Mathieu van der Poel (Alpecin – Deceuninck) triomphe via Roma. L’empereur n’a pas tremblé face à la férocité du Cannibale Tadej Pogacar. Le Néerlandais remporte son deuxième Milan-Sanremo au nez et à la barbe du champion du monde toujours fanny sur la Primavera. L’empereur van der Poel remporte son 7e monument en carrière, tour d’horizon.
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Au départ de Milan ce matin, Mathieu van der Poel semblait être le seul capable de battre à la pédale Tadej Pogacar. 6 heures plus tard, le petit-fils de Poulidor, lève les bras en signe de réponse. Au terme d’une bataille d’une intensité folle sur la Primavera, le coureur d’Aleppin – Deceuninck a concassé le champion du monde au sprint avec comme spectateur privilégié Filippo Ganna (2e entre van der Poel et Pogacar). L’ancien champion du monde a répondu à toutes les accélérations de Tadej Pogacar dans la Cipressa et le Poggio. Il a même mis à mal le champion du monde au sommet du Poggio sur une attaque explosive. Mais ce premier monument de la saison, cette première bataille 2025, entre les deux meilleurs coureurs de classiques du peloton, devait se terminer au sprint. Inébranlable, l’empereur van der Poel, dans un timing et avec un sens tactique à montrer dans toutes les écoles de cyclisme, n’a fait qu’une bouchée du Cannibale pour s’offrir son 7e monument. Annoncé comme un crack dès son plus jeune âge, à 30 ans, Mathieu van der Poel est auteur d’une régularité remarquable sur les monuments, fidèle au phénomène annoncé. Petit tour de ses 7 merveilles :
Tour des Flandres 2020 : une première devant son meilleur ennemi !
Pour sa deuxième saison complète sur la route, Mathieu van der Poel s’offre déjà un premier monument dans sa carrière. Attendu pour tout rafler avec son compère Wout van Aert, le Néerlandais se libère après un long sprint, un mano à mano face à son meilleur ennemi, le Belge Wout van Aert. Adversaire dans les sous-bois, les deux compères se retrouvent seul dans la longue ligne droite menant à Audenarde. A l’époque, Wout van Aert , vainqueur de Milan-Sanremo la même année, semblait avoir pris l’ascendant sur son adversaire. Cette victoire pleine de rage de Mathieu van der Poel est un vrai soulagement pour le Néerlandais.
Tour des Flandres 2022 : une libération face à Tadej Pogacar.
Fanny en 2021, Mathieu van der Poel sort d’une 3e place frustrante sur Milan-Sanremo. Le Néerlandais qui semble être le plus fort a souvent la pancarte. Sa rivalité avec Wout van Aert lui joue des tours car ils ont tendance à trop se regarder dans les final. Sa course favorite, le Tour des Flandres arrive à point nommé. Tadej Pogacar, vainqueur de deux Tour des France, est au départ pour la première fois, une inconnue que peut craindre van der Poel. Le Slovène semble d’ailleurs être le plus fort, mais le coureur d’Alpecin – Deceuninck arrive à s’accrocher jusqu’au bout. Il sait qu’il est le plus rapide au sprint et la ligne droite finale, il la connaît. Battu en 2021 par Kasper Asgreen, Mathieu van der Poel ne fait pas les mêmes erreurs et s’offre un deuxième Tour des Flandres, un deuxième monument en carrière synonyme de libération.
Milan-Sanremo 2023 : l’équation est enfin résolue.
Mathieu van der Poel est un puncheur. Il bénéficie aussi d’une très belle pointe de vitesse. Avec ses qualités de cyclocrossman il est par ailleurs très à l’aise dans les descentes. Il a par conséquent toutes les qualités requises pour remporter un jour Milan-Sanremo. Mais la Primavera est connue pour être capricieuse et aime se laisser désirer. Peter Sagan ou Tadej Pogacar peuvent en témoigner. Alors, forcément Mathieu van der Poel s’y est déjà cassé les dents. 13e en 2020, 5e en 2021, 3e en 2022, le petit fils de Poulidor a du attendre sa 4e participation pour enfin gagner la Classicissima. Après une attaque explosive au sommet du Poggio, Mathieu van der Poel résiste au retour de Ganna, van Aert et Pogacar et s’offre un troisième monument au bout du suspens.
Paris-Roubaix 2023 : enfin au Paradis !
Battu par Tadej Pogacar une semaine plus tôt sur le Tour des Flandres, Mathieu van der Poel espère enfin remporter l’Enfer du Nord. Un des derniers monuments, dans ses cordes, qui lui résiste encore. À l’entrée du Carrefour de l’Arbre, le Néerlandais moins serein que d’habitude semblait encore habiter par les démons de son échec au sprint en 2021 face à Sonny Colbrelli et Florian Vermeersch. Après avoir pris tous les risques, Mathieu van der Poel (VDP) réussi à rentrer sur Wout van Aert. Derrière, la crevaison du Belge permettra à VDP de sortir seul, en tête de ce secteur décisif. Il s’offre son premier Paris-Roubaix, son 4e monument à 28 ans. L’Enfer du Nord, c’était pour les autres.
Tour des Flandres 2024 : un air de classique.
C’est certainement SA course. En 6 participations, Mathieu n’a jamais fait pire que 4e. Sur les 5 dernières édition, il termine 1er ou 2e. Monstrueux. En 2024, le cyclocrossman ne fait qu’une bouchée des Monts pleins de gadoue suite à la pluie qui s’abat sur les Flandres. Sans concurrence, il s’octroie un 5e monument en carrière. Avec ce 3e Tour des Flandres, il rejoint Fabien Candellara, Tom Boonen, Johan Museeuw, Eric Leman, Fiorenzo Magni et Achiel Buysse au record de victoire. Un classique.
Paris-Roubaix 2024 : une parade dans l’Enfer.
3 minutes. C’est l’écart entre Mathieu van der Poel et son dauphin Jasper Philipsen sur ce Paris-Roubaix, colossal. Avec le maillot de champion du monde sur le dos, le Néerlandais part seul à 59,7 km de l’arrivée. Le maillot arc-en-ciel vole sur les pavés pour remporter son 6e monument, son deuxième Paris-Roubaix consécutif.
Milan-Sanremo 2025 : l’empereur Mathieu van der Poel !
Sacré via Roma, Mathieu van der Poel ajoute une 52e victoire en carrière, un 7e monument, à 30 ans seulement. Il rejoint Tadej Pogacar, Fabien Cancellara, Tom Boonen et Gino Bartali. Seul, Rick Van Looy (8 monuments), Costante Girardengo, Fausto Coppi, Sean Kelly (9), Roger de Vlaeminck (11) et Eddy Merckx (19) en comptent plus que lui. Alors forcément à l’arrivée Mathieu van der Poel exulte :
« Je suis dans une des meilleures formes de ma vie. Je me sentais déjà bien à Tirreno Adriatico et je savais qu’avec une semaine de repos, je serais au meilleur de ma forme. J’étais confiant pour suivre Pogacar dans le Poggio. La Cipressa était en fait plus difficile, dès que Tim Wellens a accéléré. On savait que Tadej essaierait de nous lâcher, mais j’avais assez de jambes pour le suivre. Quand j’ai vu le soleil après le Turchino et que les températures étaient plus clémentes le long de la côte, j’ai commencé à me sentir bien. C’est aussi grâce à ça qu’on a pu faire un tel effort dans la Cipressa, mais j’ai été surpris de ne voir que trois coureurs en tête. Battre Pogacar, c’est vraiment spécial. Il a fait un travail incroyable. Je savais depuis l’hiver que je sprinterais sur 300 mètres, c’était un point clé pour gagner aujourd’hui. Je suis très heureux de remporter Milan-Sanremo pour la deuxième fois. Chaque Monument est spécial, mais vu le déroulement de la course aujourd’hui, on peut être fiers de cette performance. J’étais assez ému à la fin, car la course était très difficile aujourd’hui. C’est difficile de croire que j’ai gagné un autre Monument. »
Mathieu van der Poel sur les monuments depuis le début de sa carrière :
En 7 saisons, le Néerlandais a disputé 19 monuments.
1 – Tour des Flandres 2019 : 4e
2 – Milan-Sanremo 2020 : 13e
3 – Tour de Lombardie 2020 : 10e
4 – Liège-Bastogne-Liège 2020 : 6e
5 – Tour des Flandres 2020 : 1er
6 – Milan-Sanremo 2021 : 5e
7 – Tour des Flandres 2021 : 2e
8 – Paris-Roubaix 2021 : 3e
9 – Milan-Sanremo 2022 : 3e
10 – Tour des Flandres 2022 : 1er
11 – Paris-Roubaix 2022 : 9e
12 – Milan-Sanremo 2023 : 1er
13 – Tour des Flandres 2023 : 2e
14 – Paris-Roubaix 2023 : 1er
15 – Milan-Sanremo 2024 : 10e
16 – Tour des Flandres 2024 : 1er
17 – Paris-Roubaix 2024 : 1er
18 – Liège-Bastogne-Liège 2024 : 3e
19 – Milan-Sanremo 2025 : 1er
Avec 7 monuments, Mathieu van der Poel égalise et revient à hauteur de son adversaire numéro 1, Tadej Pogacar. Rendez-vous le 6 avril prochain au Tour des Flandres, pour la deuxième grande bataille entre les deux hommes afin de savoir qui des deux sera le premier à aller chercher un 8e monument en carrière. Une deuxième bataille qui en appelle d’autres dans les semaines voir les mois à venir, peut-être dès Paris-Roubaix la semaine d’après ou Liège-Bastogne-Liège le 27 avril prochain.
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