Fort de sa 14e place au classement général final du Giro 2022, Guillaume Martin termine accessoirement premier français. Mais le coureur sort déçu de sa course et de son classement final. Le leader de l’équipe Cofidis considère aussi avoir acquis de l’expérience pour le futur. A l’arrivée de la 21e étape, le coureur âgé de 28 ans s’est confié.
Guillaume Martin 14e du Giro 2022
33e du chrono final de Vérone, Guillaume Martin s’est exprimé à l’arrivée : « Je suis content de la manière dont je termine ce Giro avec l’un de mes meilleurs chronos. Le bilan est décevant malgré tout. Je venais pour faire un très bon classement général et je finis seulement 14e. On apprend aussi de ses échecs, je pense que ma condition physique n’était pas si mauvaise mais j’ai couru un peu à l’envers tout au long du Tour d’Italie. C’est frustrant et en même temps c’est de l’expérience emmagasinée pour la suite. C’est une course magnifique dans un pays qui l’est tout autant avec énormément de dénivelé. Dans une épreuve comme celle-ci, je pense qu’il faut rester patient et savoir que les écarts se font en 3e semaine pour ne pas trop dépenser de l’énergie rapidement. »
Giro 2022 – Classement général final
1 – HINDLEY Jai (BORA – hansgrohe ) + 86:31:14
2 – CARAPAZ Richard (INEOS Grenadiers) + 1:18
3 – LANDA Mikel (Bahrain – Victorious) + 3:24
4 – NIBALI Vincenzo (Astana Qazaqstan Team) + 9:02
5 – BILBAO Pello (Bahrain – Victorious) + 9:14
6 – HIRT Jan (Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux) + 9:28
7 – BUCHMANN Emanuel (BORA – hansgrohe) + 13:19
8 – POZZOVIVO Domenico (Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux) + 17:29
9 – CARTHY Hugh (EF Education-EasyPost) + 17:54
10 – LÓPEZ Juan Pedro (Trek – Segafredo) + 18:40
11 – VALVERDE Alejandro (Movistar Team) + 23:24
12 – BUITRAGO Santiag (Bahrain – Victorious) + 24:23
13 – HAMILTON Lucas (Team BikeExchange – Jayco) + 28:02
14 – MARTIN Guillaume (Cofidis) + 28:37
15 – FORTUNATO Lorenzo (EOLO-Kometa) + 33:15
16 – SIVAKOV Pavel (INEOS Grenadiers) + 41:43
17 – KELDERMAN Wilco (BORA – hansgrohe) + 41:45
18 – ARENSMAN Thymen (Team DSM) + 42:31
19 – KÄMNA Lennard (BORA – hansgrohe) + 43:58
20 – OOMEN Sam (Jumbo-Visma) + 1:04:22
G. Martin a bien raison, pour le classement général du giro, « il faut savoir rester patient »… Ses échappées, notamment celle de Naples avec Van der poel and co, plus ou moins à la recherche de temps perdu, l’ont sans doute physiquement pénalisé dans les dernières journées.
La différence essentielle entre ce giro de G;Martin et son Tour de France et sa vuelta de l’an passé, c’est d’être venu sur le giro en déclarant, lui et son entourage, qu’il y jouait le classement général, un top 10 ou même un top 5, alors que sur le Tour ou la vuelta l’an passé , il avait déclaré courir pour remporter une étape, la réalité confirmant ses dires, puisqu’il y avait perdu pas mal de temps dans la première partie du Tour ou de la vuelta…
G. Martin aurait-il réussi son général sans attaquer, seulement en tentant de suivre, puis en tentant de se replacer en dernière semaine par une échappée-fleuve ?… Le tracé de ce giro ne s’y prêtait guère, le seul ayant pu reprendre 8 minutes assez facilement du temps étant Kelderman, de la puissante Bora, avant même la troisième semaine… Fortunato, sans doute bien conseillé par Contador a couru ainsi ; il attendu, nous aussi nous avons attendions Fortunato en troisième semaine… Nous l’attendons encore… Fortunato est à peu près dans le même classement que Martin à l’arrivée…
En fait, sur ce giro particulièrement difficile, la patience, plus que jamais, s’est avérée primordiale… G. Martin est un peu déçu, mais il ne devrait pas l’être, car chacun se retrouve finalement à sa place… Même Carapaz… Je pense par contre que Carapaz, par contre, a couru un giro à l’envers, au sprint aux arrivées dès l’Etna, à la recherche de bonifications, à l’attaque comme à Turin, pris dans des chutes, certes sans gravité, mais il n’est jamais bon de tomber, etc… Compte tenu des faibles écarts de niveaux entre les premiers, nombre de vainqueurs de grands Tours, lui auraient conseillé de courir autrement, c’est à dire à peu près l’inverse, attendre et suivre en faisant un minimum d’efforts, un peu comme Hindley… Ce que le lucide G. Martin résume aussi, d’une certaine façon, pour sa propre course…