La saison 2018 peut laisser quelques regrets au Team Sunweb. Souvent placée mais rarement vainqueur, cette formation n’est pas passé loin de vivre une année exceptionnelle. Pour autant, ses leaders se sont montrés à la hauteur et ont largement contribué à la réussite collective.
Tom Dumoulin, le symbole du Team Sunweb
Une très belle régularité au plus haut niveau, mais qui laisse un goût amer. Paradoxale, la dernière saison écoulée offre un double sentiment à Tom Dumoulin. A la fois celle du devoir accompli mais aussi celle d’une certaine frustration. Le Néerlandais aura accumulé les deuxièmes places dans les grandes compétitions. Terminant à la place de dauphin sur le Giro, la Grande Boucle et aux championnats du monde du chrono, il est passé proche de la perfection. Très peu de coureurs peuvent se targuer d’avoir fait aussi bien durant ces derniers mois. Compétitif sur une grande partie de la saison, le leader du Team Sunweb a démontré une nouvelle fois que c’était bel et bien une référence au niveau des Grands Tours. Seuls des immenses Chris Froome et Geraint Thomas ont réussi à le devancer au final du classement général. C’est dire tout de même le niveau de la performance atteinte.
Avec deux podiums supplémentaires récoltés de la part de Dumoulin, son palmarès sur les Grands Tours prend de plus en plus d’épaisseur. Cela en fait de manière logique un grand favori pour l’année prochaine. Faisant partie des meilleurs en montagne, et grand spécialiste de l’exercice du contre-la-montre, c’est évidemment un candidat redoutable à l’avenir. En tout cas, il aura à cœur de franchir en 2019 la dernière marche qui lui manque et voudra assurément reconnaître la joie du succès connu au terme du Giro 2017.
Des leaders au rendez-vous
En plus de Tom Dumoulin, deux autres coureurs ont permis au Team Sunweb de s’afficher au sommet de la hiérarchie. Même s’ils ont connu à un certain moment un creux, Michael Matthews et Soren Kragh Andersen se sont révélés performants dans le World Tour. Concernant le premier cité, sa saison peut être vraiment divisée en deux parties. Jusqu’à l’été, l’Australien a été davantage frustré, soit par les blessures ou le manque de victoires. Mais celles-ci sont arrivées en l’espace d’un mois entre août et septembre. Vainqueur d’une étape au BinckBank Tour mais surtout auteur du doublé GP de Québec et Montréal, cela lui aura permis de finir sur une excellente note.
La saison s’est également très bien terminée concernant Kragh Andersen. Le Danois est assurément l’une des révélations parmi la jeune génération. Le coureur de 23 ans commence véritablement à faire sa place dans le gotha du cyclisme mondial. Vainqueur d’une étape au Tour de Suisse, il aura surtout fait parler de lui en remportant Paris-Tours. C’est sa première grande classique inscrite au palmarès, ce qui laisse augurer de belles choses pour la suite. Mais le plus dur arrive désormais, le temps de la confirmation tout en affirmant son nouveau statut.
Le nombre de victoires, un point noir
Malgré ses nombreuses satisfactions, Team Sunweb peut clairement rester sur sa faim concernant les succès engrangés. Avec seulement onze victoires, c’est l’un des plus faibles totaux parmi l’ensemble des équipes du World Tour. Cette statistique décevante révèle certains manques dans cet effectif. En manque d’un sprinteur de carrure international tel que Fernando Gvairia, Elia Viviani ou Dylan Groenewegen, il est difficile de pouvoir prétendre à mieux. Mais aussi, cette formation repose fortement sur les performances de quelques coureurs. Mis à part Dumoulin, Matthews, Kragh Andersen, voire Kelderman ou Oemen, les autres sont davantage cantonnés au rôle d’équipier et ont rarement l’occasion de briller. Un point d’amélioration évident qui efface en rien les performances notables réalisées durant toute cette année.