Atteignant la barre des vingt succès cette saison, Trek-Segafredo a connu plusieurs satisfactions avec des coureurs plus ou moins expérimentés. Les coureurs phares de l’effectif ont su tenir leur rang. De quoi effacer les quelques déceptions qu’a pu vivre la formation américaine World Tour avec certains de leurs éléments.
Les tauliers de Trek-Segafredo affichent un joli bilan
En 2018, Trek-Segafredo est une équipe qui aura fait parler d’elle grâce à ses coureurs les plus emblématiques. Heureusement car sans eux, le bilan affiché aurait été tout autre. Dans cet effectif, un retour au premier plan est particulièrement à souligner, celui de John Degenkolb. L’Allemand qui avait connu des dernières saisons plus compliquées, passées plus dans l’anonymat, s’est très bien rattrapé ces derniers mois. Le sommet de son année a même été atteint sur la plus grande course au monde, en l’occurrence au Tour de France où il a enlevé la neuvième étape. Celle-ci amenait les coureurs jusqu’à Roubaix et exigeait de franchir plusieurs secteurs pavés empruntés sur Paris-Roubaix. L’ancien vainqueur de l’Enfer du Nord s’est rappelé à ce bon souvenir en réalisant la journée parfaite. Une victoire qui marque en quelque sorte son retour au premier plan. Cela est forcément prometteur pour la suite.
Un optimisme qui peut être également partagé concernant Jasper Stuyven. Le Belge qui aura gagné trois fois cette saison aura démontré surtout une très belle régularité. Désormais considéré comme un coureur très attendu dans les courses flandriennes, il a été plus qu’à la hauteur même s’il a manqué un résultat vraiment significatif, de grande ampleur. Entre le Het Nieuwsblad, le GP E3 Harelbeke, Gand-Wevelgem, A Travers la Flandre, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, le coureur de 26 ans n’est jamais sorti du top 10. Une très belle promesse pour l’avenir et forcément un sérieux prétendant dès l’année prochaine pour accrocher l’une de ces épreuves à son palmarès. C’est d’ailleurs en Belgique que toutes ses dernières victoires ont été obtenues (étape du BinckBank Tour, GP de Wallonie, GP Jef Scherens). Preuve qu’il peut briller sur un très grand nombre d’épreuves et tout au long de la saison.
Des révélations au plus haut niveau
Si Degenkolb et Stuyven était déjà des coureurs reconnus dans le peloton international, ce n’était pas le même cas de figure pour Mads Pedersen. Mais assurément, le jeune danois s’est fait connaître en l’espace d’une seule journée. Cela remonte en avril dernier sur le Tour des Flandres. Un des cinq Monuments du cyclisme que va éclabousser de toute sa classe le coureur de 22 ans. Auteur d’une course remarquable, il va terminer en deuxième position, seulement battu par Niki Terpstra. Un podium aussi inattendu que révélateur d’un très grand talent, qui reste à confirmer sur le long terme. En tout cas dans le reste de la saison, il ne s’est pas arrêté en si bon chemin s’imposant sur le Tour de l’Eurométropole.
Pour sa part, Toms Skujins est un peu plus âgé déjà (27 ans) mais il a véritablement connu la meilleure de sa carrière et de loin. Un cap a été franchi par le Letton, qui a affiché un niveau de performance plus qu’intéressant. Vainqueur au passage d’une étape au Tour de Californie et aux Trois Vallées Varésines, ses deux succès sont loin d’être anodins. Obtenus face à une rude concurrence, ils lui ont permis de se construire une certaine réputation. A voir maintenant s’il arrivera à rester sur cette même dynamique sachant qu’il est aussi plus attendu.
Des failles dans l’effectif
A défaut de posséder dans ses rangs notamment Degenkolb, Stuyven, Pedersen ou encore Skujins, Trek-Segafredo manque d’un sprinteur de grande renommée ainsi que d’un coureur capable de jouer le classement général d’un Grand Tour. Dans ses deux aspects, cette formation est clairement en retrait par rapport à ses concurrents. Considéré comme un homme rapide, Giaccomo Nizzolo n’a trouvé la solution qu’une seule fois à l’occasion d’une étape du Tour de San Juan. Mais autrement à chaque fois, l’Italien souvent placé dans le top 3 ou top 5 est tombé sur plus fort que lui.
Un sentiment qui peut être partagé par Bauke Mollema, qui n’aura pas été avare de ses efforts comme il en a pris l’habitude, mais ça n’a pas forcément payé pour lui. Ce constat a été surtout visible sur le Tour de France et la Vuelta où ses nombreuses échappées n’ont mené à aucune victoire. Celle-ci tant convoitée est arrivée après sur le GP Bruno Beghelli sauvant quelque peu les différentes frustrations connues précédemment. Comme lui, Jarlinson Pantano n’a pu lever les bras qu’à une seule reprise. Vainqueur sur une étape du Tour de Catalogne, le Colombien n’a pas réussi à retrouver le même niveau par la suite. Un peu décevant. Mais globalement, il y a pas mal de signaux positifs à retenir de cette saison et une jolie dynamique à entretenir pour la prochaine.
Magnifique victoire à Roubaix pour J. Degenkolb, une victoire trés symbolique pour le coureur allemand, sans pour autant que celui-ci retrouve son impressionnant niveau de 2015, avant sa malheureuse chute. Par contre, depuis le tour de France, Stuyven n’a pas cessé d’impressionner, avec bien sûr le jeune Pedersen. Nous les retrouverons forcément au premier plan dans les classiques en 2019, avec peut-être Degenkolb, mais le niveau de ce dernier parait toujours incertain, cela s’est encore vu en fin de saison…