrons la dernière montée, la veille de l’arrivée, pour connaitre le vainqueur final de ce tour bien indécis !…