Michael Matthews a quitté cet hiver la formation Orica Scott après quatre saisons pour rejoindre Sunweb. Après son premier camp d’entraînement avec la formation néerlandaise et avant ses premières courses, le coureur australien a parlé à CyclingNews de plusieurs sujets, dont son rival Peter Sagan, son passé sous les ordres de Matt White et le Tour de France où il se fixe un objectif ambitieux.
Michael Matthews veut se parer de vert en juillet
Quand on le questionne si il est possible de battre le Slovaque Peter Sagan, il est honnête : « Ces dernières années, non, il n’était pas battable. Mais espérons qu’en 2017 il le sera. Pour le cyclisme et le Tour de France, il serait nécessaire d’avoir une belle bataille pour le maillot vert. Pour le moment, ce n’est pas le cas. Le maillot vert, c’est le maillot de Peter Sagan. Ce serait intéressant pour moi, pour mes fans, d’avoir une belle guerre entre nous deux jusqu’à Paris. Pour le moment, c’est difficile de dire si quelqu’un peut le battre parce que personne l’a fait. Comment le battre : c’est la question à un million de dollars. Si vous savez comment faire, dites le moi », répond Matthews avec humour.
« Je ne suis pas capable de battre Kittel ou Cavendish sur un sprint, donc je dois me concentrer là où je suis compétitif. Je ne dis pas que je ne pourrais jamais gagner de sprint, c’est toujours possible, mais il est très difficile de battre des gars qui ont presque le double de mon poids… Je pense que je m’insère dans un groupe de coureurs où l’on peut retrouver (Greg) Van Avermaet, (Alexander) Kristoff ou (Peter) Sagan, qui peuvent sprinter, mais qui ne sont pas des purs spécialistes. »
Michael Matthews parle de son départ d’Orica
Les rumeurs de son départ de la structure Orica ont été murmurées très tôt dans la saison, avant même le Dauphiné. Alors que tout le monde pensait qu’il allait faire sa carrière dans une équipe australienne, il a finalement choisi de rebondir ailleurs. « J’ai vécu de bons moments dans cette équipe durant ces quatre années. Mais pour progresser encore, je devais changer d’équipe. Il y avait d’autres équipes intéressées par mon profil, mais la façon dont Iwan Spekenbrink (manager général de Sunweb) m’a parlé quand nous avons commencé les négociations m’a extrêmement motivé. Nous avons la même vision du vélo. »
« Lors de notre premier camp d’entraînement, j’ai proposé un plan pour la suite de ma carrière et il a accepté. Avec un manager de la sorte, cela vous donne beaucoup de confiance. (…) Orica ne pouvait pas me proposer la même chose, surtout que l’équipe se tourne au fil des saisons vers des coureurs de grands tours (Esteban Chaves et les frères Yates, ndlr). »
« Gerrans et moi ? Comme Hamilton et Rosberg »
Depuis les Mondiaux 2015, on sait qu’il y avait de l’eau dans le gaz entre Simon Gerrans et Michael Matthews. Le dernier, lorsqu’il a appris que son compatriote avait prolongé avec Orica, a décidé de quitter la structure. « Comme chacun le sait, il y a toujours eu un conflit entre lui et moi », ajoute-t-il. « On peut comparer notre relation à celle qu’on a vu en Formule 1 entre (Nico) Rosberg et (Lewis) Hamilton. Ils se battaient sur chaque grand prix pour la gagne alors qu’il roulait dans la même écurie. Nous voulons tous gagner et c’est rageant quand nous partageons le même maillot. »
A la base, il était prêt à partager le leadership avec un certain John Degenkolb. Mais finalement, ce dernier a décidé de rejoindre Trek-Segafredo. « Quand on m’a proposé un contrat chez Sunweb, on me disait que j’allais partager le leadership avec John. J’en étais très content. J’étais persuadé que l’équipe était capable de gérer nos talents de la meilleure façon possible. Mais au final, Degenkolba rejoint Trek. »