Tour de France 2014 : Nibali puissance 4

Pour patienter jusqu’au 2 juillet et le départ de la Grande Boucle depuis le Mont St-Michel, TodayCycling vous offre une rétrospective des dix derniers Tours de France, avant-dernier épisode avec le Tour de France 2014

Remporter le Tour c’est bien, le faire en levant les bras à quatre reprises sur l’épreuve c’est encore mieux. Ce qu’a fait le Requin de Messine est grand, très grand, surtout qu’il rentre un peu plus dans la légende, avec cette victoire sur le Tour il devient le sixième coureur de l’histoire à remporter les trois Grands Tours. Comme vous l’avez compris ce succès s’est fait avec la manière. Premier bouquet lors de la 2^e étape à Sheffield comme pour rappeler à tout le monde qu’il faudrait compter sur lui puis la Planche des Belles Filles où s’était imposé Chris Froome en 2012, Chamrousse avec le panache et puis Hautacam où l’italien relègue tous ses adversaires à plus d’une minute. Au total Nibali aura passé 19 jours en jaune sur 21 possibles. Retour en cinq moments marquants sur ce Tour 2014.

Tour express pour Cavendish

En 2007 quand le Tour était parti de Londres Mark Cavendish était déjà là mais alors qu’il défendait les couleurs de la T-Mobile il n’était qu’un jeune coureur en phase d’apprentissage. En 2014 le Tour part une nouvelle fois outre-manche et plus précisément du York avec une première étape Leeds – Harrogate. Pas de prologue donc l’opportunité pour un sprinter de prendre le maillot jaune, de plus l’arrivée se fait non loin de là où a grandit sa mère. Difficile d’imaginer un Cavendish plus motivé pour briller sur ses terres et partir à la conquête du maillot jaune, lui qui ne l’a jamais porté.

Mais voilà les choses ne se passent généralement jamais vraiment comme on le voudrait. Aux 250 mètres Cavendish se retrouve coincé entre Simon Gerrans à sa gauche et un équipier de Marcel Kittel à sa droite, le britannique essaye de se frayer un chemin et se colle à Gerrans. La chute était inévitable pour Mark Cavendish qui a pris trop de risques et qui entraîne Gerrans et Julien Simon dans celle-ci. À l’arrivée le contraste est fort les larmes de Cavendish adossé aux rambardes publicitaires le bras en écharpe et les larmes de Marcel Kittel fêtant la victoire avec ses coéquipiers.

Pavés maudits

9 juillet, 5^e étape : Ypres (BEL) – Arenberg-Porte du Hainaut. C’est aussi un peu là que Nibali a commencé à marquer des points, tout du moins c’est là que les autres favoris ont perdus un peu de terrain. Cette étape doit rester un sale souvenir pour Chris Froome qui, sous une pluie battante, va goûter le bitume à deux reprises, ce qui va conduire à son abandon avant même le premier secteur pavé. Alberto Contador, Tejay Van Garderen ou encore Thibaut Pinot ne parviendront pas eux à prendre le sillage de Vincenzo Nibali et perdront quelques minutes à l’arrivée, trois pour Contador, deux pour les autres.

Parmi les prétendants aux premières places du classement général Andrew Talansky et Jurgen Van Den Broeck étaient restés dans la roue de l’italien mais les deux vont se retrouver au sol à une trentaine de kilomètres de l’arrivée. Le scénario est idéal pour Nibali qui a encore avec lui un équipier, à savoir Jakob Fuglsang. Mais c’est finalement le néerlandais Lars Boom qui va s’imposer après avoir faussé compagnie à ce duo.

Victoires tricolores

Deux victoires françaises à recenser sur ce Tour de France 2014. La première est l’œuvre de Blel Kadri, le toulousain d’AG2R La Mondiale. En 2013 il s’était déjà fait remarquer en remportant la Roma Maxima, là Kadri fait encore plus fort, lors de la 8^e étape Tomblaine – Gérardmer-La Mauselaine il fait parti des premiers attaquants de la journée pour finalement se retrouver avec Sylvain Chavanel qu’il lâchera dans le col de la Croix des Moinats pour finir en solitaire et s’offrir ce beau succès avec comme bonus le maillot blanc à pois rouge.

La seconde victoire est celle de Tony Gallopin, le coureur de la Lotto-Belisol qui a connu une journée en jaune lors de la 9^e étape, maillot qu’il perdra lors de l’étape de La Planche des Belles Filles. Il se rattrapera de bien belle manière lors de l’étape entre Besançon et Oyonnax, Gallopin passe à l’offensive à 2,5 kilomètres de l’arrivée et effectue un final impressionnant pour lever les bras à Oyonnax alors que le peloton fondait sur lui dans les derniers mètres.

Die Tour de France

Ce Tour 2014 s’est traduit dans la langue de Goethe à plusieurs reprises. Tout d’abord avec Marcel Kittel, le sprinteur de la Giant-Shimano a réalisé une vraie razzia avec quatre victoires d’étapes avec dans l’ordre Leeds – Harrogate, Cambridge – Londres, Le Touquet-Paris-Plage – Lille et comme cerise sur le gâteau Évry – Paris Champs-Élysées. Son compatriote André Greipel devra se contenter des miettes laissées par l’ogre Kittel avec un succès à Reims, lors de cette étape Kittel avait été piégé dans une bordure.

Tony Martin a également laissé son empreinte sur cette 101^e édition tout d’abord avec un numéro exceptionnel lors de la 9^e étape entre Gérardmer et Mulhouse, il est d’abord échappé avec Alessandro De Marchi puis il décide de partir seul dans le Markstein à soixante kilomètres de l’arrivée. Le turbo est en route, personne pour l’arrêter, il fait le reste du chemin seul pour s’imposer avec 2 minutes 45 sur Cancellara deuxième de l’étape. Martin confirme qu’il n’est pas triple champion du monde du contre-la-montre pour rien en remportant le chrono entre Bergerac et Périgueux.

Cocorico

Il faut remonter à 1984 pour retrouver deux français sur le podium du Tour, Laurent Fignon signait alors sa deuxième victoire sur la Grande Boucle alors que Bernard Hinault se classait deuxième devant Greg LeMond. Retour dans le présent ou presque. Les deux lauréats se nomment Thibaut Pinot et Jean-Christophe Péraud, Pinot (FDJ) s’est classé troisième alors que Péraud (AG2R) monte sur la deuxième marche. Tout s’est décidé lors du chrono entre Bergerac et Périgueux ou s’est inversé plutôt.

Au départ à Bergerac Pinot est le dauphin de Nibali et Péraud troisième avec 13 secondes de retard sur le coureur de la FDJ. Ancien champion de France du contre-la-montre Jean-Christophe Péraud part néanmoins favori pour la deuxième place, il finira d’ailleurs ce chrono avec 45 secondes d’avance sur Pinot de quoi passer devant lui au classement donc. Mais nous n’allons pas nous plaindre de voir des duels franco-français tels que ceux-ci quand ils concernent le podium et puis Pinot, meilleur jeune de ce Tour, prend définitivement rendez-vous avec l’avenir de beaux succès sur le Tour.

Victoires d’Étapes :

1. Leeds – Harrogate : Marcel Kittel (ALL)
2. York – Sheffield : Vincenzo Nibali (ITA)
3. Cambridge – Londres : Marcel Kittel (ALL)
4. Le Touquet-Paris-Plage – Lille : Marcel Kittel (ALL)
5. Ypres – Arenberg-Porte du Hainaut : Lars Boom (NED)
6. Arras – Reims : André Greipel (ALL)
7. Épernay – Nancy : Matteo Trentin (ITA)
8. Tomblaine – Gérardmer-La Mauselaine : Blel Kadri (FRA)
9. Gérardmer –Mulhouse : Tony Martin (ALL)
10. Mulhouse – La Planche des Belles Filles : Vincenzo Nibali (ITA)
11. Besançon – Oyonnax : Tony Gallopin (FRA)
12. Bourg-en-Bresse – Saint-Étienne : Alexander Kristoff (NOR)
13. Saint-Étienne – Chamrousse : Vincenzo Nibali (ITA)
14. Grenoble – Risoul : Rafal Majka (POL)
15. Tallard – Nîmes : Alexander Kristoff (NOR)
16. Carcassonne – Bagnères-de-Luchon : Michel Rogers (AUS)
17. Saint-Gaudens – Saint-Lary-Soulan-Pla d’Adet : Rafal Majka (POL)
18. Pau – Hautacam : Vincenzo Nibali (ITA)
19. Maubourguet-Val d’Adour – Bergerac : Ramunas Navardauskas (LIT)
20. Bergerac – Périgueux : Tony Martin (ALL)
21. Evry – Paris Champs-Elysées : Marcel Kittel (ALL)

Classement général Tour de France 2014

1/10 : Tour 2006 : Entre deux orages … 

2/10 : Tour 2007 : L’avènement d’El Pistolero.

3/10 : Tour 2008 : Encore raté pour Evans.

4/10 : Tour 2009 : Contador double la mise.

5/10 : Tour 2010 : Le duel Schleck / Contador

6/10 : Tour 2011 : Histoire de seconds …

7/10 : Tour 2012 : L’année de Sir Bradley Wiggins

8/10 : Tour 2013 : It’s Froome Year