Maître Péraud sur un arbre perché

Maître Péraud s’est assis sur la branche d’un arbre, scrutant l’horizon comme pour mieux apercevoir son passé de coureur cycliste professionnel qui lui revient à la mémoire par le vent nostalgique des jours fraîchement anciens. Il ferme les yeux pour mieux ressentir les effets autobiographiques du film de sa « première vie ». De cette jouissance fatiguée, il s’en délecte pleinement pour avoir accompli son travail de champion mis en selle sur les routes asphaltées et les chemins de terre. Avant de grimper sur son arbre, il a raccroché son vélo au bout de la branche sur laquelle il s’est assis. Symbole d’en avoir fini, avec les dents, celles qui n’étaient plus suffisamment acérées pour croquer ses adversaires. Durant sa carrière, certains oiseaux de mauvais augure ont inféré que Jicé manquait de panache, ne faisait que suivre pour mieux se placer. Moi l’oiseau de bonne dentelure, je retiens le dur au mal, le travailleur au corps, le besogneux des sueurs, le distrait râpé, l’ouvrier de la 2^è chaîne.

Pour lui une seule chose compte à présent, s’ingénier à trouver la meilleure idée possible pour s’opposer à l’ennui. Pas celui qui sert à rêver en motorisant l’action d’assouvir, non, celui qui comble le temps linéaire par de la mélancolie d’insatisfait à en bloquer la direction souhaitée.

Cela passera indubitablement par sa vie de famille et son travail d’ingénieur en mécanique des fluides dont il extirpera une partie de leurs substances pour rendre son temps moelleux et vainqueur de toutes étapes évolutives.

Merci Maître Péraud, restez perché le temps que vous voudrez. Les oiseaux se cachent pour mourir, parait-il. Dans votre cas, la fin de votre carrière ne signe pas la fausse mort du volatile mais accroît votre sagesse qui prendra de la hauteur.