Contraint et forcé, Warren Barguil peut sortir la tête haute de la Vuelta 2017. Il n’a pas gagné d’étape, mais il a le mérite d’avoir apporté de l’effervescence autour du bus de l’équipe Sunweb. Surtout sur le territoire français comme à Nîmes. Celle qui l’a viré comme un mal propre de la course, ne se préoccupant pas de ses objectifs personnels qui contribuent à la renommée de la formation allemande. Certes, Warren Barguil est un Breton et a le caractère qui va avec. Têtu et ambitieux, c’est sûrement ces deux qualités utilisées à bon escient qui lui ont porté préjudice sur les routes espagnoles, mais ses patrons ont voulu faire croire que c’est un fauteur irrévérencieux. Un avertissement aurait été plus approprié pour manquement à son devoir. Disons-le, les dirigeants de l’équipe Sunweb l’ont en travers de la gorge qu’il rejoigne la formation bretonne Fortuneo-Oscaro cet hiver alors qu’il lui restait un an de contrat à honorer chez les « prends la porte ! ».
Fortuneo-Oscaro respectera ce que Warren Barguil lui apportera
L’équipe Sunweb a donc la mémoire courte et la vexation facile. Le respect de l’homme, de ses qualités humaines et sportives auraient du s’imposer aux yeux de ses dirigeants au lieu qu’ils ne retiennent qu’une soi-disant erreur de manquement à sa tâche. Le français originaire de Hennebont dans le Morbihan s’est exprimé sur son site officiel hier soir à propos de son éviction. « Je dois quitter le Tour d’Espagne sur décision de mon équipe, je n’ai pas attendu Kelderman car j’avais de bonnes sensations. Je voulais faire une belle Vuelta, attaquer dans les étapes de montagne, comme sur le Tour. Je suis forcément très déçu mais je respecte les choix de mon équipe Sunweb qui est mon employeur ». Warren, de ne pas avoir attendu Wilco Kelderman, lâché au cours de la 7e étape, ne fait pas de toi un irrespectueux des missions et des tactiques établies qui formatent trop souvent les courses. Bien au contraire. Quand un homme a un devoir à accomplir envers ses camarades, il faut aussi compter sur les impondérables qui parfois s’avèrent gagnants. Dans ton cas, l’attente fut chiante, surtout quand se font ressentir les fourmis dans les jambes pour aller en claquer une belle, ce qu’a fait d’une très belle façon le talentueux et fougueux Julian Alaphilippe (Quick-Step Floors) à Xorret de Cati. Et à cette heure, je ressens encore plus ton désarroi.
Le Grand Prix de Plouay 2017 aurait pu accueillir un désobéissant
Warren Barguil pourrait chanter ces paroles qui pourraient être le tube mélancolique de la fin de l’été. « Au revoir et adieu jolies filles madrilènes, au revoir et adieu jolies filles d’Espagne ». Les jolies Bretonnes n’auront pas non plus la chance d’applaudir leur héros du Tour de France 2017 sur le Grand Prix Plouay appelé désormais le Bretagne Classic Ouest-France. Tout le monde semble perdant dans cette histoire. Sauf l’équipe Sunweb qui gagne en petits pois dans la tête.
Vidéo – Warren Barguil privé d’une troisième victoire d’étape sur les routes de la Vuelta
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Entièrement d’accord,rien à rajouter