Estampillée étape-reine du Tour d’Italie dès l’annonce du parcours fin octobre, la seizième levée du Giro 2017 n’a pas tenu tout ce qu’elle promettait. Les leaders ont allègrement escamoté le Mortirolo et le Stelvio, laissant la primeur de leurs attaques à la dernière ascension de la journée. Toujours redoutable descendeur, Vincenzo Nibali a profité de son terrain de prédilection pour semer Nairo Quintana et remporter une victoire de prestige. L’information du jour, c’est surtout la maladie de Tom Dumoulin, qui a perdu gros au général et dont le maillot rose ne tient désormais qu’à une poignée de secondes…
Une échappée royale s’envole dans le Mortirolo
Comme attendu, malgré les 222 kilomètres qui attendaient les coureurs, ces derniers n’ont pas perdu de temps pour allumer les premières mèches. La première attaque était l’œuvre de Peio Bilbao. Il faudra cependant attendre près de 90 kilomètres et les rampes du Mortirolo avant de deviner les contours de la bonne échappée. Fatal à Kenny Elissonde, contraint à l’abandon, le Mortirolo a permis à 26 hommes de prendre le large. On retrouvait parmi eux quelques sérieux clients : Mikel Landa, Steven Kruijswijk, Pierre Rolland, Andrey Amador, Rui Costa, ou encore Igor Anton. Forte de ses quatre membres, l’équipe Sky était la mieux représentée à l’avant. Avec un tel pédigrée, le groupe de tête parvenait relativement aisément à se détacher du peloton.
Sunweb trouve des alliés de circonstances
Avec deux membres du top 10 en tête, les Sunweb de Tom Dumoulin se devaient de réagir. Ce qu’ils faisaient plutôt bien entre le Mortirolo et le Stelvio, maintenant l’écart autour des 2’. Mais, comme il était craint, le maillot rose se trouvait bien vite isolé. Ainsi, alors qu’il restait encore la moitié du Stelvio à gravir, le Néerlandais n’avait déjà plus d’équipier. Dans le même temps, plusieurs formations disposaient, elles, encore de trois coureurs : AG2R, Movistar ou Trek-Segafredo. Ce sont d’ailleurs les coureurs de la marque américaine qui prenaient le relai des Sunweb pour empêcher les échappés de prendre trop d’avance. Signe que Bauke Mollema courait selon son habitude, avant tout pour défendre sa place au général…
Mais si l’ascension du Stelvio a été complètement escamotée par les leaders, Trek n’est pas la seule équipe à blâmer ; aucun leader n’a fait mine de tester le leader esseulé. Déjà largement devant au général, Tom Dumoulin voyait certainement avec un certain soulagement la Cima Scarponi se dessiner sans avoir été mis en danger à aucun moment.
Le Stelvio, même sans attaque, ça écrème !
La course se faisait à l’avant, où seuls huit coureurs atteignaient ensemble le point culminant du Giro 2017. En plus de Mikel Landa, qui ne laissait à personne le soin de franchir le sommet mythique en tête, on trouvait Andrey Amador, Steven Kruijswijk, Igor Anton, Luis Leon Sanchez, Winner Anacona, Jan Hirt et Philip Deignan. Sanchez se laissait décrocher sitôt après avoir fait les points de la montagne. Et ce sont donc sept coureurs qui se relayaient dans la vallée. Quelques kilomètres avant le pied du col, Kruijswijk finissait de faire exploser la tête de course. Le coureur de Lotto-Jumbo, accompagné de Landa et Hirt, ne disposera que d’une marge de 1’40 au moment de commencer à grimper l’Umbrail Pass. Car dans la vallée, Quick-Step, pour protéger la 8e place de Bob Jungels, et Orica-Scott, pour son leader Adam Yates (11e), faisait le travail pour Dumoulin…
Tom Dumoulin malade, Vincenzo Nibali fait sa spéciale
Soudain, au pied de l’Umbrail (1e cat.), le maillot rose en personne s’arrêtait dans un fossé et enlevait son maillot pour satisfaire un besoin pressant. Après un moment de tergiversation dans le peloton, on finissait par imprimer un tempo, sans que quiconque n’ose attaquer. Il fallait attendre la mi-pente pour voir Nairo Quintana placer une première banderille. Seuls Vincenzo Nibali, Domenico Pozzovivo et Ilnur Zakarin pouvaient suivre. Derrière, se formait un groupe de chasse composé du Français Thibaut Pinot, ainsi que de Bob Jungels, David Formolo, Bauke Mollema et Adam Yates. Les autres battus du jour.
Sous l’impulsion de Vincenzo Nibali et du grimpeur de la Movistar, Landa devenait bientôt le seul rescapé de l’échappée de 26. Puis, dès les premiers hectomètres de la descente, le Requin de Messine accélérait, distançait Quintana et parvenait même à reprendre l’homme de tête. Les deux coureurs unissaient leurs efforts sans arrière-pensée jusqu’au bout, et le Sicilien pouvait offrir à l’Italie sa première victoire sur son centième Giro. Échouant d’un boyau, le grimpeur basque du Team Sky mérite lui aussi les éloges tant il aura animé l’étape de bout en bout. Il essaiera de se consoler avec le maillot de meilleur grimpeur acquis de haute lutte aujourd’hui.
Nairo Quintana arrivait 12′ après le duo de tête. Quant à Tom Dumoulin, malgré ses problèmes gastriques, il limite admirablement la casse au terme d’une ascension et d’une descente pleines de courage. Il sauve son maillot rose pour 31′. Le Giro est relancé.
17 stages had passed since last Italian win: Nibali in Risoul last year #giro100 pic.twitter.com/LfulwXNGVP
— Giro d'Italia (@giroditalia) May 23, 2017
Classement de la 16e étape du Tour d’Italie 2017
Rank | Name | Nat. | Team | Age* | Result |
1 | Vincenzo NIBALI | ITA | TBM | 33 | 6:24:22 |
2 | Mikel LANDA MEANA | ESP | SKY | 28 | +0 |
3 | Nairo QUINTANA | COL | MOV | 27 | +12 |
4 | Domenico POZZOVIVO | ITA | ALM | 35 | +24 |
5 | Ilnur ZAKARIN | RUS | KAT | 28 | +34 |
6 | Davide FORMOLO | ITA | CDT | 25 | +1:26 |
7 | Bauke MOLLEMA | NED | TFS | 31 | +1:35 |
8 | Bob JUNGELS | LUX | QST | 25 | +1:35 |
9 | Adam YATES | GBR | ORS | 25 | +1:35 |
10 | Thibaut PINOT | FRA | FDJ | 27 | +1:35 |
Classement général après la 16e étape du Tour d’Italie 2017
Rank | Name | Nat. | Team | Age* | Result |
1 | Tom DUMOULIN | NED | SUN | 27 | 70:14:48 |
2 | Nairo QUINTANA | COL | MOV | 27 | +31 |
3 | Vincenzo NIBALI | ITA | TBM | 33 | +1:12 |
4 | Thibaut PINOT | FRA | FDJ | 27 | +2:38 |
5 | Ilnur ZAKARIN | RUS | KAT | 28 | +2:40 |
6 | Domenico POZZOVIVO | ITA | ALM | 35 | +3:05 |
7 | Bauke MOLLEMA | NED | TFS | 31 | +3:49 |
8 | Bob JUNGELS | LUX | QST | 25 | +4:35 |
9 | Steven KRUIJSWIJK | NED | TLJ | 30 | +6:20 |
10 | Adam YATES | GBR | ORS | 25 | +7:00 |
Vidéo – Résumé de la 16e étape du Giro 2017
Enfin une victoire italienne ! Ouf ! Ce qui est fait est fait, et ce que le requin a fait, il l’a fait ! Voilà qui fera taire quelques temps ceux qui ne cessent de le décrire en perte de vitesse. En tous cas dans les descentes, il a toujours tendance à en prendre facilement… Notre requin avait-il une dent de plus dans le dernier virage? Toujours est-il qu’il a lassé le panda sur la ligne d’une bonne roue et non d’un boyau… Pour la statistique , trois italiens dans les six premiers. La course arrive dans sa troisième semaine et le classement final se fait, impitoyable pour les organismes qui récupèrent mal. Qu’en est-il de Dumoulin ? Que n’a-t-on entendu sur sa mésaventure ! Il a perdu gros, c’est vrai, mais personne n’est vraiment sur la route pour savoir exactement . Les problèmes de selle ou fizik sont assez fréquents chez les cyclistes. Espérons pour lui que son problème ne soit que transitoire .
Dumoulin doit regretter d’avoir attendu Quintana !