Actuellement 4e au classement UCI, Movistar vit sa saison la plus difficile depuis longtemps. Auteur d’une première partie de saison magnifique, Alejandro Valverde est un peu l’arbre qui cache la forêt. Derrière, Nairo Quintana assume tant bien que mal son rôle de leader, mais l’équipe espagnole manque de réserves. Et la campagne de transferts laisse planer nombre d’intertitudes, entre espoirs et inquiétudes.
Quel leader pour 2018 chez Movistar ?
Avec l’arrivée prochaine de Mikel Landa, taillé pour être le patron de l’équipe sur les Grands Tours, la question se pose de l’avenir de Nairo Quintana chez Movistar. Le colombien va-t-il plier bagage ? Les rumeurs l’envoient chez Astana, pour remplacer Fabio Aru dans un jeu à trois bandes. Si tel était le cas, le risque est réel pour la seule équipe ibérique du WorldTour de ne pas s’y retrouver. Mikel Landa est un talent brut, mais il n’a pas encore prouvé qu’il pouvait assumer le rôle de leader dans un Grand Tour. Tout le contraire de Nairo Quintana. Si le pari fonctionne, alors Eusebio Unzué retrouverait enfin un leader espagnol en mesure de gagner le Tour, une première depuis Miguel Indurain. Dans le cas contraire, Movistar perdra gros, notamment en termes commerciaux sur le puissant marché sud américain…
Des équipiers un peu trop discrets
Quel que soit l’avenir de Quintana, Movistar doit davantage pouvoir compter sur ses autres coureurs. Cette saison, le grimpeur Colombien et Alejandro Valverde représentent les deux tiers des bouquets glanés par l’équipe espagnole (17/28). Les miettes étant essentiellement partagées entre Gorka Izagirre (une étape du Giro) et Carlos Barbero (trois victoires). En l’absence de ses deux leaders, Movistar peine indiscutablement. Le Tour de Burgos qui se courre actuellement en est la parfaite illustration. Sur ses terres, et malgré une faible concurrence, la WorldTeam n’a pour le moment aucun coureur dans le top 10. Le panorama rassure d’autant moins que deux des valeurs sûres de l’équipe vont changer d’air : Jonathan Castroviejo part chez chez Sky tandis que Gorka Izagirre rejoint son frère chez Bahrain-Merida.
La jeune garde va devoir prendre la relève
Malgré leur peu d’expérience, due en partie à la prudence d’Eusebio Unzuée à l’heure de lancer ses pépites dans le bain des Grands Tours, les jeunes pousses de Movistar vont devoir prendre du galon à marche forcée en 2018. Elles en sont tout à fait capable.
Impressionnant lors des Tours de Catalogne (3e) et de Suisse (8e), Marc Soler semble avoir franchi un cap cette saison. Le Catalan, qui nous confiait cet hiver son envie de briller sur les Grands Tours à moyen terme, sait maintenant qu’il peut assumer le leadership dans les courses d’une semaine. Il a certainement aussi les épaules pour assister efficacement son leader dans un Grand Tour. En attendant mieux.
Nouvelle recrue de Movistar, Jaime Roson arrive de l’étage en dessous. Mais le coureur de 24 ans a déjà de solides références. Vainqueur de l’étape reine du Tour de Croatie devant Vincenzo Nibali en avril, Roson a également terminé 2e du Tour de Castille et Leon. De plus, l’Espagnol a l’avantage d’avoir déjà disputé un Grand Tour. Bref, Jaime Roson a tout de la très bonne pioche.
Surprenant 2e de la dernière Route du Sud 2017, Richard Carapaz a démontré un potentiel inattendu pour son premier semestre en WorldTour. Le premier Equatorien au plus haut niveau sait qu’il sera désormais plus attendu. Mais ses facultés d’adaptation devraient lui permettre de confirmer et de faire honneur à la filière sud américaine de son équipe.
Vainqueur du Tour de l’avenir 2013, Ruben Fernandez n’a pas encore confirmé le potentiel aperçu sur les routes françaises. Echouant à la 2e place lors d’une étape de la Vuelta l’an passé, il en avait toutefois porté le maillot rouge de leader. Encourageant pour une première participation à cette compétition… Mais le temps presse pour le coureur de 26 ans, qui doit acquérir la pleine confiance de son encadrement pour enfin briller comme son talent doit lui permettre.
Transferts 2017/2018 chez Movistar
Arrivées : Mikel Landa (Sky), Jaime Roson (Caja Rural), Eduardo Sepulveda (Fortunéo Oscaro)
Départs : Jonathan Castroviejo (Sky), Gorka Izagirre (Bahrain-Merida)
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Le discours est quelque peu faussé. Il n’y a qu’une équipe world Tour en Espagne et la tentation est forte d’assimiler les résultats de cette équipe Movistar avec le niveau du cyclisme espagnol et c’est souvent cela qui reste à la fin de telles analyses… Faut-il rappeler qu’hier encore à Burgos, les deux premiers de l’étape, Landa et De La Cruz sont deux espagnols qui appartiennent à deux des plus grandes formations world-tour ? Tous ne sont pas chez Movistar et n’aspirent ou ne cherchent pas à courir en Espagne, fautes d’équipes world-tour dans ce pays… Au niveau des équipes, le cyclisme français parait mieux loti, Mais Coquard ou Barguil dans des Continentales Pro, c’est sans doute la certitude de succés en France, mais pas du tout dans le circuit World Tour hors de France…Bouhanni est un peu l’exception au sprint pour certaines étapes en Catalogne ou Paris-Nice…
Cette équipe est à l’image de Qintana ambitieuse mais complexée par la concurrence Froome et des autres leaders . Les vitoires repose sur Valverde , le temps qu’il se soigne laisse Landa libre et surtout meilleur que le colombien sur trois semaines si son staff ne le fait pas trop courir en 2018.