Au terme des 127,2 km courus à une allure infernale, sans jamais débrancher, L’Italien Lorenzo Finn est devenu champion du monde à Zurich ce jeudi 26 septembre devant la surprise britannique Sebastien Grindley. La course a été marquée par la pluie et les chutes, notamment celle d’Albert Withen Philipsen à 23 km du but. Déception pour Paul Seixas, 7e et victime d’une défaillance à 37 km de l’arrivée.
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Pas de doublé à Zurich ! Ni pour Paul Seixas qui visait le titre sur route après celui sur le contre-la-montre, ni pour Albert Withen Philipsen qui visait un second sacre après l’an dernier. Le Français a été victime d’une défaillance à 37 km du but tandis que le Danois est tombé lourdement à 23 km de l’arrivée. Le troisième rival des deux compères en 2024, l’Italien Lorenzo Finn, a parfaitement profité de la situation et est récompensé de sa course offensive.
Les Danois intenables
La course avait pourtant bien débuté pour le Danemark. Sous une pluie battante, les Scandinaves ont immédiatement pris le manche du peloton pour commencer leur travail de sape. Derrière, plusieurs coureurs ont goûté le bitume, piégés par un revêtement rendu glissant par les conditions météo. Le Belge Jasper Schoofs, vice-champion du monde du contre-la-montre, a notamment été piégé dès les premiers kilomètres.
Les premières hostilités ont été lancées par Albert Withen Philipsen avec une première attaque à 90 km de l’arrivée. Intenable, le futur coureur de la Lidl-Trek a multiplié les offensives, réduisant rapidement le groupe à une quinzaine de coureurs. C’est finalement l’Italien Lorenzo Finn qui s’est isolé le premier en attaquant à 60 km de l’arrivée, portant son avance à une grosse vingtaine de secondes.
Double sensation dans le final
Derrière, la réaction est venu une fois de plus d’Albert Withen Philipsen. Dans la Bergstrasse et ses passages à 17%, le Danois s’est extirpé du groupe avec quatre hommes dont Paul Seixas pour se lancer à la poursuite de l’Italien à 52 km du but. Mais la première sensation est intervenue 15 km plus loin. Alors qu’il restait 37 km à parcourir, sur une nouvelle accélération du champion du monde sortant, le Français a concédé quelques mètres au groupe en compagnie de Senna Remijn (Pays-Bas), rapidement transformés en plusieurs secondes.
Devant, alors que le trio de rescapés avait repris Finn, Philipsen est reparti à l’attaque dans la Bergstrasse, faisant craquer le Britannique Sebastien Grindley puis l’Espagnol Héctor Álvarez. Alors qu’il prenait des risques dans la descente pour mettre la pression sur ses adversaires, le Danois a mal négocié un virage et a subi une lourde chute, anéantissant ses espoirs de doublé. Deuxième sensation sur les routes suisses.
Après une légère tergiversation entre Finn et Alvarez, rentré sur l’Italien, le transalpin a fait parler la poudre en attaquant à 21 km de Zurich pour ne plus jamais être revu. En démonstration, le jeune grimpeur de 17 ans n’a plus été inquiété pour conclure son chef d’oeuvre avec 2’05 d’avance sur Sebastien Grindley, 2e, et 3’06 sur un groupe de trois coureurs réglé par Senna Remijn pour le bronze. Une victoire amplement mérité au vu de la course offensive menée par le garçon. Fuoriclasse.
Une défaillance et la 7e place pour Seixas
Arrivé sur la course en ligne avec la pancarte après son titre sur le contre-la-montre, au point de presque faire oublier le champion en titre Albert Withen Philipsen, Paul Seixas a connu une grosse défaillance à 37 km du but. Avec quatorze victoires en 2024, le Lyonnais domine tellement son sujet qu’il a fallu s’y remettre à deux fois pour être sûr de comprendre que le champion du monde du chrono avait lâché la roue des meilleurs. Transit par le froid, distancé sur le plat par Senna Remijn, futur troisième, le Français a fait preuve de caractère en s’accrochant malgré la déception pour terminer à la 7e place. Si ce n’est pas le résultat qu’il était venu chercher, le futur coureur de Décathlon AG2R La Mondiale peut tout de même se satisfaire de mondiaux réussis, puisqu’il repart avec un titre dans la besace. Avant le grand saut l’an prochain en World Tour.
Classement des Championnats du monde Juniors hommes de la course en ligne
1 – FINN Lorenzo (Italie), les 127,2 km en 2h57’05
2 – GRINDLEY Sebastien (Grande-Bretagne) + 2’05
3 – REMIJN Senna (Pays-Bas) + 3’06
4 – FIETZKE Paul (Allemagne) m.t
5 – BARRY Ashlin (États-Unis) m.t
6 – ÁLVAREZ Héctor (Espagne) + 3’44
7 – SEIXAS Paul (France) + 4’11
8 – ZOMERMAAND Jurgen (Pays-Bas) m.t
9 – CLEMMENSEN Theodor August (Danemark) + 6’45
10 – ØKSNES Håkon Eiksund (Norvège) + 7’04
Lire aussi : Le classement complet de la course en ligne Juniors Hommes
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La course débuta par une surprenante boucherie à ciel ouvert, elle se poursuivit en une forme de cimetière, celui des illusions perdues pour les deux grands favoris, le champion sortant A. Philipsen et P. Seixas, et elle se termina toujours sous la pluie dans une forme de Waterloo, certains des survivants comme tentant d’achever un long chemin de croix après une bien dure bataille… Suivre ce championnat junior permettait aussi de mieux comprendre certaines des manières de courir actuelles, celles des Pogacar ou autres Evenepoel, si souvent adeptes de cette manière dévastatrice d’aborder la course.
Car dès le départ, et sur les 25 km de plat précédant le circuit, s’engagea un étonnant contre la montre par équipes des danois de Philipsen : ronds-points et virages sous la pluie à grande vitesse, chutes en cascades, débandade dans le peloton… Philipsen face au reste du monde, lancé à corps perdu vers son titre, sans aucune véritable ambition tactique autre que celle d’imposer sa seule force, au point que victime de la route, il en chuta lui aussi… Coup de buis ou fringale pour le français P. Seixas, beaucoup trop dispendieux dans l’effort en début de course, victime aussi de ces terribles médias qui le déclaraient champion du monde avant le départ, ou même futur vainqueur du Tour de France… Et il y eut donc ce troisième larron, beaucoup moins exposé, et qui nous offrit même un peu de réflexion dans la bataille. Jusque-là occupé à suivre le grand essorage, une accalmie lui avait donné l’idée de contrer à 60 km de l’arrivée, mais il se relevait ensuite de manière très opportune afin de laisser revenir un quatuor sélectionné, Seixas, Philipsen, Alvarez, Grindley… Fringale du premier, chute du second, coup de buis du troisième, faiblesse du quatrième, la route de la victoire s’ouvrit ensuite à lui… L.Finn passait la ligne dans un beau moment d’émotion simple et personnelle; une course bien singulière et un très beau championnat…