Au vu de ses résultats, Mitchelton-Scott restera comme une équipe phare de la saison 2018. Elle aura marquée de son empreinte ces derniers mois de compétition en parvenant à briller sur de grandes épreuves du cyclisme international grâce à quelques individualités en particulier. Mais fort de trente-sept victoires au total, c’est aussi tout un collectif qui a su se mettre au diapason.
Simon Yates, une aubaine pour Mitchelton-Scott
En grande partie, le bilan très positif de Mitchelton-Scott est dû aux performances d’un coureur, Simon Yates. Le Britannique va rester comme l’un des hommes forts de 2018. Brillant tout au long de l’année écoulée, il sera passé très rarement à travers comme en témoigne son incroyable régularité. Dans les courses par étapes d’une semaine WorldTour par exemple, ses résultats ont été une deuxième place finale sur Paris-Nice et le Tour de Pologne plus une quatrième au Tour de Catalogne avec à chaque fois une victoire d’étape en complément. Une preuve que c’est bien l’un des meilleurs au monde pour ce sytle d’épreuve.
Il est aussi capable de briller bien au-delà des sept, huit jours de course. Sur les Grands Tours, il est passé proche de la perfection. D’abord engagé sur le Giro, le leader de Mitchelton-Scott a eu de nombreux jours le maillot rose sur les épaules et l’a porté jusqu’à l’avant-veille de l’arrivée. Alors qu’il semblait se diriger vers la victoire, une terrible défaillance, une énorme fatigue qui s’est installée l’a empêché d’inscrire son nom au palmarès. Plus d’un coureur aurait pu sombrer après un tel échec si près du but, mais pas lui. Sur la Vuelta, sa revanche a été sans appel. Vainqueur d’une étape à la Camperona, Simon Yates est surtout allé jusqu’au bout cette fois-ci avec la tunique de leader devenant ainsi un gagnant d’un Grand Tour. A 26 ans, il vient de faire son entrée dans ce cercle de coureurs récompensant une saison qu fut exceptionnelle en tous points quasiment.
Une impression mitigée
Mis à part Simon Yates, les autres coureurs majeurs de cette formation n’ont pas connu l’année escomptée au niveau des résultats. En tout cas, pas de bout en bout comme l’a pu faire le Britannique. Par exemple, son frère Adam avait bien commencé en gagnant une étape sur Tirreno-Adriatico et en faisant cinquième au final. Puis, il terminait quelques semaines plus tard au quatrième rang du Tour de Californie et arrivait deuxième du Critérium du Dauphiné avec une étape en prime. Son meilleur résultat assurément, car dans les Grands Tours, ça ne s’est pas passé comme prévu. Très loin de ce qu’il pouvait espérer sur le Tour de France, Adam Yates s’est avéré ne pas être dans le coup tout comme dans le Vuelta malgré un mieux évident en troisième semaine dans la peau d’un équipier pour son frère jumeau.
Dans le domaine du sprint, Caleb Ewan suscitait aussi une attente particulière. Sa saison va rester plutôt assez frustrante, car l’Australien a accumulé les places d’honneur et n’a pas réussi à gagner beaucoup, seulement trois fois. C’était sur une étape du Tour Down Under, du Tour de Grande-Bretagne et sur la Classique d’Almeria. Un maigre bilan pour un coureur qui a l’intention d’être l’un des plus rapides au monde. Mais à peu de chose près, son année aurait pu prendre une toute autre tournure grâce à sa performance sur Milan-San Remo. Deuxième et seulement battu par Vincenzo Nibali, il était sur cette journée en mesure d’accrocher un Monument à son palmarès mais ça n’a pas été le cas. De plus, son équipe donnant la priorité aux frères Yates pour jouer le meilleur classement général possible dans les Grands Tours, il n’a pu participer à aucun des trois cette année. Sans doute, une grosse désillusion.
Et puis, autre coureur important, Matteo Trentin a sans doute sauvé sa saison sur un seul jour. Mais assez paradoxal, ce n’était pas avec le maillot de Mitchelton-Scott mais avec celui de la sélection italienne. Lors des championnats d’Europe disputés à Glasgow en août, il est parvenu à s’imposer, ce qui lui offre le droit de porter la tunique distinctive durant un an complet. Sinon, il a eu beaucoup de difficultés à briller et s’est très rarement montré à son avantage comme il pouvait l’être l’année précédente chez Quick-Step Floors. Un peu à l’image de ses équipiers, la régularité n’a pas été forcément au rendez-vous, mais certaines performances de premier plan ont permis de rester sur une note globalement positive. Avec en plus les résultats obtenues par SImon Yates, MItchelton-Scott ne peut que se montrer satisfait.