Le peloton du Tour d’Italie retrouvait de la hauteur aujourd’hui. L’arrivée au sommet du Blockhaus était dans tous les esprits depuis la décevante ascension de l’Etna mardi dernier. Pour diverses raisons, l’étape a tenu toutes ses promesses. Victorieux, Nairo Quintana prend la maglia rosa du Giro 2017 et se confirme comme le grand favori à la victoire finale. Le podium (étape et général) est complété par Thibaut Pinot et Tom Dumoulin.
Pierre Rolland, une échappée pour rien…
Après quelques kilomètres parcourus à vive allure, un groupe de neuf coureurs parvenait à se faire la belle. On y retrouvait notamment Omar Fraile, Luis León Sanchez et Iljo Keisse. L’absence des Bardiani à l’avant obligeait les hommes des frères Reverberi à faire un gros effort en tête de peloton pour couler l’échappée. En vain. Avec seulement quelques dizaines de secondes de retard, et alors que les Bardiani abandonnaient la poursuite, Pierre Rolland sortait en compagnie de Sacha Modolo et Thomasz Marczynski. Durant de longs kilomètres, les trois hommes restaient en chasse-patate derrière une échappée peu disposée à se laisser rattrapée par un grimpeur du calibre de Rolland.
Afin de leur faire entendre raison, Cannondale, l’équipe du grimpeur français, plaçait six hommes en tête de peloton. Le deal semblait clair pour les fuyards : « Soit vous laissez rentrer notre équipier, soit votre offensive est condamnée ». La stratégie finit par payer et le trio de contre rejoint la tête de course après environ 40 kilomètres de poursuite. Mais la stratégie kamikaze de l’équipe en vert a également permis au peloton d’être à moins de 3′ de la tête à mi-course. De quoi inciter la Movistar à prendre à son tour les choses en main pour maintenir les fuyards à portée de fusil. L’échappée était finalement revue dans les contreforts du Blockhaus, malgré le (court) baroud d’honneur de Rolland, Marczynski et Tratnik
Une moto cause la chute de l’équipe Sky
Au pied du Blockhaus, survient un malheureux fait de course : inexplicablement arrêtée sur le bas-côté de la route, une moto de la police italienne cause la chute de Wilco Kelderman (SUnweb). Avec lui, c’est la quasi-totalité de l’équipe Sky, ainsi qu’Adam Yates qui se retrouvent au tapis. Kelderman devra abandonner, quant aux autres coureurs impliqués, ils pourront repartir mais laisseront beaucoup de temps et d’illusions sur le bitume italien. La journée de repos ne sera pas de trop demain pour reposer les organismes…
La présence de cette moto arrêtée sur la route alors que le peloton roulait à vive allure devra trouver une explication… Car il n’est pas acceptable que de tels faits se produisent encore sur une course comme le Tour d’Italie.
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Victorieux, Nairo Quintana prend le rose au Tour d’Italie
A l’avant, pas de trêve pour la Movistar, qui ne baisse pas le rythme. Et le peloton se réduit comme peau de chagrin. Bob Jungels, Tejay Van Garderen, Ilnur Zakarin et Davide Formolo perdent pied à environ 10 kilomètres de l’arrivée. Les efforts conjugués d’Amador et d’Anacona, les deux derniers lieutenants de Nairo Quintana, portent leurs fruits. A sept kilomètres de la ligne, le grimpeur colombien n’est plus accompagné que de Nibali, Pinot, Dumoulin, Pozzovivo et Mollema. C’est le moment que le leader de la Movistar choisit pour attaquer, seulement suivi par Nibali et Pinot. Le podium du Giro est-il en train de se former dès cette première étape de montagne ? C’est l’impression que donnent les trois hommes qui creusent sur leurs premiers poursuivants.
Quelques kilomètres plus loin, dans les plus forts pourcentages, le Colombien en remet une et se détache inexorablement. Peu après le Requin de Messine craque tandis que le Français se fait reprendre par un duo néerlandais composé de Dumoulin et Mollema. Les cartes son rebattues. Quintana s’impose sereinement, presque comme prévu. Il devance le grimpeur de la FDJ et le rouleur de la Dimension Data.
De gros écarts ont été créés aujourd’hui, et certains des favoris semblent d’ores et déjà exclus de la course au podium. On peut simplement regretter que cela soit surtout dû à un évènement extra-sportif…
Top 10 de la 9e étape du Tour d’Italie
Rank | Name | Nat. | Team | Age* | Result |
1 | Nairo QUINTANA | COL | MOV | 27 | 3:44:51 |
2 | Thibaut PINOT | FRA | FDJ | 27 | +24 |
3 | Tom DUMOULIN | NED | SUN | 27 | +24 |
4 | Bauke MOLLEMA | NED | TFS | 31 | +41 |
5 | Vincenzo NIBALI | ITA | TBM | 33 | +1:00 |
6 | Domenico POZZOVIVO | ITA | ALM | 35 | +1:18 |
7 | Tanel KANGERT | EST | AST | 30 | +2:02 |
8 | Ilnur ZAKARIN | RUS | KAT | 28 | +2:14 |
9 | Sébastien REICHENBACH | SUI | FDJ | 28 | +2:28 |
10 | Davide FORMOLO | ITA | CDT | 25 | +2:35 |
Classement général du Tour d’Italie
Rank | Name | Nat. | Team | Age* | Result |
1 | Nairo QUINTANA | COL | MOV | 27 | 42:06:09 |
2 | Thibaut PINOT | FRA | FDJ | 27 | +28 |
3 | Tom DUMOULIN | NED | SUN | 27 | +30 |
4 | Bauke MOLLEMA | NED | TFS | 31 | +51 |
5 | Vincenzo NIBALI | ITA | TBM | 33 | +1:10 |
6 | Domenico POZZOVIVO | ITA | ALM | 35 | +1:28 |
7 | Ilnur ZAKARIN | RUS | KAT | 28 | +2:28 |
8 | Davide FORMOLO | ITA | CDT | 25 | +2:45 |
9 | Andrey AMADOR BIKKAZAKOVA | CRC | MOV | 31 | +2:53 |
10 | Steven KRUIJSWIJK | NED | TLJ | 30 | +3:06 |
On a encore vu Pierre Rolland à l’avant, mais en choisissant délibérément de ne pas jouer le général et dans sa façon de courir, on a l’impression qu’il perd un peu les pédales… Espérons qu’il saura modifier la tendance… L’étape est fort bien résumée, en retenant qu’une fois encore, comme l’an dernier avec l’épisode du Ventoux dans le tour et le repéchage de coureurs qui n’auraient jamais du l’être sur la vuelta, la régularité sportive d’un grand tour est dévoyée, un indiscutable dysfonctionnement dans le déroulement des épreuves .