Tadej Pogacar s’attaque ce samedi à Milan-Sanremo avec la ferme intention de décrocher la victoire sur un des 5 Monuments qui manque à son palmarès. Face à un parcours peu favorable aux purs grimpeurs, le Slovène devra innover pour enfin triompher sur la Classicissima.
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Tadej Pogacar s’élance ce samedi 22 mars sur Milan-San Remo, le premier Monument de la saison, avec un objectif clair : décrocher une victoire qui lui échappe encore. Déjà vainqueur de trois Tours de France (2020, 2021, 2024) et de trois autres Monuments (Liège-Bastogne-Liège, le Tour de Lombardie deux fois), le Slovène de 26 ans butte sur la Classicissima depuis trois ans.
Avec son parcours de 289 kilomètres, Milan-San Remo est la plus longue course d’un jour du calendrier. Mais c’est surtout son final, concentré sur les 30 derniers kilomètres, qui en fait une épreuve unique. Les difficultés, la Cipressa (5,6 km à 4,1 %) et le Poggio (3,7 km à 3,7 %), ne sont pas assez raides pour éliminer les puncheurs-sprinteurs, ce qui complique la tâche des purs grimpeurs comme Pogacar.
Un parcours qui ne lui convient pas ?
Depuis son premier essai en 2021, Pogacar a toujours tenté d’attaquer dans le Poggio pour faire la différence. Mais son accélération, bien que redoutable sur des pentes plus raides, n’a jamais suffi à distancer les meilleurs puncheurs.
- En 2022, il passe à l’attaque dans le Poggio, mais Matej Mohoric le rattrape dans la descente et s’impose grâce à une prise de risque maximale.
- En 2023, il tente encore, mais Van der Poel l’étouffe avec une accélération plus tranchante avant de s’envoler vers la victoire.
Son problème ? « Le final n’est pas assez difficile pour lui » a analysé Matteo Trentin, son ancien coéquipier chez UAE Team Emirates. « Pogacar est le plus fort en montagne, mais sur un effort aussi court, d’autres peuvent le suivre et le battre au sprint. »
Un pari risqué : attaquer plus tôt ?
Face à cette impasse, Pogacar pourrait modifier son approche. Plusieurs observateurs évoquent une attaque dès la Cipressa, bien plus tôt que d’habitude. Mais une telle stratégie est très risquée.
« Personne n’a gagné en attaquant là depuis 1996, quand Gabriele Colombo s’est échappé et a résisté jusqu’au bout » a rappelé Aurélien Paret-Peintre. « Mais si quelqu’un peut le faire aujourd’hui, c’est Pogacar. Il faudra juste un énorme tempo d’équipe avant son attaque. »
Une autre option serait de tout miser sur la descente du Poggio, à l’image de Mohoric en 2022. Pogacar n’est pas le meilleur descendeur du peloton, mais il a prouvé qu’il savait prendre des risques quand il le fallait.
« Il n’a pas le choix a expliqué Trentin. S’il veut éviter un sprint contre Van der Poel, Van Aert ou Philipsen, il doit tout tenter avant. »
La météo : un facteur clé ?
Un élément pourrait jouer en sa faveur : la météo. La pluie est annoncée pour samedi, ce qui pourrait rendre la course plus imprévisible. Pogacar a souvent brillé dans des conditions difficiles – on se souvient de son chef-d’œuvre sous la pluie à Liège-Bastogne-Liège 2021.
De plus, le Slovène semble déjà en forme malgré sa chute sur les Strade Bianche, où il a tout de même remporté la course. « J’étais déjà de retour sur le vélo deux jours après » a-t-il confié cette semaine dans la presse.
Reste à savoir s’il trouvera enfin la clé pour remporter son quatrième Monument et ajouter Milan-Sanremo à sa collection. Réponse ce samedi en fin d’après-midi.
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