Pour patienter jusqu’au 2 juillet et le départ de la Grande Boucle depuis le Mont St-Michel TodayCycling vous offre une rétrospective des dix derniers Tours de France, troisième épisode aujourd’hui avec le Tour 2008.
Comme en 2007 Cadel Evans finit sur la deuxième marche du podium à Paris et comme l’an passé l’écart est inférieur à la minute avec le maillot jaune. 23 secondes sur Contador en 2007 et 58 secondes sur … Carlos Sastre en 2008. L’espagnol de la CSC-Saxo Bank est donc celui qui s’est offert le luxe de rapporter le maillot jaune à Paris après notamment s’être imposé à l’Alpe d’Huez. Retour en cinq moments marquants sur ce Tour de France 2008.
Dumoulin s’impose à Nantes
Après deux étapes au final pour punchers les sprinteurs pensaient avoir l’occasion de se montrer à leur avantage lors de l’arrivée à Nantes de la troisième étape. Raté, à qui la faute ? Celle à Samuel Dumoulin, le coureur de la Cofidis, lui et ses compagnons d’échappée ont bien tenus tête au peloton mais c’est finalement le français qui passe la ligné d’arrivée en premier pour s’offrir une première victoire sur le Tour. Les français qui font coup double, Romain Feillu (Agritubel) lui aussi présent dans l’échappée et qui a finit troisième de l’étape s’empare du maillot jaune.
Deux autres victoires françaises sur ce Tour 2008 et à chaque fois deux doublés tricolores. Tout d’abord celle de Cyril Dessel (AG2R) devant Sandy Casar (FDJ) lors de la 16ème étape Cuneo – Jausiers et lors de la 19ème étape entre Roanne et Montluçon deuxième victoire pour l’équipe Cofidis sur ce Tour avec Sylvain Chavanel qui s’impose devant Jérémy Roy (FDJ), ce qui est également la dernière victoire d’étape sur le Tour pour l’heure pour l’équipe désormais dirigée par Yvon Sanquer.
La chute du Cobra
L’italien Riccardo Riccò vient d’éclater aux yeux de tous sur le Tour d’Italie 2008. 2ème place au général, maillot de meilleur jeune et deux étapes, celui qui est surnommé « le Cobra » pour ses attaques incisives impressionne. Le coureur de la Saunier-Duval éblouit le Tour également, un peu trop même. Victoire à Super-Besse (6ème étape) et à Bagnères de Bigorre (9ème étape) après une attaque tranchante que personne n’a pas pu suivre dans le col d’Aspin. L’italien semble trop fort et pour cause, il est contrôlé positif au CERA (EPO troisième génération), il est logiquement mis hors-course avant la 12ème étape.
Même constat pour son compère Leonardo Piepoli vainqueur lui à Hautacam mais positif à la même substance que Riccò. L’équipe Saunier-Duval de Mauro Gianetti n’a d’autre choix que de renoncer au Tour. Au départ de Lavelanet le 17 juillet le Tour compte une équipe de moins mais surtout deux tricheurs de moins.
Mister Mark Cavendish
Rien de moins qu’un quadruplé, c’est ce qu’a réalisé Mark Cavendish pour sa deuxième participation au Tour (abandon lors de la 8ème étape en 2007). Festival pour l’anglais de la Columbia-High Road qui s’impose à Châteauroux, Toulouse, Narbonne et Nîmes. Fort de ses deux victoires sur le Giro en début de saison Cavendish s’impose comme le sprinteur numéro un de l’équipe. Ce qui est évident aujourd’hui ne l’est pas à l’époque où l’on compte Gerald Ciolek également dans l’équipe, c’était alors l’allemand qui nourrissait le plus d’espoirs.
Mais ce Tour 2008 reste le point de départ de la carrière du coureur de l’Ile de Man, c’est à partir de là qu’il s’est placé dans le gotha des sprinteurs mondiaux, avant de devenir l’un des meilleurs sprinteurs de l’histoire ? Chacun est juge mais avec 26 victoires d’étapes il reste néanmoins l’un des sprinteurs qui aura marqué l’histoire du Tour. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire serait le seul maillot vert qu’il ait réussi à décrocher en 2011, pas assez pour égaler dans la légende un Zabel par exemple.
Steegmans sur les Champs-Elysées
Comme d’ordinaire la Quick-Step pensait s’appuyer sur Tom Boonen, le sprinteur maison pour ce Tour 2008, il n’en sera rien. Le belge contrôlé positif à la cocaïne lors d’un test hors-compétition en juin ne peut donc pas prendre le départ à Brest. L’équipe belge traverse alors ce Tour de façon assez anonyme jusqu’à Paris, avec un rayon de soleil nommé Gert Steegmans. Au prix d’un très gros effort au sprint Steegmans s’offre une victoire de prestige sur les Champs-Élysées.
Une belle récompense pour l’homme de l’ombre des victoires de Tom Boonen, fidèle poisson pilote Steegmans s’était déjà imposé sur le Tour en 2007 à Gand mais c’était juste devant Boonen justement, on peut alors penser qu’il lui avait offert la victoire. Mais celle-ci Steegmans est allé se là chercher tout seul, Ciolek et Freire ont eu beau tout donner dans le finsh ils n’ont pu que s’avouer battus face au belge.
Le bal des débutants
Ce Tour de France 2008 est le premier pour trois grands espoirs du cyclisme à savoir Andy Schleck (CSC-Saxo Bank), Roman Kreuziger et Vincenzo Nibali (Liquigas). C’est également dans l’ordre les trois premiers au classement du meilleur jeune avec donc Schleck qui finit en blanc. Le luxembourgeois se montre très en vue dans les Alpes notamment où il participe à la défense du maillot jaune de Sastre. Kreuziger et Nibali font eux aussi belle impression avec une 13ème place pour le tchèque alors que Nibali finit 20ème.
Il est alors amusant de voir ce que le destin leur a réservé. On pourrait associer celui de Schleck à Icare, deuxième sur le Tour en 2009 et 2011, vainqueur en 2010 après déclassement de Contador. Le luxembourgeois était appelé à régner sur les grands tours mais Andy s’est perdu en route en partie à cause de blessures, ce qui mènera à une fin de carrière prématurée. En 2008 Kreuziger venait de remporter le Tour de Suisse, en 2009 il s’offre celui de Romandie et la Clasica San Sebastian puis l’Amstel Gold Race en 2013. Et à part ça ? Le parcours de Kreuziger est assez difficile à décrire, si le tchèque cumule les top 10 sur les courses les plus prestigieuses et est toujours un coureur très solide il n’a jamais paru pourtant capable de ravir un tour de trois semaines, il serait plus un coéquipier de (grand) luxe pour Alberto Contador aujourd’hui. Nibali son palmarès parle pour lui, deux Giro, un Tour, une Vuelta, il est clairement l’un des meilleurs coureurs sur trois semaines du début des années 2010. Le Tour 2008 a également été le premier pour un jeune coureur anglais de la formation Barloworld, un certain Christopher Froome …
Victoires d’Étapes :
- Brest – Plumelec : Alejandro Valverde (ESP)
- Auray – Saint-Brieuc : Thor Hushovd (NOR)
- Saint-Malo – Nantes : Samuel Dumoulin (FRA)
- Cholet – Cholet : Stefan Schumacher (ALL)
- Cholet – Châteauroux : Mark Cavendish (GBR)
- Aigurande – Super-Besse : Riccardo Ricco (ITA)
- Brioude – Aurillac : Luis Leon Sanchez (ESP)
- Figeac – Toulouse : Mark Cavendish (GBR)
- Toulouse – Bagnères-de-Bigorre : Riccardo Ricco (ITA)
- Pau – Hautacam : Leonardo Piepoli (ITA)
- Lannemezan – Foix : Kurt-Asle Arvesen (NOR)
- Lavelanet – Narbonne : Mark Cavendish (GBR)
- Narbonne – Nîmes : Mark Cavendish (GBR)
- Nîmes – Digne-les-Bains : Oscar Freire (ESP)
- Embrun – Prato Nevoso : Simon Gerrans (AUS)
- Cuneo – Jausiers : Cyril Dessel (FRA)
- Embrun – L’Alpe d’Huez : Carlos Sastre (ESP)
- Bourg d’Oisans – Saint-Etienne : Marcus Burghardt (ALL)
- Roanne – Montluçon : Sylvain Chavanel (FRA)
- Cérilly – Saint-Amand-Montrond : Stefan Schumacher (ALL)
- Étampes – Paris Champs-Elysées : Gert Steegmans (BEL)
Classement général Tour de France 2008
Rank | Name | Nat. | Team | Result |
1 | Carlos SASTRE | ESP | Team CSC | 87:52:52 |
2 | Cadel EVANS | AUS | Slience-Lotto | +58 » |
3 | Non Attribué | |||
4 | Denis MENCHOV | RUS | Rabobank | +2’10 » |
5 | Christian VANDEVELDE | USA | Garmin | +3’05 » |
6 | Frank SCHLECK | LUX | Team CSC | +4’28 » |
7 | Samuel SANCHEZ | ESP | Euskatel | +6’25 » |
8 | Kim KIRCHEN | LUX | Team Columbia | +6’55 » |
9 | Alejandro VALVERDE | ESP | Caisse d’Epargne | +7’12 » |
10 | Tadej VALJAVEC | SLO | AG2R | +9’05 » |