L’attente commence à durer. Cela fait vingt-et-un an qu’un Français n’a plus remporté Paris-Roubaix appelé autrement l’Enfer du Nord. Il faut remonter à 1997 et le triomphe de Frédéric Guesdon alors coureur de l’équipe FDJ. Depuis, aucun tricolore a réussi à lui succéder au palmarès de ce Monument du cyclisme. Et si cette 116e édition de Paris-Roubaix était enfin la bonne ?
OUI, un Français va gagner Paris-Roubaix
Au départ de ce Paris-Roubaix 2018, le clan français peut nourrir de grands espoirs. A commencer par Arnaud Démare, qui paraît le plus en mesure de remporter ce Monument. En cas de succès, ce serait la deuxième fois qu’il gagnerait une course de cette importance après Milan-San Remo 2016. Et prendrait assurément encore un peu de place dans le cyclisme français. Considéré comme un très sérieux outsider, si ce n’est comme un favori, le champion de France a fait de Paris-Roubaix un de ses plus grands objectifs de la saison. Sixième déjà l’an passé, il peut en plus se baser sur un résultat de référence. Et avec comme autre d’atout d’avoir une redoutable vitesse de pointe du fait d’être l’un des meilleurs sprinteurs du monde. Tout est réuni pour connaître le jour de gloire.
Mais ce n’est pas le seul représentant français sur lequel il va falloir compter. Adrien Petit, qui reste sur deux tops 10 consécutifs n’est surtout pas à écarter d’une potentielle victoire. Bien sûr, cela paraît assez improbable à quelques heures du départ, mais qui aurait penser que Matthew Hayman l’emporte en 2016. Personne tout simplement, à part lui-même, et c’est le point commun qu’a le coureur de Direct Energie. Paris-Roubaix est une course qui lui tient particulièrement à cœur et où il veut continuer à briller. Les places d’honneur ont déjà été atteintes, reste maintenant à franchir le cap supplémentaire. Et avec un scénario favorable comme peut réserver quasiment que cette course, la victoire est à sa portée.
Dans cette même équipe, Sylvain Chavanel a également une belle carte à jouer. Privé de Tour des Flandres, car Direct Energie n’a pas été invité, c’est du coup le principal événement de ce printemps pour l’expérimenté Français. Grand nombre de coureurs ont gagné Paris-Roubaix sur le tard, alors pourquoi pas le Poitevin qui prendrait exactement la même direction pour y parvenir. Cela passera très certainement par une course d’anticipation, mais dans un grand jour, l’espoir peut se transformer en réalité. Tout comme Christophe Laporte de l’équipe Cofidis. Pas au meilleur de sa forme au Ronde à cause d’une maladie, cette-fois ci tous les voyants semblent au vert. Une bonne nouvelle sachant que l’un des Français les plus en vue depuis le début de saison. Performant récemment sur un Monument comme Milan-San Remo et une classique réputée comme Gand-Wevelgem, ce sont des belles références à mettre à son actif.
NON, aucun Français ne gagnera Paris-Roubaix
Bien sûr, un triomphe d’un coureur français serait exceptionnel pour ce Paris-Roubaix 2018 et confirmerait un peu plus encore que le cyclisme hexagonal est de retour au premier plan, mais il faudra encore attendre concernant cette course. Le niveau de la concurrence est tellement relevée, qu’aujourd’hui cela semble très difficile de voir un tricolore lever les bras au Vélodrome de Roubaix. Une place dans le top 10, top 5, voire même sur le podium sont largement dans les cordes d’un coureur comme Arnaud Démare, mais pour la première place c’est une toute autre chose.
Ces dernières années, les meilleurs Français sont toujours tombés sur plus fort qu’eux et la tendance ne devrait pas s’inverser tout de suite. Dans les principaux favoris, il y a Niki Terpstra, Peter Sagan, Philippe Gilbert ou encore Greg Van Avermaet. Avec leurs derniers résultats et leurs statuts respectifs, l’ensemble de ces coureurs paraissent supérieurs au départ. Sans oublier d’autres outsiders comme Zdenek Stybar, Yves Lampaert, Oliver Naesen qui vont être de redoutables adversaires.
En se fiant sur la dernière édition, les Français ont été à la hauteur de l’événement mais à un second échelon de la course. Démare (6e) et Petit (9e) n’ont jamais vraiment eu à un moment donné l’occasion de disputer la victoire finale. Pas en mesure de suivre les premiers quand le rythme s’est accéléré, c’est plus à ce genre de scénario auquel il va falloir s’attendre de nouveau cette année. A moins qu’une très belle surprise arrive à l’issue des 257 kilomètres.