D’habitude sur les lieux des courses, Daniel Mangeas doit prendre son mal en patience. Entre la lecture de la biographie de Simone Veil, son vélo d’appartement et revoir la diffusion de certaines épreuves à la télévision, il est revenu pour nous sur cette période pour le moins particulière causée par le coronavirus en évoquant bien évidemment le Tour de France.
Maintenir le tour de France, un symbole fort
Depuis l’allocution d’Emmanuel Macron de lundi dernier annonçant qu’aucun événement avec du public ne pouvait se tenir jusqu’à mi-juillet, il est acté de manière définitive que le Tour de France est reporté. Et de nouvelles dates ont été trouvées comme l’a confirmé Christian Prudhomme le directeur de l’épreuve. C’est prévu pour la fin de l’été entre le 29 août et le 20 septembre. Pour Daniel Mangeas, le principal c’est en tout cas que le Tour se déroule comme c’est le cas depuis 1947 sans interruption. « En partant du principe que tous les feux soient au vert, il n’y a pas de raison alors que le Tour n’ait pas lieu. C’est un événement tellement populaire. Il fait partie de notre histoire et de notre patrimoine. Cette édition aura forcément une saveur particulière du fait du contexte. On est dans une situation bizarre », a expliqué la « voix du Tour » pour TodayCycling.
Le cyclisme face à un énorme défi
Au delà du simple aspect sportif, le Tour de France qui est l’un des plus grands événements sportifs pourra être le symbole d’une reprise. Si la situation sanitaire devait amener à une annulation, ce serait évidemment une catastrophe pour le sport cycliste et pour son fonctionnement général. « C’est forcément handicapant si cela se passe de cette manière. Mais sans Tour de France, ce serait encore pire pour le système économique du cyclisme. Mais je suis convaincu qu’il arrivera à s’en relever même s’il fallait passer par une saison blanche », a poursuivi Daniel Mangeas qui s’inquiète davantage pour les organisateurs des plus petites courses.
Un calendrier construit autour de la Grande Boucle
En même temps que l’annonce de Christian Prudhomme officialisant un Tour de France du 29 août au 20 septembre, l’Union Cycliste Internationale (UCI) s’est avancée sur un nouveau calendrier. Il prévoit notamment les championnats nationaux avant le Tour de France ainsi que le Critérium du Dauphiné en attendant d’autres confirmations. Une situation, qui va dans le sens de Daniel Mangeas contacté avant ces annonces officielles. « Le Tour de France doit passer en priorité. Mais avant, il faudrait quand même disputer quelques épreuves. Je pense éventuellement à des manches de Coupe de France comme Paris-Camembert et à des courses par étapes comme le Dauphiné, qui pourrait faire quatre ou cinq jours. »
Des coureurs pros fixés sur leur préparation
Un tel programme et avec des échéances précises permettront ainsi aux coureurs d’avoir un but à moyen terme. Et de pouvoir arriver dans de bonnes conditions physiques pour affronter une telle épreuve difficile qu’est le Tour de France. Daniel Mangeas croit aux chances égales pour chacun au départ de la prochaine édition de la Grande Boucle. « En ayant la possibilité de s’entraîner à partir de la mi-mai, cela permettrait aux coureurs je pense d’arriver en bonne condition pour affronter le Tour. Cela leur donne le temps suffisant étant donné que ce serait dans plus de quatre mois. Une majeure partie sera à 100%, je ne suis pas inquiet à ce sujet sur l’équité. »
Mais est-ce que les cartes vont être rabattues pour autant ? Les plus forts en début de saison tels que Jakob Fuglsang, Tadej Pogacar, et Nairo Quintana vont-ils poursuivre sur leur lancée ? Rien n’est moins sûr. « Dans cette saison, c’est un nouveau départ. En tout cas, ce qui est certain, les coureurs vont vouloir tous en découdre.» Egan Bernal, Thibaut Pinot, Julian Alaphilippe, Peter Sagan pour ne citer qu’eux auront à cœur de réussir ce Tour de France déjà historique replacé à la fin de l’été.
