Groupama-FDJ : Une saison 2024 contrastée

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Groupama-FDJ : Une année 2024 contrastée
La saison 2024 de la Groupama-FDJ a été marquée par une inconsistance de ses hommes forts. Crédit photo : @GroupamaFDJ

Avec 15 succès, son plus faible total depuis la saison 2015 (15 victoires également), la formation Groupama-FDJ a vécu une année 2024 contrastée, entre irrégularité des plus jeunes et des leaders pas toujours au niveau. Un bilan qui pose question, alors que Laurence Pithie et Lenny Martinez iront vers de nouveaux horizons en 2025.

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Groupama-FDJ a largement perdu la guerre nationale face à l’autre grande équipe française, Décathlon AG2R La Mondiale. Avec 15 succès pour les hommes de Marc Madiot contre 30 pour ceux de Vincent Lavenu, les deux formations sont sur deux dynamiques complètement opposées. Alors que la seconde est en pleine confiance et revient au premier plan après une année 2023 compliquée, la première n’a pas franchi le cap attendu après une année 2023 prometteuse de sa jeune génération.

Des leaders trop peu souvent au niveau

La saison contrastée de l’équipe tricolore est à l’image de celle de ses leaders. Après un début d’année poussif, entre résultats décevants et abandons, David Gaudu est arrivé sur le Tour de France hors de forme, touché quelques jours avant par le Covid. Invisible durant trois semaines, il s’est repris sur la Vuelta en retrouvant son niveau avec une 6e place finale. Une fin de saison bien meilleure, puisque le Breton s’est également imposé sur le Tour du Luxembourg avant de prendre la 9e place du Tour de Lombardie. Un Gaudu retrouvé.

Également décevant sur le Tour, Valentin Madouas n’a que trop rarement pesé sur la course. Ses top 10 sur l’Amstel Gold Race et Liège-Bastogne-Liège et sa médaille d’argent aux JO resteront les temps forts de son année. Insuffisant pour un coureur de son calibre. De son côté, Stefan Küng a goûté pour la première fois aux joies de la victoire en Grand Tour. Vainqueur du contre-la-montre de la dernière étape de la Vuelta, il a offert à Groupama-FDJ son premier succès sur une course de trois semaines depuis le Giro 2022. Une délivrance. Avec trois victoires et l’argent européen sur l’épreuve chronométrée, le Suisse a réalisé une saison honnête, mais a manqué ses grands objectifs, le Tour, les JO et les championnats du monde du chrono. Également en-deça lors des classiques malgré une 5e place sur Paris-Roubaix, on attend plus du rouleur suisse.

Des jeunes encore trop irréguliers

Si les cadres n’ont pas toujours été au niveau, les jeunes ont eux aussi connu l’irrégularité. Pour leur deuxième saison complète chez les professionnels, après une année 2023 de haute voltige, Laurence Pithie, Lenny Martinez et Romain Grégoire étaient attendus. Parti très fort en remportant la première classique World Tour de l’année, la Cadel Evans Great Ocean Road Race, le Néo-Zélandais a brillé sur Paris-Nice avec deux podiums et le port du maillot jaune. Très fort sur les classiques, il a cependant souvent manqué de caisse dans les derniers kilomètres pour aller chercher un excellent résultat. Tout de même 7e de Paris-Roubaix, il s’est malheureusement éteint par la suite. Un seul top 5 sur le Giro, son premier Grand Tour, et une deuxième partie de saison insipide qui rappelle les progrès à effectuer.

De leur côté, les deux Français ont connu des fortunes diverses. Si Lenny Martinez a réalisé une première partie de saison exceptionnelle, éclaboussant le peloton de sa classe avec cinq succès et des résultats remarquables (8e des Strade Bianche, 7e du Tour de Catalogne et 8e du Tour de Romandie), sa relation avec l’équipe s’est détériorée suite à ses envies de départ. Aligné sur le Tour alors qu’il était prévu sur la Vuelta, il a traversé la Grande Boucle comme une ombre, à l’image de sa deuxième moitié de saison.

De son côté, Romain Grégoire a probablement réalisé la saison la plus aboutie des trois hommes. Vainqueur en World Tour pour la première fois au Pays Basque, on l’a peu vu pour son premier Tour de France. Sa belle campagne de classiques italiennes en fin de saison rappelle ses qualités sur les courses d’un jour, après des Ardennaises légèrement en dessous des attentes. Une irrégularité qui peine à venir pour les trois hommes, qui emprunteront des chemins différents l’an prochain mais devront combler ces lacunes pour s’imposer au plus haut niveau.

Des départs importants

Si la jeunesse de Groupama-FDJ et la génération 2023 a séduit les observateurs par ses débuts professionnels, elle a également tapé dans l’oeil de nombreuses équipes du World Tour. Alors que Romain Grégoire a prolongé avec l’équipe française jusqu’en 2027, ses deux compères quittent le navire. Laurence Pithie rejoint l’armada de la Red Bull – BORA – hansgrohe et son groupe de classique, tandis que Lenny Martinez prend la direction du Moyen-Orient avec la formation Bahrein-Victorious avec de gros objectifs sur les Grands Tours. Deux feuilletons qui ont animés le mercato durant une bonne partie de l’année, notamment du côté du Français. Le Britannique Sam Watson et le Néo-Zélandais Reuben Thompson, également issus de la Conti, vont eux aussi quitter les rangs de Marc Madiot. Le premier débarque chez INEOS Grenadiers et laissera un vide dans un pôle sprint qui s’amoindrit toujours plus, tandis que le second, bon grimpeur, vient renforcer la Lotto.

Des départs qui soulèvent des questions quant à la capacité de la formation française à conserver ses jeunes talents, et un mercato sur celle à en attirer de nouveau. Si Guillaume Martin vient remplacer numériquement Martinez pour les courses par étapes, le Normand atteint un plafond que le jeune tricolore est promis à exploser. Pithie n’a pas été remplacé, ni sur les sprints, ni sur les classiques, et les arrivées de Rémi Cavagna et Johan Jacobs ne sont pas du calibre attendu pour combler les manques de l’effectif. Un recrutement qui pose question.

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1 COMMENTAIRE

  1. Des trois plus jeunes, Pithie, Martinez et Grégoire, il n’y a que Grégoire qui restera chez Groupama en 2025… R. Grégoire pourrait d’ailleurs se révéler la meilleure carte pour Groupama en 2025, car sa progression en deuxième partie de saison, même sans victoire, n’a peut-être pas été assez soulignée, que ce soit sa combativité et sa présence avec les plus forts dans certaines échappées du Tour, ou bien son comportement dans les dernières classiques italiennes. Dans la Coppa Agostoni et les courses en Vénétie, R.Grégoire fut le rival quasiment désigné et principal de M. Hirschi, et une telle fin de saison annonce généralement le meilleur pour la saison suivante…

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