A l’orée de l’intersaison, Imanol Erviti (Movistar) est revenu dans les colonnes de ciclored.com sur le lien particulier qui l’unit aux principales classiques du Nord que sont le Tour des Flandres et Paris-Roubaix.
Une vocation précoce mais des résultats tardifs
Dès 2005, le néo-pro décide de s’aligner sur les deux épreuves. Douze saisons plus tard, il n’aura raté que l’édition 2013 de la Ronde. Voilà ce qui s’appelle de la constance. Et quand l’on connaît l’âpreté de ces courses, nul doute que cette obstination se doit en grande partie à son amour pour ces courses particulières, « de cyclisme extrême, à l’ancienne« .
Pourtant, malgré cette fidélité remarquable aux monuments flandriens, le coureur Navarrais y affichait jusqu’à cette année des résultats assez moyens (56e sur les Flandres et 40e sur Roubaix en guise de meilleurs résultats). « La différence avec les années précédentes, c’est surtout un changement de mentalité ; et de confiance. Je me suis présenté sur ces courses en 2016 avec la conviction de pouvoir y faire quelque chose ».
Un Espagnol en terrain inconquis
Hormis Miguel Poblet (podiums en 1958 et 1960 sur l’Enfer du Nord), seul l’excellent Ibère Juan Antonio Flecha a su faire siens les chemins nordiques. Avec une 3e place en Belgique et une 2eme place en France (plus sept autres tops 10), il est néanmoins l’exception qui confirme la règle.
Depuis cette année, Erviti peut donc légitimement aspirer à rejoindre ses glorieux prédécesseurs, même s’il nie être devenu un spécialiste des courses du Nord. Ses tops 10 en 2016 sont d’ailleurs le fruit d’échappées au long cours. Mais il a prouvé, aux autres comme à lui-même, qu’il pouvait tenir la distance. Et Hayman n’est-il pas venu compléter en avril la longue liste des vainqueurs de Roubaix issus de l’échappée matinale ?
Pourtant, Pedro Delgado se montrait pessimiste devant nos confrères de El Pais quant aux chances espagnoles dans le futur : « Paris-Roubaix intéresse beaucoup en Espagne, comme le démontrent les audiences TV, mais cela ne se traduit aucunement sur la planification de nos équipes, qui privilégient d’autres types de course. C’est dommage car c’est une des plus belles courses de la saison, quoique je ne regrette pas de ne l’avoir jamais disputée ».
Quant à la tête de gondole de Movistar sur les pavés, à bientôt 33 ans (il les célèbrera après-demain), il se verrait bien devenir le premier Espagnol à remporter l’un de ces deux monuments.