Auteur d’une saison exceptionnelle à tous points de vue, Quick-Step Floors a été sans conteste l’équipe phare en 2018. Vainqueur à soixante-treize reprises avec de très nombreux coureurs, la formation belge a quasiment tout raflé sur son passage.
Julian Alaphilippe, un des hommes forts de Quick-Step Floors
Inoubliable. Cette année de Quick-Step Floors restera remarquable tout comme pour un certain nombre de leurs coureurs dont Julian Alaphilippe. Le Français a été pour le moins brillant, et c’est peu dire tant son talent et sa classe ont parlé dans les grands événements. Sa réputation de coureur souvent très bien classé mais rarement vainqueur est définitivement derrière lui après ce qu’il a pu faire ces derniers mois. En quête d’une première grande classique à son palmarès, il a décroché le graal lors de la Flèche Wallonne en allant s’imposer avec une belle marge au sommet du Mur de Huy. Une victoire qui sera confirmée par son triomphe sur la Clasica San Sebastian.
Rien qu’avec ce bilan sur les courses d’un jour, cela aurait été déjà amplement satisfaisant. Mais son année a certainement pris une autre dimension grâce à son énorme Tour de France. Lauréat de deux étapes de montagne au Grand-Bornand et à Bagnères-de-Luchon, Alaphilippe s’est aussi emparé du maillot à pois en réussissant à le garder jusqu’aux Champs Elysées. Un été de rêve tout simplement. Et il ne faut pas oublier ses victoires d’étapes au Tour du Pays Basque, au Critérium du Dauphiné ainsi que sa victoire finale sur le Tour de Grande-Bretagne et le Tour de Slovaquie.
Les sprinteurs à la fête
Et que dire des différents sprinteurs de cet effectif qui ont tous affiché d’excellents résultats. A commencer par Elia Viviani, qui est le coureur toutes équipes confondues à avoir le plus gagné en 2018. Pas moins de dix-huit fois l’Italien s’est imposé. Parmi celles-ci, il y en a sept acquises sur les Grands Tours, une performance remarquable. Il a obtenu quatre succès sur le Giro et trois sur la Vuelta assurant sa place dans le gotha des sprinteurs. Autres résultats significatifs, le gain du titre national aux championnats d’Italie et sur une classique World Tour, l’EuroEyes Cyclassics de Hambourg.
Vainqueur à neuf reprises, Fernando Gaviria peut également être satisfait. En confrontation directe avec plusieurs des meilleurs sprinteurs au monde sur le Tour de Californie, le Colombien les a tous dominé sans exception en s’adjugeant trois étapes. Une tendance qui s’est ensuite confirmée en début de Tour de France avec ses deux victoires obtenues durant la première semaine.
Mais encore plus jeune que lui, son coéquipier et compatriote Alvaro José Hodeg s’est signalé pour sa première année professionnelle complète. Gagnant cinq fois et notamment dans le World Tour au Tour de Catalogne et au Tour de Pologne, il pouvait difficilement prétendre à de meilleurs débuts. Une très belle promesse pour l’avenir tout comme Fabio Jakobsen qui’est imposé sept fois et qui a aussi affiché de belles dispositions. Forcément très intéressant à suivre pour la suite.
Les grimpeurs à la hauteur
Si elle n’avait pas pris l’habitude de briller dans les classements généraux de Grands Tours ces dernières années, Quick-Step Floors s’est amélioré dans ce domaine. Son jeune talent Enric Mas s’est illustré sur le Tour d’Espagne en terminant à la deuxième place finale. Aussi surprenant qu’inattendu au moment du Grand Départ, l’Espagnol s’est révélé au fur et à mesure des trois semaines de course. De quoi envisager de belles choses sur le court et moyen terme.
Plus expérimenté et plus habitué déjà au très haut niveau, Bob Jungels n’a pas forcément été le plus performant là où il était le plus attendu. Catalogué comme un coureur adepte des courses par étapes d’une semaine et des Grands Tours, ses résultats ont été corrects mais sans plus comme en témoigne sa onzième place au Tour de France. Son année restera surtout remarquable grâce à son succès dans Liège-Bastogne-Liège. Son premier Monument décroché à 26 ans et qui en appellent peut-être d’autres à l’avenir.
Une campagne de classiques presque impeccable
Et puis, comment ne pas évoquer la formidable épopée de Quick-Step Floors sur les classiques du nord, son terrain de prédilection. Quasiment aucune d’entre elles lui ont échappé. Seuls Kuurne-Bruxelles-Kuurne avec Groenewegen, Gand-Wewelgem et Paris-Roubaix avec Sagan, ont été remportés par un coureur pas membre de l’équipe belge. C’est dire l’ampleur de la domination. Rémi Cavagna, Alavaro José Hodeg, Fabio Jakobsen ou encore Yves Lampaert ont contribué à ce formidable résultat d’ensemble. Et même Philippe Gilbert et Zdenek Stybar qui se sont montrés à nouveau indispensables sur ce genre de terrain.
Mais s’il faut en retenir qu’un c’est Niki Terpstra. Le Néerlandais aura été très fort durant le printemps dernier en gagnant le GP E3 Harelbeke, mais surtout le Tour des Flandres. Une victoire qui lui a permis d’entrer le cercle fermé des vainqueurs en carrière du Ronde et de Paris-Roubaix. Une performance notable démontrant que c’est une véritable référence sur les épreuves pavés et l’un des meilleurs au monde dans la génération actuelle. C’est ce qui fait d’ailleurs la force en général de Quick-Step Floors, dans chaque domaine ou presque, elle détient au minimum un coureur en capacité de l’emporter. Pas étonnant de la voir autant dominer.