Thomas Voeckler a raccroché le vélo il y a une semaine sur les Champs-Élysées. Ses 17 ans passés dans le peloton professionnel lui ont forgé la réputation d’un grand champion qui demeurera à jamais dans le cœur des Français. Descendu de son vélo pour profiter pleinement de sa petite famille et des joies de la vie au développement plus souple en matière d’oisiveté, sa cote de popularité n’en sera pas moins soumise au temps de l’oubli dans ce qu’il a de plus anonyme. Mais elle sera tout de même synonyme de changements qui influeront sur son corps et dans son esprit. Des changements de poids et de trajectoires dans de nouvelles émotions de la vie.
Une prise de poids de l’ordre de 15 kilos sur une année…
Quand un sportif met un terme à sa carrière professionnelle, l’une de ses premières écoutes musicales se tourne généralement vers ce titre tout droit sorti du ventre d’un transistor et aux paroles ô combien révélatrices sur le plan physique. «Fais de moi ce que tu veux après toutes ces années de privations alimentaires et de régimes draconiens qui nous ont éloignés de nos liens de table et de chair ». Pour un sportif de haut niveau, elles prennent tout leur sens après une carrière à ingurgiter des gels énergétiques et des pâtes à tous les repas. Souhaitons à Thomas Voeckler des retrouvailles éprises de joies des papilles sur le quai de la bonne cuisine.
Ses grimaces remisées dans un placard conçu à cet effet
Il a désormais sa place au sein d’une confrérie qu’il va devoir créer incessamment sous peu. Elle aura pour nom ce qui le démarqua des autres coureurs durant sa carrière et de très loin. Il n’est pas le premier et ne sera pas le dernier à avoir dégradé les traits son visage pendant l’effort, mais aura une place prépondérante dans un endroit qui portera un nom révélateur de son passé aux multiples faciès déformés par la douleur. « Les Grimaçants du peloton » ne sera jamais fermé à clé pour que les enfants l’ouvrent à loisir et s’en inspirent pour singer Voeckler dans des courses improvisées qui animeront les rues de France, comme celui qui la magnifia à coups de victoires jusqu’au bout des tripes et en portant le maillot jaune de la même manière dans son Graal de juillet.
Thomas Voeckler à la tête d’une équipe basée en Vendée
Jean-René Bernaudeau, le manager général de l’équipe Direct-Énergie, a fait sous-entendre lors de la dernière Grande Boucle qu’il allait lui aussi prendre la direction d’un lieu dans le temps où l’âge s’accommode très bien avec le lâcher-prise sur les impératifs de la performance. Sans qu’il avance le nom d’un repreneur, car il y aura un repreneur de son institution, dans ses pensées on pouvait tout de même lire qu’un seul homme serait en mesure de reprendre le flambeau. Celui qui lui resta fidèle durant toute sa carrière semble être l’homme de la situation. La passation de pouvoir aura la double fonction d’en faire sortir un de la retraite et d’y en envoyer un autre. Un beau chasser-croiser pour que perdure un cyclisme de traditions et de valeurs qui ont tendance à se perdre dans l’uniformisation d’un milieu en proie à y faire la sourde oreille. Normal quand le canal est bouché par des oreillettes !
Vidéo – L’hommage de toute une équipe rendu à son grand champion
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C’est l’occasion de parler de Moncrabeau, en Lot-et-Garonne, à la limite du Gers, lieu gastronomique mais aussi capitale des menteurs et célèbre par ses concours de grimaces. On y trouve d’ailleurs un musée consacré entre autres à ces activités, où l’on peut voir que celles-ci sont parfois développées de manière assez impressionnante ! L’entrée est gratuite.
Une seul toto merci