Meilleur espagnol de moins de 25 ans au classement UCI l’an dernier, Marc Soler (23 ans) est une valeur montante du cyclisme ibérique. Déjà reconnu en Espagne, le jeune coureur de la Team Movistar garde la tête sur les épaules et ne souhaite qu’une chose : qu’on lui laisse le temps de progresser. Le coureur catalan de 23 ans a accepté de répondre à nos questions.
« Je laisse au temps le soin de fixer mes limites »
TODAYCYCLING : Tu t’es mis réellement au cyclisme sur le tard, vers 13 ans, pour quelle raison ?
Marc SOLER : En fait, je faisais en même temps du vélo et du football, en tant que gardien de but. Mais les exigences pour jouer au foot devenaient de plus en plus grandes, en termes de temps et d’énergie. Je prenais de moins en moins de plaisir aux entrainements de foot, alors que les sorties vélo avec les copains me plaisaient toujours autant. Quand t’es gamin, tu as surtout envie de t’amuser… J’ai donc décidé de ne faire plus que du vélo. Mais petit, je ne suivais absolument pas le cyclisme, je regardais surtout le foot.
TC : Ta victoire sur le Tour de l’Avenir en 2015 a-t-elle changé le cap de ta carrière ?
MS : Non, pas du tout. J’étais surtout honoré d’apparaître au palmarès aux côtés de grands coureurs, mais ça ne m’a pas changé. Ça n’a pas non plus modifié les attentes que je pouvais avoir envers moi-même. Depuis toujours, je ne me fixe pas de limite, je préfère laisser le temps les fixer pour moi.
TC : Au sortir d’une saison 2016 satisfaisante, quelle déception retiendrais-tu ?
MS : Sans aucun doute la chute lors de la Bretagne Classic. Je me suis déplacé une vertèbre à Plouay et j’ai dû mettre un terme prématuré à ma saison. J’étais vraiment déçu, d’autant que je revenais en forme et que j’espérais vraiment faire une belle fin de saison. Au moins la chute est-elle survenue suffisamment tôt pour ne pas influencer ma préparation pour 2017… La deuxième déception ça a été de devoir abandonner lors de la dernière étape du Tour de Catalogne, vraiment peu de temps avant l’arrivée, et alors que Nairo était leader.
« Les cols du Tour de France me conviendraient bien »
TC : Qu’en est-il de ton calendrier 2017 ?
MS : Il est défini pour les deux prochains mois : GP de Murcie et d’Almeria puis Tour d’Andalousie. Ensuite, j’irai sur Paris-Nice puis sur le Tour de Catalogne fin mars. Pour le reste, rien n’est décidé.
TC : Y a-t-il des courses que tu vises particulièrement cette année ?
MS : Non, pour le moment je vais sur les courses pour essayer d’aider l’équipe. Après, quand il y a des opportunités comme lors de la dernière Route du Sud [vainqueur de l’étape-reine NDLR], je m’efforce de les saisir. Mon rôle d’équipier me convient parfaitement pour le moment, cela suppose moins de pression au départ et cela me permet de progresser sereinement. Et puis, chez Movistar nous avons beaucoup de coureurs capables de briller sur les courses à étapes…
TC : Un Grand Tour est-il prévu au programme cette saison ?
MS : Pour le moment, non. Nous avons évoqué l’idée avec Eusebio [Unzué] mais pour le moment ce n’est pas à l’ordre du jour, ce qui ne veut pas dire que je n’en ferais pas dès cette année. L’idée est de se focaliser sur les courses World Tour d’une semaine, et d’y aider le leader de l’équipe, que ce soit Alejandro Valverde, Nairo Quintana ou qui que ce soit d’autre.
TC : J’imagine que briller sur trois semaines reste un objectif à long terme ?
MS : Clairement. Le Tour, par exemple, c’est la course dont tout jeune coureur rêve, donc je compte bien évidemment le disputer un jour. Les cols longs et réguliers qu’on trouve en France conviennent bien à mes qualités. Et puis, jusqu’à présent les courses françaises m’ont plutôt bien réussi !
Propos recueillis par David Guénel
VIDEO DE CYCLISME
Victoire de Marc Soler sur la 4e étape de la Route du Sud 2016
Il y aurait de nombreux jeunes espagnols qui seraient là pour assurer la suite ; mais il n’y a que Movistar en world tour, ce qui fait que les autres sont souvent engloutis par le jeu du système…Quant à Soler, il n’est pas obligé de gaspiller son énergie trop vite, ils font bien de l’économiser.